Accès au Financement

La problématique de l’accès des femmes agricultrices au financement au centre d’un dialogue politique sous régional à Lomé

Mme Folly-Notsron ( au milieu) a ouvert les travaux.
La problématique de l’accès des femmes agricultrices au financement au centre d’un dialogue politique sous régional à Lomé

Un dialogue politique sous régional, sur le thème « La problématique de l’accès des femmes du secteur agricole aux ressources financières en Afrique de l’Ouest », est ouvert, le 27 février 2025, à Lomé. La rencontre est organisée par Women in Law and Development in Africa-Afrique de l’Ouest (WiLDAF-AO) avec l’appui financier du Fonds Africain pour le Développement des Femmes (AWDF). Elle constitue un cadre de discussion entre les parties prenantes sur la problématique, afin de prendre des engagements devant être suivis par les femmes.

Les femmes jouent un rôle central dans l’agriculture en Afrique de l’Ouest, contribuant largement à la production alimentaire, à la transformation et à la commercialisation des produits agricoles. Cependant, elles continuent de faire face à d’importants obstacles pour accéder aux financements nécessaires au développement de leurs activités. En effet, 35% seulement des femmes ont accès aux services financiers formels, contre 58% des hommes. Cette inégalité, exacerbée par des facteurs socio culturels, politiques, traditionnels, etc. est un handicap pour la pleine participation des femmes au développement de leurs communautés. Pour y faire face, Women in Law and Dévelopment in africa-Afrique de l’Ouest (WilDAF-AO) a initié le projet : « Justice économique pour les femmes rurales en Afrique de l’Ouest », dont l’objectif est de renforcer les capacités des femmes agricultrices et des groupes d’Association Villageoise d’Epargne et de Crédit (AVEC) en vue de leur contrôle et accès à des ressources de production, etc.

 Photo de famille à l’issue de la cérémonie d’ouverture

Et, c’est dans le cadre de ce projet que se tient, depuis le 27 février 2025, à Lomé, un dialogue politique sur la problématique de l’accès des femmes aux ressources financières. Cette rencontre regroupe les principales parties prenantes, notamment les acteurs étatiques et des institutions financières sous régionales, les femmes du secteur agricole et des organisations des droits des femmes. Il est question de faire l’état des lieux des politiques et initiatives en cours, en matière d’accès aux ressources financières, d’analyser les contraintes et opportunités pour créer des conditions favorables à l’accès égal des hommes et femmes aux ressources financières, y compris dans les institutions financières classiques. Il sera également question d’explorer les pistes et stratégies pour améliorer l’accès des femmes agricultrices et des groupes AVEC aux ressources financières, d’amener les parties prenantes à prendre des engagements pour améliorer l’accès et le contrôle aux ressources des femmes agricultrices dans la sous-région et particulièrement dans l’UEMOA.

 Durant deux jours, les participants auront à échanger autour des modules touchant les présentations des institutions financières régionales (BCEAO, ORAGROUP, ECOBANK ETI) sur la problématique de l’accès des femmes aux ressources financières à travers des politiques d’inclusion financières et les banques classiques. « Réalités et contraintes des femmes en matière d’accès aux ressources financières par les femmes et les stratégies alternatives des femmes », « Quelles pistes de solutions pour améliorer l’accès des femmes aux banques classiques ? » sont autant de modules à l’agenda.

En ouvrant les travaux de ce dialogue, la Directrice de la Coopération et de la Promotion des activités économiques des femmes au ministère de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la femme, Mme Dédé Soké Folly-Notsron, a relevé que ce dialogue interpelle son ministère à juste titre. Puisqu’il s’insère dans les actions du gouvernement en matière des droits des femmes et de l’inclusion financière de celles-ci. Parmi ces actions, elle a cité l’adoption de plusieurs textes juridiques et institutionnels et la mise en œuvre de divers projets et programmes pour le plein épanouissement de la femme. Malgré tous cela, a-t-elle reconnu, des défis restent à relever. « Les femmes sont des acteurs du changements et elles doivent être soutenues dans le rôle essentiel qu’elles jouent pour accélérer l’atteinte des objectifs de développement durable. Nous avons donc une responsabilité commune et collective : celle de faire de l’accès des femmes aux ressources un droit humain fondamental », a-t-elle souligné, avant d’inviter tous les acteurs à jouer leur partition afin de faire de cet objectif une réalité en Afrique et au Togo.

 La présidente du Conseil d’Administration de WilDAF-AO, Mme Bintou Samake, et la Coordinatrice sous régional WiLDAF, Mme Kafui Adjamagbo-Johnson, tour à tour, ont relevé que la mission de leur structure est de promouvoir et de renforcer des stratégies qui lient le droit au développement, pour l’émergence d’une culture d’exercice et de respect des droits de femmes en Afrique.

Mélissa BATABA

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