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Le conseil des ministres adopte le projet de code foncier et domanial

Le conseil des ministres adopte le projet de code foncier et domanial

Le conseil des ministres s’est réuni le mercredi 07 mars 2018 au Palais de la Présidence de la République, sous la présidence de son Excellence, Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, président de la République.

Le Conseil a :

– adopté un projet de loi et un décret,

– procédé à des nominations ; et,

– suivi un séminaire gouvernemental.

Au titre du projet de loi

Le projet de loi, adopté par le conseil, porte sur le code foncier et domanial.

Les principaux textes qui constituent l’ossature du régime foncier au Togo, sont très peu appliqués aujourd’hui en raison de leur obsolescence. Cette situation, qui explique en partie les nombreux litiges liés au foncier, nécessite une refonte des textes régissant le domaine du foncier en vue de :

– gérer les conséquences des fortes pressions foncières consé­cutives à une croissance démographique rapide,

– répondre aux nécessités de développement durable de notre pays sans créer une déchirure du tissu social ;

– remédier aux insuffisances de la gouvernance foncière en vue de promouvoir la paix sociale mais aussi l’attractivité du pays.

Le présent projet de code foncier et doma­nial s’inscrit dans les priorités de la Stra­tégie de Croissance Accélérée et de Pro­motion de l’Emploi (SCAPE) qui consi­dère la sécurisation du foncier comme l’un des défis majeurs que le Togo doit relever dans la perspective de son émergence.

Il est cohérent avec la déclaration de po­litique générale du gouvernement du 29 juin 2015, qui a relevé que la politique de construction des loge­ments sociaux ne peut s’inscrire dans la du­rée que si elle s’appuie sur un système perfor­mant de sécurisation du foncier.

Ce présent projet de code foncier concourt, également, à la mise en œuvre de la poli­tique agricole natio­nale en favorisant le développement du secteur de l’agricul­ture, principal vecteur de la croissance éco­nomique.

Enfin, le projet de code foncier et doma­nial prend en compte les évolutions poli­tiques, sociales, éco­nomiques et environ­nementales actuelles de notre pays. Il a pour finalité d’instituer une nouvelle gouvernance foncière plus efficace et durable avec une implication effective de tous les acteurs et parties prenantes à l’instar du processus inclusif qui a prévalu tout au long de son éla­boration. Il est en phase avec la déclaration de 2009 des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine sur les problèmes et les enjeux fonciers.

Au titre du décret

Le décret examiné puis adopté par le conseil des ministres, modifie et complète le décret n° 85-13 du 14 février 1985 por­tant création du bu­reau national chargé d’appliquer au Togo le système « Carte Brune CEDEAO » relatif à l’assurance responsa­bilité civile automobile.

Le 02 mai 1982, à Cotonou au Bénin, les pays membres de la CEDEAO ont adopté le protocole A/Pl15/82 portant création d’une «Carte Brune CEDEAO » relative à l’assurance responsabilité civile au­tomobile pour faciliter le règlement des sinistres occasionnés dans un Etat membre par un automobiliste déten­teur d’une carte brune CEDAO. L’article 2 dudit protocole dispose que les Etats signataires participent au système à titre principal, les assureurs à titre subsi­diaire. Nonobstant ces dispositions, le décret n° 85-13 du 14 février 1985 portant création du bureau national du Togo a conféré toutes les prérogatives reve­nant à l’Etat au comité des Assureurs du Togo (CAT).

L’adoption de ce décret va permettre de corriger les insuf­fisances constatées dans la mise en œuvre de la carte brune CEDEAO en rendant obligatoire, l’attesta­tion d’assurance carte brune CEDEAO pour toute personne qui souscrit à un contrat d’assurance responsa­bilité civile automobile.

Par, ailleurs, il vise à protéger tous les usa­gers de la route puis renforce et sécurise la mobilité dans l’espace communautaire de la CEDEAO.

Le décret crée un bureau national char­gé de l’application au Togo, du système de la carte brune CEDEAO relatif à l’assurance responsabilité civile automobile dénommé « Bureau national de la carte brune d’assu­rance CEDEAO ».

