La 10e conférence de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) s’est ouverte, ce jeudi à Lomé. Cadre privilégié de solidarité, de coopération et d’échanges des élus des peuples de l’espace francophone, cette rencontre entend, durant deux jours, plancher sur des questions interparlementaires. Il s’agit, également, de s’appesantir sur une d’actualité majeure qui est celle de la crise migratoire ainsi qu’au développement de l’Afrique. La cérémonie d’ouverture a rassemblé, outre 16 délégations parlementaires, le Premier ministre, Komi Selom Klassou, des présidents d’institutions nationales et internationales, des membres du gouvernement et divers autres invités.
Deux thématiques essentielles vont meubler les travaux de la 10e réunion de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF). Il s’agit de la crise migratoire et l’opportunité. Ces assises vont également se prononcer sur la question de l’ouverture du parlement francophone à la société civile, une occasion de repenser le rôle et la place des acteurs de la société civile dans les processus politiques des Etats.
Ouvrant les travaux, le vice-président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), M. Guillaume Kigbafori Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, a indiqué que cette rencontre parlementaire offre une occasion de réfléchir, d’une part, au rôle des parlements dans la mise en place d’une coopération renforcée sur le plan sécuritaire. Il s’agit de réfléchir ensemble pour trouver des solutions idoines, afin de démanteler les réseaux de trafiquants d’êtres humains. Selon lui, ces réseaux sont profondément liés aux trafiquants d’armes, de drogue et aux mouvances terroristes. «Nous devons redonner de l’espoir à ces milliers de jeunes désespérés par le chômage, la pauvreté, l’absence de perspectives dans leurs pays, en donnant la priorité à l’éducation, à l’emploi et à l’émancipation des jeunes», a fait savoir M. Soro. Sans oublier, a-t-il poursuivi, que cette crise migratoire n’est que la conséquence des crises sociopolitiques et sécuritaires qui continuent de bouleverser et de déstabiliser le continent. « Il ne s’agira pas de faire des promesses sans lendemain ou de trouver des solutions miracles, mais de discuter et de réfléchir aux solutions appropriées », a-t-il dit.
De son côté, le président de la section togolaise de l’APF, M. Dama Dramani, président de l’Assemblée nationale, a invité ses pairs à rechercher avec responsabilité et franchise des approches concrètes et objectives de l’impact de la migration sur le développement en Afrique, dans le sens de la libre circulation des personnes et des biens, la liberté d’installation qui sont malheureusement restées des vœux pieux dans les relations entre les pays et les régions du continent. «Nous devrons démontrer notre volonté de contribuer à trouver des solutions à la migration qui, bien gérée et bien encadrée, est plus une richesse pour l’humanité qu’un péril pour des entités économiques, sociologiques, régionales ou continentales», a-t-il conclu.
Blandine TAGBA-ABAKI
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