Accès Universel aux Soins

L’AMU désormais ouverte aux travailleurs du secteur informel

Les officiels posant avec le spécimen de la carte AMU, symbole de l'engagement du Togo en faveur d'une couverture santé pour tous.
L’AMU désormais ouverte aux travailleurs du secteur informel

La promesse du Président du Conseil d’étendre l’Assurance Maladie Universelle (AMU) au profit des Travailleurs Non-Salariés (TNS) est, désormais, une réalité, avec le lancement officiel, le Jeudi 23 Octobre 2025 à Lomé. C’était en présence du Président du Sénat, Barry Moussa Barqué, représentant le Président du Conseil. Cette initiative, portée par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), s’inscrit dans la vision d’un Togo solidaire, où chaque citoyen, indépendamment de son statut professionnel ou de son niveau de revenu, a droit à des soins de santé accessibles et de qualité. Selon les promoteurs, ce lancement est le fruit d’un travail rigoureux, d’une concertation multisectorielle et surtout, d’une volonté politique forte et constante.

Le DG de la CNSS, Mme Ingrid Awadé lors de son allocution.

Artisans, commerçants, agriculteurs, conducteurs de taxi-moto, chauffeurs, couturiers coiffeurs, petits vendeurs, … Ils sont des milliers à exercer en dehors du secteur formel. Jusqu’ici exclus du dispositif conventionnel, ces travailleurs ont, désormais, la possibilité d’adhérer à l’Assurance Maladie Universelle et de bénéficier d’un accès équitable aux soins de santé. Cette extension lancée, hier, au profit des travailleurs non-salariés, vient s’ajouter à une longue file de prestations sociales que la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) a su initier, concrétiser et pérenniser tout au long de son histoire. Elle repose sur les principes de solidarité, de mutualisation des risques et d’accessibilité financière. Le système permettra à chaque travailleur non salarié, quel que soit son revenu ou son secteur d’activité de bénéficier de soins de base sans craindre la ruine financière. Il s’agit d’une avancée sociale majeure. Car cette assurance n’est pas simplement un mécanisme administratif, mais une réponse concrète à une réalité longtemps négligée. Grâce à cette initiative, ces femmes et hommes accèdent aussitôt à une couverture sanitaire équitable, solidaire et durable. Ils ne seront plus seuls face à la maladie et n’auront plus à choisir entre se soigner et subvenir aux besoins essentiels de leurs familles. Cette démarche traduit la volonté des autorités de bâtir un système de protection sociale inclusif, de lutter contre les inégalités en matière de santé et de renforcer la résilience des populations vulnérables face aux risques sanitaires. Elle constitue également une étape décisive vers l’objectif de couverture sanitaire universelle, d’ici à 2030.

L’adhésion des TNS à l’AMU se fait sur une base volontaire

Au cours de la séance d’information qui a précédé le lancement, les responsables de la CNSS ont expliqué les modalités d’adhésion, les montants de cotisation, ainsi que les types des soins couverts. Des dispositions spécifiques ont été prises pour faciliter l’enrôlement et le paiement progressif des cotisations, tenant compte de l’irrégularité des revenus dans le secteur informel. L’adhésion des TNS à l’AMU se fait sur une base volontaire, à travers une inscription auprès des structures désignées par la CNSS. Les intéressés doivent fournir certaines pièces administratives et choisir leur catégorie de cotisation, selon leurs capacités financières. En contrepartie, l’assuré bénéficie d’un panier de soin élargi, incluant les consultations et soins courants, les hospitalisations, les actes de chirurgie, les examens médicaux, les médicaments essentiels, ainsi que la maternité.

Le ministre Jean-Marie Tessi a exhorté les ayants droits à adhérer massivement et à informer leurs proches.

Au lancement, le ministre en charge de la Santé, M. Jean-Marie Koffi Tessi, a souligné que l’extension de l’AMU aux travailleurs non-salariés s’inscrit pleinement dans la vision du Président du Conseil, celle d’un Togo où chaque citoyen, quel que soit son statut ou son niveau de revenu, peut vivre en sécurité, dans la dignité et en bonne santé. Selon lui, ce projet est également le reflet de la capacité du gouvernement à innover, à mobiliser les ressources nécessaires et à mettre en place des mécanismes adaptés aux réalités de la société. Le ministre Tessi a, en outre, salué le sens élevé du devoir, la rigueur et l’efficacité des premiers responsables de la CNSS, qui témoignent d’un dynamisme orienté vers le progrès social et le mieux-être des populations. A l’endroit des bénéficiaires, le ministre a lancé un appel solennel : « cette assurance est la vôtre. Elle a été pensée pour vous, construite avec vous et rendue possible grâce à vous. Adhérez massivement, informez vos proches et devenez les véritables ambassadeurs de cette nouvelle ère de protection sociale dans notre pays ».

Le Président du Sénat, Barry Moussa Barqué (2e à gauche) a représenté le Président du Conseil au lancement de l’AMU TNS.

L’AMU, un instrument de justice sociale et de cohésion nationale 

A son tour, le directeur de la CNSS, Mme Ingrid Awadé, a salué le leadership du Président du Conseil, dont la vision et la détermination ont permis d’engager le Togo dans le processus de déploiement de l’Assurance Maladie Universelle. Elle a rappelé que la solidarité est le principe fondamental sur lequel repose l’AMU au Togo. « Elle est contributive, car reposant sur le consentement de paiement de cotisations sociales qui sont reconverties en prestations sociales dans les moments de difficultés rencontrées par l’adhérent. Elle est inter-métiers et inter-couches sociales, parce que son mécanisme de financement transcende les barrières professionnelles et sociales. L’AMU est ainsi un instrument de justice sociale et de cohésion nationale », a dit Mme Awadé.

Les participants réunissant membres du gouvernement, élus, partenaires, organisations professionnelles et bénéficiaires.

Les bénéficiaires de cette nouvelle couverture sociale n’ont pas caché leur satisfaction. Nombreux se sont dit soulagés de voir enfin une initiative qui prend en compte leurs réalités quotidiennes. « Je suis vraiment contente. Avant, quand on tombait malade, on devait tout payer soi-même, même les ordonnances. Ce n’était pas facile. Mais maintenant, avec cette assurance, on aura accès aux soins sans se ruiner », confie dame Assih Bariki, revendeuse au marché d’Adétikopé. Pour M. Roger Attissogbé, chauffeur de taxi, « c’est une très bonne chose pour nous, travailleurs du secteur informel. Je vais en parler aux autres pour qu’ils s’inscrivent aussi ».

Bernadette A. GNAMSOU

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