Intégration régionale

La CEDEAO lance le Comité Régional de Facilitation des Echanges à Lomé  

Le ministre Adedzé(2è de la droite) a présidé l'ouverture des travaux
La CEDEAO lance le Comité Régional de Facilitation des Echanges à Lomé  

La Commission de la Communauté Économique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) prépare, depuis ce lundi 21 février 2022, à Lomé, le lancement du Comité Régional de Facilitation des Echanges de cette institution. L’objectif général de ces assises de trois jours, est de procéder au lancement officiel dudit Comité et de tenir sa 1ère réunion pour poser les bases de son opérationnalisation. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le ministre Kodjo Adedzé du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale.

La quatre-vingt-sixième session ordinaire du Conseil des ministres de la Communauté Économique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenue les 16 et 17 juin 2021 à Accra au Ghana, a adopté la décision relative à la création, l’organisation et la fonction du Comité Régional de la Facilitation des Echanges de la CEDEAO (CRFE).  Ce Comité sera modelé sur les arrangements institutionnels des autres Communautés Économiques Régionales (CER) et agira comme un parapluie régional sous lequel la coordination, la collaboration et la mise en œuvre de diverses réformes de Facilitation des Echanges seront entreprises.

C’est pour lancer officiellement ledit Comité et tenir sa toute première réunion que des travaux se tiennent, depuis hier à Lomé, dans les locaux de l’hôtel 2 Février.

A l’ouverture de ces assises, le ministre togolais du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale, M. Kodjo Adedzé, a salué la tenue de cette rencontre qui, a-t-il dit, marque une étape décisive dans le renforcement de l’intégration commerciale dans l’espace CEDEAO. Il a rappelé l’ambition nourrie par les pères fondateurs et les Chefs d’Etat de la CEDEAO : une sous-région ouest africaine intégrée et prospère dont le levier est la libre circulation des biens et des personnes aux frontières. « Malheureusement, a-t-il déploré, force est de constater qu’après 47 ans de vie de notre organisation commune, des obstacles, même du moyen âge, subsistent encore à nos frontières et nous éloignent de cet objectif. Il est impérieux que ces tracasseries inutiles d’un autre âge soient prises au sérieux et bannies ». Il a, pour cela, rendu hommage aux Chefs d’Etat de la CEDEAO pour les hautes orientations qui constituent un aval politique de poids pour que la facilitation des échanges devienne une réalité au bénéfice des différentes économies. Pour le ministre, le Comité Régional de Facilitation des Echanges (CRFE) qui va être lancé, vient renforcer les initiatives déjà entamées. Ces initiatives, a-t-il expliqué, ont besoin d’une effectivité sur le terrain, ce qui constitue un véritable défi aujourd’hui. Il a précisé que ce nouveau Comité ne saurait être une fin en soi mais un moyen pour plus de synergie entre les organes chargés de la facilitation au niveau de chaque pays.

Des efforts du Togo

Le ministre a saisi l’occasion pour rappeler les efforts du gouvernement togolais dans la mise en œuvre de l’Accord de Facilitation des Echanges (AFE). Comme la plupart des pays membres de la CEDEAO, le Togo a déposé son instrument d’acceptation de l’Accord en octobre 2015 et créé par décret présidentiel le Comité National de la Facilitation des Echanges (CNFE) en 2016. Depuis lors, plusieurs activités ont été menées, entre autres, la catégorisation des trente et six (36) mesures de l’accord sur la facilitation des échanges, l’organisation des activités de sensibilisation et de formation au profit des acteurs de la chaîne logistique, l’élaboration de la feuille de route pour la mise en œuvre de L’AFE. L’objectif étant de faire du Togo un hub logistique et de transit compétitif permettant de réduire significativement le temps et le coût des échanges commerciaux.

Afin de respecter les accords internationaux élaborés dans le code de la facilitation des échanges, le Togo a intégré dans son ordonnancement juridique national, toutes les dispositions contenues dans L’AFE, la Convention de Kyoto Révisée (CKR) et le cadre des normes SAFE. Le Togo a effectué en 2020, l’étude du temps nécessaire à la mainlevée des marchandises. L’objectif général de cette étude est de mesurer le temps nécessaire pour la mainlevée des marchandises au port autonome de Lomé, pour les régimes de mise à la consommation et le transit. Les recommandations de cette étude sont versées aux structures concernées pour une mise en œuvre diligente. Pour conclure cet aspect, M. Adedzé a interpellé les acteurs nationaux qu’il est temps de passer de la théorie à la pratique, en quittant les disques durs des ordinateurs pour le terrain.

Les contours du CRFE expliqués

Pour le commissaire en charge du Commerce, des Douanes et la Libre Circulation des Personnes (CEDEAO), M. Téi Konzi, la Commission de la CEDEAO a mené des réflexions afin de mettre en place le Comité Régional de Facilitation des Echanges (CRFE), pour relever les défis et relancer les économies. Il a souligné que l’environnement général de la facilitation des échanges en Afrique de l’Ouest a toujours été caractérisé par la lenteur et les lourdeurs administratives, les multiples barrages aux frontières et sur les axes routiers, l’insuffisance d’infrastructures adéquates, le faible niveau de coordination des contrôles par les agences aux frontières, rendant exorbitants les coûts et les délais du commerce transfrontalier. Cette situation a eu des répercussions négatives sur les flux commerciaux à travers le monde et même dans la sous-région ouest africaine, en raison des perturbations des chaînes d’approvisionnement.

Pour le commissaire, l’objectif du CRFE est de fournir des recommandations consultatives à la Commission de la Communauté concernant la mise en œuvre de tous les instruments associés à la simplification de l’exploitation, de l’importation et du transit à l’intérieur et à l’extérieur de la Région. Il sert de plate-forme pour assurer la coopération et la coordination entre les États membres pour une mise en œuvre harmonisée des réformes nationales, régionales, continentales et internationales de facilitation du commerce résultant de divers engagements. « Il s’agit là d’une structure d’aide à la prise de décision, car il rassemble autour de la même table tous les acteurs concernés pour discuter et proposer des réformes pertinentes », a-t-il fait remarquer.

Téi Konzi a précisé que le Comité national togolais de la facilitation des échanges est très dynamique et sert d’exemple. « Le Togo, un pays d’intégration », a-t-il conclu.

Régine AKONGA

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