La marche dite « de résistance » de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition prévue ce 18 octobre, malgré l’interdiction des autorités, n’a finalement pas eu lieu, à Lomé. Ce rendez-vous a été manqué parce que très tôt dans la matinée, les forces de sécurité ont bouclé plusieurs points de ralliement et de chute. En dehors de l’administration qui a fonctionné normalement, les commerces et autres services privés ont tourné, dans l’ensemble, au ralenti de peur de subir des actes de vandalisme, de pillage et de représailles. C’est pourquoi, certains Loméens ; exerçant dans le secteur commercial, ont préféré se terrer chez eux. A l’exception de certains points qui ont connu des échauffourées, entre les forces de l’ordre et des groupuscules de jeunes manifestants, l’on a noté, en début d’après-midi, une ambiance nettement améliorée. Cependant, à Bè, un des quartiers populaires de la capitale, on a enregistré des affrontements. Les mêmes évènements ont failli avoir lieu à Adidogomé, Atikoumé, Gbossimé et Dékon n’eut été l’intervention des forces de l’ordre qui ont dispersé des jeunes dans leurs tentatives d’enflammer des pneus et d’ériger des barricades.
Dans la même foulée, certains jeunes de l’opposition se sont organisés en divers groupes pour aller menacer et déloger de force des élèves dans plusieurs établissements de la capitale.
Malgré les appels au calme et au dialogue, l’opposition est dans la rue pour exiger le retour à la Constitution du 14 octobre 1992.
Dans un communiqué en date du 29 août, le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, tout en exprimant son attachement à la liberté constitutionnelle de manifestations, avait exhorté les partis politiques à privilégier les fins de semaine (samedi et dimanche) pour les marches et les meetings en semaines.
Réaction de l’OIF…
Dans un communiqué, la secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Mme Michäelle Jean a déploré « l’escalade de la violence ces dernières semaines au Togo ». « Il faut impérativement privilégier le dialogue en toute circonstance », a-t-elle martelé. Selon elle, rien ne peut justifier ces affrontements. « Nous pensons aux victimes, aux familles endeuillées, au climat général de peur et de colère », a-t-elle souligné. Pour Mme Michäelle Jean, « toute la Francophone s’inquiète et se mobilise face à cette situation qu’il faut à tout prix résoudre. C’est d’ailleurs, dans cet Etat membre que doit se dérouler la 34e Session de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF), prévue du 24 au 26 novembre prochain à Lomé ».
Cyril EKPAWOU
Ossara Koffi AGOURNA
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