L’assemblée nationale, comme à ses usages, a rendu, vendredi 10 mai 2024, les derniers hommages à l’ancien président de cette institution, feu Emmanuel Messan Acouetey, décédé, le 9 avril 2024, à l’âge de 80 ans. Placée sous les auspices de l’honorable Yawa Djigbodi Tsègan, présidente de l’Hémicycle, la séance spéciale d’honneurs funèbres a retracé le brillant parcours de ce grand intellectuel qui a consacré l’essentiel de sa vie à construire les fondements de la démocratie togolaise en pleine marche. Députés, membres du gouvernement, du corps diplomatique et consulaire et plusieurs autres personnalités ont été des témoins de ces marques de sympathie et de reconnaissance dues aux grands serviteurs de l’Etat.
Des députés, observent une minute de silence
Le 9 avril 2024, il a plu au Seigneur de rappeler à lui son fils et serviteur, Emmanuel Messan Acouetey, ancien président de l’Assemblée nationale togolaise, de 1985 à 1991. Il est passé de vie à trépas à Nancy, en France, alors qu’il avait 80 ans. En vertu de la loi organique portant statut des anciens présidents de l’Assemblée nationale, une séance spéciale d’honneurs lui a été consacrée, vendredi 10 mai 2024, dans la Cour d’honneur de l’Assemblée nationale. La cérémonie d’hommages, dirigée par la présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Djigbodi Tsègan, s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités (anciens présidents de l’Assemblée nationale, anciens Premiers ministres, présidents des institutions de la République, corps diplomatique et chefs traditionnels), ainsi que des membres de la famille éplorée et amis. Dépôt de gerbes et recueillement, sonnerie aux morts, hymne national et salutations d’usage adressées à la famille ont été les moments forts de cet hommage.
Dans son message de circonstance, l’honorable Yawa Tsègan a salué la mémoire de l’illustre disparu qu’elle a présenté comme une figure de la République, quand on sait l’immensité de l’œuvre qu’il a léguée à la postérité. En effet, doté d’une discrétion et d’une amabilité, l’homme, au tournant de ses quarante-quatre ans, devint président de la représentation nationale. Selon Mme Tsègan, c’est « sous sa présidence que la deuxième législature de la troisième République a soutenu la modernisation de l’organisation judiciaire, à travers les modifications apportées à l’ordonnance relative à l’exercice de la profession d’avocat, à la loi portant code pénal, à la loi relative à la répression du faux-monnayage ainsi qu’à la loi portant organisation judiciaire. C’est aussi sous sa présidence que la loi portant charte des partis politiques a été adoptée ».
Un grand serviteur de l’Etat
En ces moments de profonde émotion, de tristesse et d’étreinte, beaucoup de voix se lèvent pour reconnaitre en ce digne personnage « un grand serviteur de l’Etat. Car tous ces actes ont concouru à rendre service à la nation. Il était le président de l’Assemblée nationale avant la transition et quand, nous avons envoyé l’avant-projet de charte des partis politiques au chef de l’Etat qu’il a transmis à l’Assemblée nationale, l’adoption a été très rapide, parce que M. Acouetey a compris que c’était une ère nouvelle et il fallait ouvrir le jeu politique, pour que le Togo puisse entrer de plain-pied dans la démocratie. Voilà pourquoi, il mérite l’hommage qu’on lui rend aujourd’hui », témoigne l’ancien Premier ministre de la transition, Me Joseph Kokou Koffigoh.
En dehors de ces témoignages sur ses qualités de citoyen intègre, Henry-Pierre Acouetey, un des fils du regretté, très ému, retient que « notre père était un homme rigoureux, serein, quelles que soient les situations et appelait à rester digne, à respecter la parole donnée. Il était là pour nous et ne lésinait pas sur les efforts à nous obliger à donner le meilleur de nous-mêmes. Un aspect de sa vie qui me marque à jamais, c’est sa ponctualité et beaucoup le connaissent pour ça, mais aussi son humour et sa simplicité ». Au nom de la famille, il a remercié l’Assemblée nationale et tous ceux qui ont cru en leur père et lui ont témoigné cette reconnaissance. Ce qui prouve réellement qu’il a été d’une grande utilité pour le pays, a-t-il conclu.
De regretté mémoire, Emmanuel Edjidula Messan Acouetey a été également directeur de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) et enseignant retraité à la Faculté de Droit de l’Université du Bénin, aujourd’hui Université de Lomé.
Le même vendredi, dans la soirée, une messe-veillée a été dite en la paroisse catholique Notre-Dame de la Rédemption de Bè-Klikamé, suivie de la chapelle ardente au domicile du défunt.
Le vaillant fils du pays repose, depuis samedi, au cimetière municipal d’Adjido, à Anèho.
Zeus POUH-PEKA
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