La présidente de l’Assemblée nationale, Mme Yawa Djigbodi Tségan s’est entretenue, ce mardi 12 février, dans ses bureaux, avec les représentants du Système des Nations Unies au Togo et une délégation de WILDAF-Togo. Les deux délégations ont, avec la présidente du parlement, discuté d’une part, d’un projet de WILDAF-Togo sur les mariages précoces et d’autre part, des priorités dans la collaboration entre les Nations Unies et le parlement togolais.
Le coordonnateur du Système des Nations Unies au Togo, M. Damien Mama a, au nom de ses collègues, souligné que l’ensemble du système est venu rendre une visite de courtoisie à la présidente de l’Assemblée nationale et à tout son bureau. «Mme la présidente de l’Assemblée nationale est la première femme à diriger cette institution et elle est une source d’inspiration pour les milliers de jeunes filles et femmes togolaises qui aspirent à des fonctions politiques dans ce pays. Sa réussite à la tête de l’hémicycle inspirera les générations futures. Nous avons discuté avec le bureau de l’Assemblée nationale des priorités dans la collaboration entre les Nations Unies et le parlement. Comme vous le savez, les Nations Unies sont très engagées pour la réalisation des ODD qui sont en cohérence avec les ambitions que le Togo affiche, à travers le PND. Nous avons constaté, avec beaucoup de plaisir, que nous avons une vision et les priorités sur lesquelles nous pouvons travailler ensemble», a déclaré Mme Mama. Il a ajouté que le Système des Nations Unies va continuer de travailler sur les programmes déjà existants, mais aussi tenir compte des ambitions de la nouvelle législation pour les prochaines années. «Nous avons profité pour faire du plaidoyer sur beaucoup de questions d’intérêt pour les Togolais, notamment le rôle de l’Assemblée nationale dans la budgétisation pour les secteurs sociaux et également pour l’élimination des pratiques néfastes à l’égard des femmes et des jeunes filles», a conclu le coordonnateur du Système des Nations Unies au Togo.
A sa sortie de l’audience, la porte-parole de la délégation de WILDAF-Togo, Mme Anne Kpedji, a souligné que son institution est en train de mettre en œuvre un projet de lutte contre les mariages précoces, à Lama-Tessi, dans la région centrale et à Tano dans la région des savanes. «C’est un projet qui a commencé par une étude qui a fait ressortir les causes profondes de ce phénomène. Au vu de cette étude, nous avons adopté un modèle d’intervention qui nous a permis de mener des activités sur le terrain. L’une des activités est le plaidoyer. En effet, notre pays a ratifié des conventions au niveau international qui préconisent que le mariage soit établi à 18 ans. Mais, quand nous regardons le Code de l’enfant et celui des personnes et de la famille, il y a des ouvertures qui permettent de marier les jeunes filles de 16 ans. Nous avons rencontré la présidente de l’Assemblée nationale ce matin, pour lui parler de ces ouvertures qui ont des conséquences graves sur le plan matériel et financier et qui hypothèquent la scolarisation de la jeune fille», a-t-elle précisé.
Mme Kpedji a ajouté que la présidente de l’Assemblée nationale les a écoutés et leur a prodigué des conseils utiles. Elle s’est dite prête pour la révision des articles de ces deux Codes. «Mme la présidente nous a rassurés que nous allons travailler ensemble pour l’épanouissement de la femme au Togo et mener davantage d’actions en faveur de la jeune fille», a-t-elle ajouté.
Alex TEYI
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