Une réunion de lancement du projet « Fonds d’aide d’urgence aux Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) au Togo » a eu lieu vendredi 13 novembre, à Lomé. C’est une initiative du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en partenariat avec le Fonds d’Equipement des Nations Unies (UNCDF). Elle va appuyer une cinquantaine de MPME formelles et informelles, pour surmonter les effets de la crise de Covide-19, et à se préparer aux opportunités de la période post-Covid.
La crise sanitaire, causée par la COVID-19, a des répercussions immédiates sur l’économie togolaise, avec un ralentissement des activités, notamment pour le secteur privé, qui s’est résolument engagé à accompagner la réalisation du Plan National de Développement (PND 2018-2022). Le secteur privé togolais se retrouve aujourd’hui dans un environnement fragile dû à cette crise sanitaire. Ce qui précarise tous les acquis obtenus grâce aux réformes engagées depuis quelques années. De nombreuses entreprises, incapables de fonctionner à distance, sont confrontées à la perspective intimidante de s’effondrer et de mettre au chômage des milliers de personnes.
D’après une récente étude menée au Togo, plus de 92% des entreprises ont enregistré une baisse entre février et mars 2020, à cause de cette crise sanitaire. Dans l’ordre décroissant, les entreprises du secteur des services ont enregistré la plus forte baisse du chiffre d’affaire (93,5%) suivies de celles du commerce (92,6%), de l’industrie, des mines et BTP (92%), et de l’agriculture (87,2%). En effet, plus de 34% des entreprises du secteur privé ont vu leurs chiffres d’affaires baisser de lus de 75%.
C’est dans ce contexte que le PNUD et son partenaire, l’UNCDF, ont initié le projet «Fonds d’Aide d’Urgence aux Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME)». D’une valeur d’environ 350 millions de FCFA, ce projet de six mois a pour objectif d’appuyer 50 MPME formelles et informelles, pour surmonter les effets de la COVID-19. Plus spécifiquement, il permettra à ces entreprises de développer des compétences entrepreneuriales et managériales, mais aussi de recevoir une aide financière (sous forme de subvention et prêt) pour pallier l’impact de la COVID-19. Il est également question de digitaliser leurs transactions commerciales, à travers la mise à disposition d’une application numérique E-recording. L’initiative leur offre l’opportunité de colleter des données sur la santé financière de leurs entreprises, pour soutenir les requêtes de financement.
Le projet porte donc sur trois volets à mettre en œuvre avec des partenaires nationaux. Le premier volet «Tirer parti des solutions numériques», couvre la mise en œuvre de solutions innovantes digitales, pour aider les entreprises à rationaliser leur canaux de distribution existants, à optimiser leur gestion des stocks, à créer des canaux de distribution en ligne et à utiliser les paiements numériques. Le partenaire pour ce volet est l’entreprise CAGECF. Le second volet, «Renforcer la résilience et accès au financement », a pour objectif de renforcer la résilience des PME face à la COVID-19. Le PNUD et l’UNCDF vont travailler avec la Société Générale de Micro et Méso Finance (SOGEMEF), une institution de microfinance, spécialisée dans le développement et la mise en œuvre d’un programme de financement destiné aux PME touchées par la crise. Et enfin, le troisième volet concerne le «Renforcement des capacités des structures d’appui aux MPME». L’accompagnement se fera sous forme de renforcement des capacités dans le développement de modèle d’affaires, la formation en éducation financière, compétences numériques et entrepreneuriales, et la recherche de financement. Le partenaire sur ce volet est l’Association pour la Promotion de l’Excellence (PROGDEV).
En lançant ce projet, le représentant résident-adjoint du PNUD, M. Mactar Fall, a relevé que le PNUD, dans le cadre de son mandat, se devait de faire quelque chose pour les MPME, dans ce contexte de crise. Le PNUD, a-t-il précisé, est intervenu dans le cadre de cette crise sur cinq volets ; sanitaire, le résilience socio-économique, appui communautaire et protection sociale, innovation digitale et enfin accompagnement pour le relèvement. Et c’est dans ce dernier volet que se situe le présent projet. C’est un projet pilote, mais innovant, dans ce sens que tout est pris en compte tels que le financement, la formation et le volet numérique, vu que la situation sanitaire impose d’utiliser le digital.
Le souhait est que les entreprises identifiées puissent se relever et devenir fortes pour contribuer au développement du pays.
La Coordinatrice régionale UNCDF Afrique de l’Ouest, Mme Sabine Mensah, a expliqué que sa structure est spécialisée dans tout ce qui est finance inclusive et appui au développement local.
Mélissa BATABA
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