L’apothéose des festivités de l’édition 2023 de Adossa-Gadao, la fête traditionnelle de la communauté Tem de la préfecture de Tchaoudjo s’est déroulée, le samedi 14 janvier au stade municipal de Sokodé. Elle a connu la présence du ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires, Payadowa Boukpessi, représentant le chef de l’Etat.
Le ministre d’Etat, avait à ses côtés ses collègues Foli-Bazi Katari en charge de l’Environnement et Mmes Kayi Mivédor et Kassa Traoré chargées respectivement de la Promotion de l’investissement et des Travaux publics. L’éclat de cette fête a été réhaussée par la présence des délégations des communes du Golfe 5 et des Lacs 1, conduites par leur maire, respectivement Aboka Kossi et Alexis Aquéréburu. Etaient également présents des autorités administratives, politiques, traditionnelles, militaires et des milliers de personnes.
La fête Gadao a été marquée par l’exécution des danses des chevaux, Kéwo, Sö, Takai de Kparatao, Gorogoro de Kpassouadé, Gbalayo de Fazao, Foïssi de Kéméni et la prestation de différents groupes folkloriques d’autres préfectures. Un autre temps fort a été l’exhibition de la marque « Tem Bissaou » et la dégustation des mets traditionnels par les officiels et le public.
La danse Adossa ou danse du couteau a donné l’occasion aux hommes, femmes, jeunes et enfants Tem de prouver leur bravoure et leur invincibilité face aux différents métaux. Ils se sont taillés le corps avec des sabres et couteaux aiguisés ou tous autres objets tranchants sans se blesser. Les cadres de la préfecture avec en tête, le ministre Foli-Bazi ont aussi émerveillé le public par leurs prestations sur le podium.
La fête Adossa-Gadao permet au peuple Tem de se remémorer et de célébrer sa culture, à travers des chants et danses traditionnels. C’est également l’occasion non seulement de rendre grâce au Tout-puissant et aux aïeux pour l’abondance des récoltes mais aussi de découvrir le génie, la créativité et le talent des habitants de Tchaoudjo. La célébration de Adossa-Gadao offre aussi l’opportunité à toutes les forces vives de la préfecture de réfléchir sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour son développement endogène inclusif, participatif et durable.
Adossa-Gadao, symbole de l’harmonie et de l’unité entre diverses communautés
La fête des Tem est une illustration de l’harmonie et de l’unité qui doit exister entre des communautés d’origine diverses, qui cohabitent pacifiquement dans le même terroir devenu à jamais une aire culturelle partagée par tous. En effet, l’histoire révèle qu’Adossa-Gadao est la fusion de deux fêtes communautaires à savoir : Gadao, la fête des moissons chez les Tem, rappelle l’épopée des Gourma installés depuis le 17è siècle dans cette région. Adossa, quant à elle, est la fête des couteaux de la communauté Didaourè fortement islamisée venue de l’empire de Gao. Elle commémore la naissance du prophète Mahomet et s’accompagne de la danse Kosso exécutée par les femmes en soutien aux jeunes initiés.
Renforcer la cohésion sociale pour contrer l’extrémisme violent
Cette édition est placée sous le thème « Renforcer la cohésion sociale face à l’extrémisme violent de l’heure, pour le développement de Tchaoudjo ». Le président du comité d’organisation, Yérima Agrégna a signifié que la fête Adossa-Gadao est « l’expression forte de l’union sincère de tous les fils et filles de Tchaoudjo sans considération aucune ». Pour lui, face aux menaces terroristes dont est victime la sous-région, « c’est notre cohésion qui nous donnera la force contre ces ennemis de la paix ».
La ministre de la Promotion de l’Investissement, Kayi Mivédor a relevé que dans un contexte sécuritaire sensible marqué par des attaques terroristes contre certaines localités de notre pays, le thème choisi pour cette édition de la fête Adossa-Gadao vient à point nommé. « Aujourd’hui plus que jamais, nous devons renforcer la cohésion sociale et cultiver le dialogue inter-culturel face à l’extrémisme violent, pour le développement de Tchaoudjo », a-t-elle souligné. Et de marteler « Rien ne doit nous faire reculer sur la voie du développement ». La ministre Mivedor a salué le soutien des populations de Tchaoudjo à la politique de paix, d’union et de développement inclusif que le président de la République, Faure Gnassingbé mène pour un Togo prospère.
Au terme de la danse du couteau, un spectateur s’est dit impressionné par la bravoure des danseurs face aux différents métaux. « C’est la première fois que j’assiste à la danse du couteau. Vraiment j’ai beaucoup aimé. C’est impressionnant. J’admire le courage et la bravoure de ces danseurs. Je suis surpris de voir les femmes et les enfants parmi eux. Il y a du mystère dedans », a-t-il confié.
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