La deuxième session du Conseil National du Crédit du Togo (CNC-Togo), au titre de l’année 2019 a été essentiellement consacrée, ce jeudi 4 juillet, à l’examen de la situation économique, financière et monétaire de l’Union et du Togo, à fin mars 2019, et à l’évolution des établissements de crédit et des systèmes financiers décentralisés, au 31 mars 2019. Les participants ont échangé aussi sur les déterminants de la dégradation de la qualité du portefeuille de crédit des systèmes financiers décentralisés. La rencontre a été présidée par le ministre de l’Economie et des Finances, M. Sani Yaya, en présence de son homologue de la Planification, du Développement et de la Coopération, Mme Demba Tignokpa et du directeur national BCEAO-Togo, M. Kossi Ténou.
Le premier point abordé par les responsables du CNC a concerné la situation économique du Togo. Selon les données disponibles, la croissance économique devrait atteindre 5,1% en 2019, après 4,9% en 2018 et 4,4% en 2017. Cette hausse serait impulsée par tous les secteurs d’activité, en particulier le secteur tertiaire, dans un contexte de maîtrise des équilibres macroéconomiques. Ainsi, le taux d’inflation annuel moyen restera faible, pour ressortir à 1,7% en 2019, contre 0,9% en 2018.
Quant au ratio de l’encours de la dette publique sur le Produit Intérieur Brut (PIB), il a continué à se replier et s’est situé à 67,3% à fin mars 2019, pour une norme communautaire de 70%.
Ces bons résultats économiques ont amené le Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International à marquer, le 26 juin dernier, son satisfecit pour la 4e revue du programme triennal appuyé par la Facilité Elargie du Crédit.
Le second commentaire a porté sur les récentes réformes structurelles dans les domaines de la gestion des finances publiques et de l’environnement des affaires. En effet, selon le ministre Sani Yaya, ces réformes visent à consolider les acquis en matière de performances macro-économiques et à asseoir une base solide pour le tissu productif. « L’ensemble de ces mesures concoure à une mobilisation optimale de recettes publiques et à l’efficacité et à l’efficience des choix stratégiques et allocations budgétaires, gage d’une gestion saine des finances publiques », a dit le ministre de l’Economie et des Finances.
Le troisième point est relatif à la situation du financement de l’économie. Là, les participants ont noté que les crédits à l’économie ont progressé, sous l’impulsion des activités d’intermédiation des banques et des systèmes financiers décentralisés.
En outre, le coût du financement bancaire est inscrit en baisse. Ainsi, le taux d’intérêt moyen pondéré des crédits accordés par les banques est ressorti à 7,80% à fin mars 2019, contre 8,31% constatés un an plus tôt, soit une diminution de 51 points de base.
Dans ce contexte, le financement de l’économie a représenté 38% du PIB, au 31 mars 2019, soit le taux le plus élevé dans l’Union. Mais, il demeure faible par rapport aux besoins en investissement. « Je voudrais, à cet égard, encourager à nouveau les établissements de crédit à diversifier davantage leurs instruments de financement, afin d’accroître le volume de crédit », a lancé le ministre Sani.
La réunion a également abordé le volet de la mobilisation des ressources pour une mise en œuvre réussie du Plan National de Développement (PND) 2018-2022. « Le chef de l’Etat s’implique personnellement dans cette initiative », a déclaré le ministre de l’Economie qui a précisé : « le Forum Economique Togo-Union Européenne a été organisé, les 13 et 14 juin dernier, à Lomé.
Cette rencontre de haut niveau a suscité beaucoup d’engouement, au regard de la forte participation et de la qualité des intervenants ».
Vincent K. DENGUEWA
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