Placé sous la tutelle du ministère de l’Eco­nomie et des Finances, le bureau national de la carte brune d’assu­rance CEDEAO com­prend l’Etat togolais, participant à titre prin­cipal, et, les sociétés d’assurances agréées dans la branche auto­mobile, participantes à titre subsidiaire.

Au titre des nomina­tions

Le conseil a procédé à six (6) nominations dans le cadre de la ré­organisation en cours, du ministère de l’Eco­nomie et des Finances.

Au titre du séminaire gouvernemental

Les réformes impul­sées par le gouverne­ment pour assainir le climat des affaires et le cadre macro-écono­mique afin de faire de notre pays un hub com­mercial et logistique dans la sous-région, ont pour but de créer de la richesse afin de réduire la pauvreté, et d’améliorer le bien-être et les revenus des populations.

L’action gouverne­mentale fondée sur le projet de société du président de la Répu­blique a pour objectif principal de créer les conditions idoines pour le développement du­rable et partagé favo­risant l’inclusion éco­nomique et sociale de toutes les couches de nos populations.

C’est dans ce cadre que s’inscrit le sémi­naire gouvernemental de ce mercredi 07 mars 2018.

Ce séminaire a permis aux membres du gou­vernement et aux res­ponsables des cellules Millenium Challenge Corporation (MCC) et Climat des Affaires de faire le point sur les actions prioritaires à mettre en œuvre à court terme afin d’accé­lérer les réformes pour atteindre les objectifs assignés par le chef de l’Etat et améliorer aussi, les scores du processus MCC et Cli­mat des Affaires.

En effet, le 02 no­vembre 2017, le Mille­nium Challenge Corpo­ration (MCC) a publié la carte des scores qui montre un progrès notable du Togo. Ainsi, notre pays a validé 12 indicateurs sur 20 avec une marge de progres­sion de 5 indicateurs, lesquels sont juste en dessous de la médiane ou sur la médiane, ce qui est synonyme de leur possible validation si les efforts se pour­suivent.

Au regard de cette carte des scores et afin de maintenir le cap des réformes, la Cellule MCA-Togo a élaboré et validé, en étroite collaboration avec les membres des comités sectoriels (points fo­caux des ministères et institutions de la Répu­blique, du secteur privé et de la société civile), le plan d’action pour l’année 2018.

Les actions priori­taires, les indicateurs ainsi que les échéances de collecte de données par les institutions in­ternationales d’éva­luation ont été présen­tées aux membres du Gouvernement à ce séminaire. Ceux-ci ont été sensibilisés à la mise en œuvre rapide des actions permettant à notre pays d’amé­liorer son attractivité pour plus d’investis­sements en vue d’ac­célérer la croissance et réduire de manière substantielle la pau­vreté conformément aux Objectifs du Dé­veloppement Durable (ODD).

Il ressort de ce sémi­naire que les priorités de la Cellule et du Gouvernement sur les indicateurs doivent porter davantage sur deux niveaux :

Niveau 1 : pour­suivre des efforts dans le but de conserver et d’améliorer les indi­cateurs déjà validés notamment celui de la lutte contre la cor­ruption.

Niveau 2 : intensifier les efforts en vue de valider les indicateurs ci-après : création d’entreprise, accès au crédit, dépenses de santé, qualité de la régulation, politique commerciale, droit et accès au foncier, politique budgétaire ; santé infantile.

Rappelant les orien­tations fortes du pré­sident de la Répu­blique le 03 janvier dernier, le Premier ministre a saisi l’occa­sion pour instruire les membres du Gouver­nement en vue d’une étroite collaboration entre la Cellule MCA, les ministères secto­riels et le secteur privé pour l’atteinte rapide des objectifs.

Il a par ailleurs félicité les comités sectoriels et la cellule pour la qualité du travail déjà fait et les a encoura­gés à maintenir le cap des réformes.

Fait à Lomé,  le 07 mars 2018

Le Conseil des ministres.

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