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Le chef de l’Etat échange avec le président de la Commission de la CEDEAO et le nouveau patron du BIT

Le nouveau patron du BIT, Gilbert Fossoun Houngbo lors des échanges avec le président Faure Gnassingbé.
Le chef de l’Etat échange avec le président de la Commission de la CEDEAO et le nouveau patron du BIT

Le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, s’est entretenu, le 17 mai 2022, au Palais de la présidence à Lomé, avec le président de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Jean-Claude Kassi Brou et le nouveau patron du Bureau International du Travail (BIT), Gilbert Fossoun Houngbo. Les deux personnalités ont fait avec le président de la République, un tour d’horizon des sujets brûlants de l’heure, notamment la situation sécuritaire dans la sous-région ouest africaine, la crise socio-économique mondiale et les poussées inflationnistes, auxquelles font face, aujourd’hui, tous les pays du globe.

A sa sortie de l’entrevue qu’il a eu avec le chef de l’Etat, le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou, a dit avoir saisi l’occasion pour présenter ses condoléances au peuple togolais, suite à l’attaque terroriste qui a eu lieu récemment au nord du pays. « C’est avec une grande tristesse qu’on a appris ce qui s’est passé et nous avons voulu apporter le soutien de la communauté de la CEDEAO aux autorités togolaises et au peuple togolais », a-t-il relevé. Il a souligné avoir aussi évoqué avec le chef de l’Etat, la question sécuritaire dans la sous-région qui nécessite la mutualisation des efforts de tous les pays membres de l’espace. « C’est ce que nous faisons au niveau de la CEDEAO, à travers la mise en place de notre plan de lutte régionale contre le terrorisme. Nous avons profité pour faire un peu le point de ce plan. Nous avons aussi évoqué la question de la crise alimentaire qui touche notre région avec la hausse des prix des produits alimentaires. Bien sûr, il y a eu des problèmes de sécheresse et de l’insécurité. Puisque nous savons que l’insécurité fait que les populations dans les zones rurales ont du mal à faire leurs activités champêtres. Ce qui affecte la production. Il y a aussi la guerre en Ukraine qui affecte la disponibilité des produits vivriers au niveau mondial, sans compter les cours du pétrole » a-t-il indiqué.

Le tête-à-tête Faure Essozimna Gnassingbé – Jean-Claude Kassi Brou

Jean-Claude Kassi Brou a, par ailleurs, indiqué que l’opportunité lui a été donnée de consulter, par la même occasion, le chef de l’Etat sur la situation politique de la région où plusieurs pays connaissent des transitions. « Nous avons fait un tour d’horizon de toutes ces questions qui affectent les pays de l’Afrique de l’Ouest, afin que nous abordions les différentes réponses d’une manière collective au niveau de la région. Nous avons pu bénéficier des conseils du président de la République sur toutes ces questions dans le sens de trouver des solutions qui profitent à toute la région», a-t-il expliqué.

Les priorités de Houngbo à la tête du BIT

Pour le nouveau patron du BIT, Gilbert Fossoun Houngbo, c’était une visite pour présenter sa gratitude au chef de l’Etat et, à travers lui, à toute la nation togolaise pour le soutien, dont il a bénéficié durant les neuf mois de campagne jusqu’à l’élection, du 25 mars 2022.

Evoquant les priorités qui l’attendent à sa prise de fonction, en octobre prochain, M. Houngbo a expliqué que les poussées inflationnistes et les conséquences socio-économiques, depuis la crise de la COVID-19, ont commencé à germer. Ainsi, pour le BIT, toutes ces conséquences sont prioritaires. « Surtout quand nous savons que l’Ukraine et la Russie produisent 30% des céréales exportés et pour certains produits spécifiques, il y a des pays comme l’Egypte ou le Soudan, dont 50 à 80% de leurs importations viennent de cette zone. Donc cette poussée inflationniste, la question du panier de la ménagère, de la vie chère qui se posent, nous interpellent aussi au niveau du BIT », a-t-il relevé. Pour lui, il est très important, surtout pour les pays du sud, les pays les moins avancés, de prendre en compte le principe de l’universalisation de la protection sociale. Car, selon lui, le monde aujourd’hui, compte plus de 4 milliards de citoyens qui n’ont aucune forme de protection sociale et c’est inacceptable. « Et donc, nous voulons au cours de notre mandat au BIT pousser pour cette universalisation de la protection sociale. Nous allons nous intéresser aussi à la question du secteur informel qui est autant liée à la protection sociale. A ce niveau, nous allons voir comment développer la productivité et la formalisation du secteur informel, lui donner la voix, un minimum de protection et des possibilités de participer, de façon plus optimale, à la vie économique des pays », a souligné Gilbert Houngbo.

L’autre grande priorité, a-t-il relevé, sera la transition écologique vers une économie plus verte, une économie de services et de technologie digitale. Cette transition, dans les années à venir, sera un problème et aussi une opportunité majeure pour tous. « Lorsqu’on parle de transition, on parle du risque que certains secteurs vont perdre leurs emplois et que d’autres emplois vont se développer. D’où, l’importance d’encourager l’emploi des jeunes, revoir les politiques d’emplois, afin de s’assurer que, non seulement, les travailleurs, d’aujourd’hui, sont mieux préparés à procéder à cette transition, mais aussi que la jeunesse est préparée, que ce soit en termes d’emplois que d’initiatives privées », a expliqué M. Houngbo.

Le nouveau patron du BIT a ajouté qu’il est important que son mandat consacre un peu de temps aux problèmes des travaux forcés, de l’esclavage moderne qui, malheureusement, survivent encore dans certains milieux. En ce qui concerne la question du travail des enfants, s’il est vrai qu’il y a eu des avancées positives, il est constaté, depuis la COVID, une poussée rétrograde. « Il faut savoir que 50% du travail des enfants a lieu en Afrique et plus de 70-75 % du travail des enfants a lieu dans le secteur agricole. En somme, le monde au niveau global a besoin d’un nouveau contrat social et c’est dans cet esprit que nous allons travailler », a conclu M. Fossoun Houngbo.

Alex TEYI

 

 

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