Criminalité

Le ministre  Yark  Damehame part en guerre contre l’abus et le trafic illicite des drogues

Gal Yark Damehame
Le ministre  Yark  Damehame part en guerre contre l’abus et le trafic illicite des drogues

 Le 26 juin de chaque année, le monde entier commémore la Journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic illicite des drogues. En prélude à cette célébration,  le ministre  de la Sécurité  et  de la  Protection  civile,  président du Comité national antidrogue,  Gal  Yark  Damehame a livré, 24 juin 2020,  à son cabinet,  un  message  d’éveil  des consciences sur ce mal pernicieux qu’est l’usage et le trafic des drogues. Dans ce message, il a invité la population, notamment les parents, à «prendre  toute leur responsabilité, en restant vigilants en cette période  de  situation assez  délicate et  à protéger  leurs  enfants  contre  ce fléau». 

La célébration de cette Journée est une occasion pour le Togo, non seulement de manifester son adhésion aux différentes conventions, en faisant le bilan des actions menées, mais aussi et surtout de  sensibiliser la population, en général et la jeunesse, en particulier aux dangers et  risques  liés  au trafic  illicite  et  à l’abus  des drogues. Selon le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Yark Damehame, président du Comité national anti-drogue, le pays est confronté, ces deux dernières décennies, non seulement à l’intensification du trafic illicite de drogues, mais aussi  aux conséquences socio sanitaires liées  à la recrudescence des comportements de consommation abusive des substances psychoactives. Une situation plus préoccupante, de l’avis du ministre, en cette période de pandémie où on observe une montée de la consommation  d’alcool,  du cannabis   et autres  substances  illégales. Ce qui  entraine  des  risques  élevés  de  contamination au Coronavirus au  sein des  populations cibles,  notamment les usagers de drogues. A cela s’ajoute un trafic accru de produits médicaux contrefaits à la faveur  de l’attention   monopolisée  par la  recherche  de  solutions  contre  la  COVID-19. D’où, la nécessité pour les services de répression de redoubler de vigilance, a recommandé le président du Comité national antidrogue. Pour lui « l’abus des  drogues est en lui-même  une  épidémie  silencieuse  qui mine  notre  jeunesse. Face  à  cette  situation, la  prévention  demeure  la  stratégie  clé, afin  de diminuer l’influence  des facteurs de risques et de renforcer  ceux  qui protègent  les  couches  vulnérables».

Possible de prévenir l’usage des drogues chez les jeunes

A cet effet, le Gal Yark Damehame s’est dit convaincu qu’il est  possible  de  prévenir  l’usage  des  drogues  chez les  jeunes et de traiter  la  dépendance à ces  substances, si les  compétences  nécessaires  sont  réunies. Et c’est là,  l’intérêt du thème  retenu pour  cette  édition à savoir : «Une  meilleure  connaissance  pour  de meilleurs  soins».

En effet, de l’avis du ministre, il y a  nécessité  de professionnaliser les  interventions  de prévention et du traitement, en vue de l’amélioration de  la qualité  des  services  de soins. Dans  cette  logique,  avec l’appui  de la CEDEAO, le Togo  s’est doté  d’un  nouveau cadre  stratégique  visant  à  réduire  aussi  bien l’offre  que la demande  de  drogues  sur  les cinq  prochaines  années. Assorti  d’un  plan  d’action intégré  de lutte  contre  la  drogue et le crime 2020-2024, ce cadre  stratégique  comporte  des actions  spécifiques sectorielles consistant  à  lutter  contre le  trafic  illicite  des  drogues,  à  prévenir  l’usage  des  substances, à traiter  la  dépendance aux substances et les conséquences associées. Au rang  de ces actions, indique  le ministre Yark, la  priorité  est  accordée  aux  interventions  de  réduction de la demande de drogues. Ceci, à travers le renforcement des capacités des professionnels sur les approches et  techniques  probantes  en matière  de  prévention de l’abus de drogues  et  du traitement  de la  dépendance   aux  drogues.

Création de structures spécialisées et de prise en charge 

Dans  le  même  sens,  il est  envisagé  la création de  structures spécialisées  de prise  en charge  et de  réhabilitation et le renforcement  de  la  capacité  de collecte  de  données. C’est  ainsi que le Comité  national  antidrogue, en collaboration avec  le Plan Colombo, a  initié, cette année, une série de formations au profit des professionnels sur la  prévention et le  traitement des addictions aux drogues. Même si la pandémie a, quelque peu, freiné le déroulement normal de ces activités de formation,  des réflexions  sont  en cours  pour  la mise  en ligne de certains cours. Par  ailleurs, le Gal Yark  a  annoncé que le Comité national antidrogue a créé une branche nationale de l’International Society of Substance Use Professionals (ISSUP) basée à Londres, afin de faciliter  le  transfert  et  l’échange  de compétences. Il s’agit  d’offrir  des  opportunités  de  formations  continues  aux  professionnels  togolais  et  d’assurer  l’accès aux services  de  qualité en matière  de prévention  et  de  traitement. Le ministre  Yark a  saisi l’occasion  pour  remercier  tous les partenaires et féliciter les acteurs intervenant sur la problématique de la drogue  au Togo. « Nul  n’ignore  la  détresse  d’une  famille, lorsqu’un membre  est  confronté  aux problèmes de drogues. J’invite donc les parents à prendre toute leur  responsabilité  en restant  vigilants  en cette  période de  situation  sanitaire  assez  délicate et  à protéger  leurs  enfants  contre  ce fléau »,  a-t-il conseillé.

A cause  de la  COVID 19, les  activités  de sensibilisation  sur la  problématique de l’usage des drogues connaîtront des restrictions cette année. Par ailleurs, l’apothéose de cette journée va être marquée, aujourd’hui, par une cérémonie symbolique  d’incinération des  drogues et produits illicites contrefaits.

Blandine  TAGBA-ABAKI

 

 

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