Santé

Journée mondiale sans tabac : Les activités commémoratives lancées au Togo sur un appel à protéger les enfants

La table d'honneur à la rencontre
Journée mondiale sans tabac : Les activités commémoratives lancées au Togo sur un appel à protéger les enfants

Le Programme National des Addictions aux Produits Psychoactifs (PNAPP), en collaboration avec l’Alliance pour le Contrôle du Tabac en Afrique (ACTA), a animé, vendredi 31 mai 2024, à Lomé, une conférence de presse lançant les activités de la Journée mondiale sans tabac, qui porte cette année sur le thème « Protéger les enfants contre l’ingérence de l’industrie du tabac ». La rencontre a débattu de ce thème, à travers des communications déplorant une augmentation vertigineuse de la consommation du tabac chez les sujets jeunes (13 à 15 ans), même si globalement cette consommation a diminué dans le monde.  

Une vue de l’assistance à la conférence.

La communauté internationale a célébré, le 31 mai 2024, la Journée sans tabac sur le thème « Protéger les enfants contre l’ingérence de l’industrie du tabac ». Cette commémoration a été marquée au Togo par une conférence de presse du Programme National des Addictions aux Produits Psychoactifs (PNAPP)à Lomé. La rencontre a permis de faire le point sur la consommation du tabac dans le monde et au Togo, de débattre des stratégies des compagnies du tabac pour impliquer les sujets jeunes dans la consommation, mais aussi de réfléchir aux actions à mener pour réduire la consommation des produits psychoactifs chez ces jeunes. Le PNAPP a saisi l’occasion pour dévoiler les activités qui vont meubler l’édition 2024 de cette Journée au Togo.

Selon le coordonnateur du PNAPP, Dr Aho Anthony, la consommation du tabac occasionne plus de 8 millions de morts, chaque année dans le monde, dont 1,3 million de personnes exposées à la fumée du tabac. Elle tue la moitié de ceux qui n’arrêtent pas de fumer. L’orateur a renseigné que le tabagisme est à l’origine de la survenue des Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC), des cancers, des troubles de l’érection et bien d’autres maux chroniques.

Il s’est référé à un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publié, le 16 janvier 2024, qui indique que la consommation du tabac a drastiquement régressé, depuis les années 2000, et cette régression se poursuivra à l’horizon 2030. Contrairement à cette régression dans la population générale, le mal prend, malheureusement, de l’ampleur au sein de la population jeune (13 à 15 ans) et des millions d’individus parmi cette cible sont touchés. Au Togo, selon les données de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED), la consommation touche 10,6% des hommes et 0,9% de femmes. Une raison pour laquelle, la sensibilisation dans les établissements scolaires, entamée au cours de l’édition précédente dans les districts sanitaires de l’Avé, de Zio, du Golfe et d’Agoè-Nyivé, va se poursuivre, cette année. Elle va s’étendre à d’autres districts sanitaires du pays avec pour finalité le maillage de tout le territoire national, afin de bannir le tabagisme chez les mineurs. Dr Aho a aussi souligné qu’au cours de cette édition, une nouvelle politique nationale de lutte contre la consommation du tabac sera élaborée, grâce à l’appui de l’OMS, l’ancienne politique étant devenue obsolète.

Le directeur des Ressources humaines au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, M. Tchaa Kadjanta, a indiqué que le gouvernement, conscient que la jeunesse est l’avenir d’une nation et que le tabac nuit gravement à la santé et compromet l’avenir, a ratifié la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, le 15 novembre 2005, et mis en place des mesures concrètes pour protéger la population. Il a rapporté que l’arrêté du 12 mai 2023 précise la liste des avertissements sanitaires à inscrire sur les unités de conditionnement du tabac et ses produits dérivés. « Dans le cadre de notre engagement continu, nous travaillons en étroite collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux, pour renforcer notre cadre législatif et réglementaire en matière de lutte contre le tabagisme », a-t-il précisé.

Le secrétaire exécutif de l’Alliance pour le Contrôle du Tabac en Afrique (ACTA), M. Léonce Dieudonné Sessou, de son côté, a rappelé que, chaque année, les compagnies du tabac dépensent des milliards pour développer des stratégies de marketing visant spécialement les jeunes et les adolescents. « Elles utilisent les arômes attrayants, des emballages colorés et des publicités sur les réseaux sociaux pour rendre leurs produits séduisants aux yeux des enfants », a-t-il confié. Pour lui, la définition de réglementations rigoureuses et leur mise en œuvre effective peuvent réduire l’attractivité du tabac et diminuer la consommation chez les jeunes. M. Sessou a salué les efforts du Togo pour la répression de la consommation du tabac et rassuré de son accompagnement pour protéger entièrement les jeunes contre le tabagisme.

Françoise AOUI

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