Au terme de l’atelier de revue de la performance du portefeuille de la banque Africaine de Développement (BAD) au Togo, les équipes techniques de mise en œuvre des projets financés par la banque se sont séparées, le vendredi 26 septembre 2025, à l’issue d’une réunion de restitution. Une restitution qui a permis de présenter un état des lieux franc, constructif de la coopération avec le Togo. Ce fut particulièrement l’occasion de partager les difficultés et les goulots d’étranglement identifiés et de formuler conjointement des propositions, pour renforcer l’efficacité du partenariat au service du développement durable du Togo.
Les parties prenantes à la restitution.
Dans le cadre de sa coopération stratégique avec le Togo, la Banque Africaine de Développement (BAD) finance un certain nombre de projets, dont l’exécution nécessite, chaque année, une évaluation. Après quatre jours de travaux destinés à cet exercice, les coordonnateurs et unités de gestion de projets se sont séparés, après une restitution qui a dégagé des goulots d’étranglement et proposé des pistes de solutions, pour améliorer la mise en œuvre de la suite des projets. La revue de cette année a porté sur trente-cinq projets publics actifs dans le portefeuille du Togo, pour un montant de 353 milliards de FCFA. Ils couvrent des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, le transport, l’énergie, la gouvernance, la finance et le social.
D’autres acteurs présents à la rencontre.
Des avancées significatives, mais aussi des défis persistants
Suivant les explications du responsable pays de la BAD au Togo, Wilfrid Abiola, le taux de décaissement moyen du portefeuille du Togo s’élève à date à 37,25% avec une bonne performance de la finance : soit 63% pour les transports et 43% pour l’agriculture. L’âge moyen du portefeuille, à ce jour, est de 85 ans en raison, notamment des projets anciens tirés, essentiellement vers le haut par les secteurs du transport et de l’agriculture. « Au cours des quatre dernières années 2021-2025, la période du DSP dont il est question, aujourd’hui, la valeur du portefeuille du Togo a doublé. Et parmi les premiers phares, nous citons la garantie partielle de crédit d’un montant de 131 milliards de FCFA, (200 millions d’Euros) qui a pour objet de financer un certain nombre de projets proposés par le gouvernement… », a déclaré M. Abiola. Certes, les interventions de la banque au Togo ont été déterminantes, avec des avancées significatives dans le cas de ce DSP pour renforcer l’efficacité du partenariat au service du développement durable du Togo, cependant des défis persistent. Ces défis sont spécifiquement liés à la lenteur dans le démarrage de certains projets et dans l’exécution des activités des projets en cours, ainsi que dans le traitement des dossiers par la banque et la partie nationale. Il y a aussi le retard dans la soumission des audits pouvant entrainer l’arrêt des décaissements, la complexité dans la passation des marchés et l’insuffisance dans le suivi et évaluation, etc.
Plan d’amélioration de la performance du portefeuille
Pour parer aux défis qui entravent la bonne exécution des projets, la revue recommande un plan d’amélioration de la performance du portefeuille qui repose sur le renforcement de la qualité à l’entrée des projets, grâce à une redynamisation des réunions périodiques mensuelles entre les équipes de la BAD, du ministère de l’Economie et des Finances et les unités de gestion des projets (UGP), l’accélération du démarrage des projets par la réduction sensible du délai moyen actuel entre l’appropriation du projet et le premier décaissement. Une recommandation qui requiert la mise en place d’un cadre de concertation entre les partenaires techniques et financiers et le ministère pour harmoniser les critères d’évaluation des performances des UGP. Les parties prenantes ont également proposé de réduire drastiquement les délais dans les procédures de passation des marchés, en dotant chaque unité de gestion d’un expert en acquisition et en recourant aux actions anticipées d’acquisition, sans toutefois ignorer de rendre pérenne le cadre cohérent de suivi conjoint des projets…
Photo de groupe des participants.
Les parties prenantes invitées à redoubler d’ardeur
A la clôture des travaux, le secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, Stéphane Tchasso Kpowbié Akaya, a dit que cette revue est combinée avec le démarrage en parallèle du dialogue autour de la note de diagnostic pays du Togo et de la préparation du rapport d’achèvement du document du groupe de la banque, des activités qui répondent de la volonté manifeste du Togo de transformer structurellement son économie. Pour lui, la coopération entre la BAD et le Togo est stratégiquement axée sur le développement des chaînes de valeur agro-industrielles, le renforcement des infrastructures économiques et sociales, afin de créer des emplois décents. « Cette revue est enfin l’occasion d’apprécier la performance de chaque projet et les résultats de la mise en œuvre du plan d’amélioration de la performance des projets élaborés lors de la précédente revue de 2023 et actualisée en 2024, lors de l’évaluation à mi-parcours de la stratégie », a-t-il précisé. Remerciant la BAD pour son accompagnement agissant, le SG a invité les parties prenantes à redoubler d’ardeur, afin d’atteindre les objectifs assignés et de permettre au pays de disposer de ressources nécessaires à d’autres financements. C’est d’ailleurs pourquoi, le Togo soutient la banque dans son plaidoyer pour un accès à d’autres guichets, afin de bénéficier d’une large gamme d’instruments financiers et de garanties novatrices.
Zeus POUH-PEKA
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