Le projet de contractualisation au Centre Hospitalier Universitaire Sylvanus Olympio (CHU-SO) a été lancé, mardi 23 avril, au cours d’une cérémonie, dans les locaux dudit Centre à Lomé. Présidée par le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, cette cérémonie entre dans le cadre de la commémoration du 58e anniversaire de l’indépendance du Togo. C’était en présence du Premier ministre, du président de l’Assemblée nationale, des membres du gouvernement, des responsables d’institutions nationales et internationales, du personnel du Centre, des élèves de différentes écoles de formation aux métiers de santé et de divers autres invités. Cette approche contractuelle, démarrée depuis l’année dernière à Atakpamé et à Blitta, avec des résultats probants, vise à assainir la gestion des formations sanitaires publiques du Togo, pour des soins de qualité au plus grand nombre.
La gestion du CHU-SO par l’approche contractuelle vise à prévenir ou à corriger les dysfonctionnements et les mauvaises pratiques, qui ont longtemps prévalu dans ce Centre, créant une immense déception des populations et leur désaffection.
Ce projet, fruit d’une convention entre l’Etat et une société contractante privée, vient de l’engagement du chef de l’Etat de redynamiser le secteur de la santé et d’offrir des soins de santé appropriés aux populations. Selon cette approche, la formation sanitaire garde son statut public, les agents qui y travaillent relèvent de l’Etat, de même que les infrastructures et les équipements. Les prix des prestations et des examens sont également fixés par l’Etat. La société contractante, entité non étatique jouissant d’une délégation de gestion, est chargée de mettre en place des outils et des mécanismes, en vue d’une gestion orthodoxe. Ses agents s’intègrent dans l’organigramme de la formation sanitaire, y travaillent de concert et de façon transparente avec les différents acteurs. Elle est rémunérée par l’Etat, pour ses prestations de gestion. Cette approche contractuelle, mise en œuvre depuis le 15 juin 2017, à Atakpamé et à Blitta, a donné des résultats satisfaisants. Entre autres résultats, la contractualisation a permis, en 8 mois de mise en œuvre au CHR d’Atakpamé, d’enregistrer une augmentation de 80% des recettes et de 100% des recettes en pharmacie par jour. Elle a permis de payer régulièrement, depuis le 30 juin 2017, le salaire mensuel des 109 agents émargeant sur son budget.
Une approche aux allures d’une panacée
Cette approche a également permis à cette structure sanitaire de se doter, sur fonds propres, de 2 microscopes, de 6 ordinateurs, d’une table d’accouchement et de deux brancards. Grâce à la contractualisation, le taux de retard a été réduit de 12 à 3,6%, ceux des consultations, des hospitalisations, des actes chirurgicaux et des accouchements ont été augmentés, respectivement, de 12%, 10%, 36% et 70%.
Selon le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Pr Moustafa Mijiyawa, ces résultats positifs, enregistrés à Atakpamé, prouvent que bon nombre de problèmes, aujourd’hui évoqués dans le secteur, pourront trouver des solutions, à travers une saine gestion des formations sanitaires. Le ministre Mijiyawa a dit compter sur la détermination et la qualité du personnel du CHU-SO (15 professeurs titulaires, 12 professeurs agrégés, 80 médecins spécialistes, 23 généralistes en spécialisation et 101 internes) pour relever le défit. Pour lui, la maîtrise du sujet par la société contractante est aussi un gage de réussite. « Dans le même temps, l’Etat assurera et assumera, en appliquant notamment les règles républicaines, nécessaires au bon fonctionnement de chacune de ses entités. La combinaison de tous ces atouts aboutira à une synergie permettant à notre centre de retrouver sa splendeur d’antan, de répondre aux attentes de nos compatriotes et de remplir sa mission, en harmonie avec celle de tout le ministère, consistant à ajouter des années à la vie et de la vie aux années », a-t-il ajouté. La visite de certains services par le chef de l’Etat et sa suite a mis fin à la cérémonie.
A noter que le CHU-SO a ouvert ses portes au public en 1954. Il a un statut d’établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. La capacité théorique du Centre est de 1138 lits, dont 830 fonctionnels. L’effectif du personnel est de 1271 agents, toutes catégories socioprofessionnelles confondues. La masse salariale s’élève à 150 millions de FCFA par mois, pour des recettes de 90 millions.
Cette réforme sera étendue aux hôpitaux de Sokodé, Kara et Dapaong, dès la semaine prochaine.
Blandine TAGBA-ABAKI
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