Enseignement supérieur

La session de préparation du concours d’agrégation du CAMES 2023 lancée à Lomé

La table d'honneur à la rencontre
La session de préparation du concours d’agrégation du CAMES 2023 lancée à Lomé

L’Université de Lomé a abrité, le 4 Septembre 2023, la cérémonie d’ouverture solennelle de la session de préparation interne au concours d’agrégation du CAMES 2023. La manifestation, qui a réuni la crème de l’intelligentsia universitaire, veut mettre à la disposition des candidats à la quête du grade de Professeur agrégé des outils et arguments nécessaires pour affronter avec succès, en novembre prochain, les épreuves dans une bonne ambiance. Pour cette cérémonie présidée par le Pr Dodzi Komla Kokoroko, président de l’Université de Lomé, plusieurs intervenants ont partagé leurs expériences, le sens et la portée de la session internationale de l’Ecole Cotonou-Lomé, ainsi que sur l’avenir de l’enseignement supérieur en Afrique.

 

Vue partielle des professeurs et enseignants

Les universités, membres du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement supérieur (CAMES) attachées au culte de l’excellence, organisent, périodiquement, des sessions de concours d’agrégation, dont la réussite donne accès au grade de professeur agrégé. Pour l’édition 2023, une session de préparation interne au profit d’une quarantaine d’agrégatifs a été ouverte, le lundi 4 Septembre 2023, à l’Université de Lomé. Cette phase pré-concours a pour objectif de donner aux candidats les rudiments et armes appropriées pour braver, au moment venu, les épreuves dans la quiétude possible, de cultiver chez les aspirants, à la fois une hauteur de vue par rapport au sujet à aborder et une profondeur du champ qui permet d’élargir la compréhension des problématiques. En clair, il s’agit d’un exercice d’aguerrissement pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, jauger leurs potentialités et capacités. Ceci, dans le but final de mettre à la disposition des Etats membres des enseignants de bonne facture, répondant aux normes de qualité. Les candidats seront évalués dans les spécialités des sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion.

Selon le Pr André Akam Akam, doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Douala, au Cameroun, le concours permet d’arrimer les standards de sélection des enseignants aux normes internationales, en donnant davantage de crédibilité aux systèmes d’enseignement africain et en permettant à l’Afrique de s’affirmer comme une puissance, en matière pédagogique et scientifique.

A cette rencontre, les agrégatifs ont bénéficié des conseils et des expériences des devanciers. En effet, dans l’entendement des Prs Koffi Ahadzi-Nonou ou Ake Ngbo, le concours d’agrégation est une épreuve du culte de l’excellence, pour porter les universitaires à un niveau plus élevé dans le travail de la recherche et de la qualité de l’enseignement. Ce qui justifie qu’il est « un exercice exigeant, éprouvant et très sélectif ». Ainsi, ils ont appelé les concurrents à proscrire la facilité ou le formalisme, pour s’afficher véritablement, afin de doter les universités d’un personnel de niveau international. Pour ce faire, ils ont insisté sur le sérieux, l’acceptation des critiques, le travail sous la direction de ceux qui s’y connaissent, la rigueur et l’humilité. Pour eux, cette préparation est une école d’excellence, d’encadrement répondant à l’ambitieux objectif de garantir un niveau opérationnel aux enseignants.

Enseignement supérieur, défis et perspectives

Faisant l’état des lieux des universités africaines, le Pr André Akam Akama a souligné que l’enseignement supérieur est dans un état critique, calqué sur le système des colonisateurs. Il estime que trois grands défis charrient toutes les difficultés que vivent les universités en Afrique. Il s’agit des défis de la massification, de la privatisation et de la professionnalisation. Dans ses analyses, le Pr Akam Akama a dénoncé le déficit d’infrastructures d’accueil, le problème de financement, avec pour corollaire la mauvaise qualité de l’enseignement. Il a évoqué le cas de la naissance d’instituts d’enseignement supérieur privé concurrençant, désormais, l’Etat qui avait le monopole de cet enseignement.

Parlant de la professionnalisation, le communicateur a centré ses propos sur la nécessité pour les universités de doter les entreprises d’un capital humain de qualité. Au vu de tous ces défis, il a proposé des perspectives /enjeux basés sur la quête de l’identité, l’exigence de modernité et l’esprit de compétitivité. Celles-ci, porteuses d’espoir, doivent permettre de sortir de l’héritage colonial, pour s’interroger sur la personnalité des universités, à savoir « quelles universités pour les enfants africains ? » A ses dires, il faut en cela que l’Afrique prenne son destin en main, en inventant et en innovant, la modernité consistant à s’aligner sur les enjeux du monde, tout en prenant en compte les réalités africaines. Pour y arriver, il faut investir dans ce secteur pour motiver les enseignants à revenir dans leur pays. Ce qui éviterait l’exode des cerveaux. Il appelle à s’inspirer des modèles pour développer l’esprit de compétitivité.

A la suite de toutes les présentations, un tirage au sort de l’ordre de passage des candidats a été fait, et c’est les candidats dont les noms commencent par « G » qui vont débuter les travaux.

Cette session a été l’occasion d’une signature d’accord de partenariat entre le Centre Africain d’Etudes en Gestion (CESAG) de Dakar et l’Université de Lomé.

Le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement supérieur (CAMES) est une institution de référence internationale, en matière d’évaluation scientifique, un outil d’intégration académique et de développement des Etats membres.

Zeus POUH-PEKA

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