Les activités au programme de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le Sida (JMS-2022) au Togo ont été révélées, vendredi dernier, au cours d’une conférence de presse, organisée à son siège à Lomé par le secrétariat permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS-IST). Cette année, la JMS sera marquée par une campagne de dépistage de cinq jours à l’endroit des enfants, dont l’âge se situe entre 0 et 2 ans, à compter du 30 novembre, dans 25 formations sanitaires. La rencontre a aussi permis de publier le rapport 2021 de lutte contre le VIH/Sida au Togo.
Les acteurs de la plateforme aéroportuaire de Lomé à la réunion préparatoires. (Phot EDJEOU).
La communauté internationale va célébrer la Journée de lutte contre le Sida, le 1er décembre prochain, sur le thème : « Poussons pour l’égalité ». Les activités au programme de cette célébration au Togo ont été dévoilées, vendredi dernier, au cours d’une conférence de presse à Lomé.
Le coordonnateur du Programme National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (PNLS-IST), Pr Anoumou Dagnra, dans sa présentation, a indiqué que cette année sera marquée par une campagne de dépistage de cinq jours au profit des enfants de 0 à 2 ans. Ceci, en vue de retrouver ceux nés de mères séropositives, qui ont été perdus de vue. Il a confié que ce dépistage se fera en poste fixe dans 25 formations sanitaires équipées de pédiatrie sur l’ensemble du territoire national. De l’avis de ce médecin, les jours de vaccination dans ces établissements, ainsi que d’autres jours de prestations de soins à l’endroit des enfants seront les mieux indiqués, pour proposer ce dépistage aux parents. Selon le rapport 2021 de lutte contre le Sida dans le pays, seuls 40% des enfants nés de mères séropositives ont bénéficié de diagnostic précoce du VIH après deux mois de vie, a fait savoir Pr Dagnra.
L’inégalité dans la prise en charge de l’infection à VIH
Concernant la dispensation des médicaments antirétroviraux (ARV), il a renseigné que le taux de couverture chez les enfants séropositifs n’est que de 49%, alors qu’il est de 78% chez les adultes. « Ces deux chiffres montrent, à suffisance, l’inégalité dans la prise en charge de l’infection à VIH dans notre pays selon l’âge », a-t-il souligné, précisant que cette campagne permettra de corriger, tant soit peu, cette inégalité pour répondre aux attentes du thème de cette année.
A noter qu’en plus de cette campagne, la Plateforme des Organisations de la Société civile en Lutte contre les IST, le VIH et pour la Promotion de la Santé organisera une campagne « Condomize », pour relancer l’utilisation des préservatifs au sein de la population. Cette campagne sera marquée par une distribution des préservatifs au sein des communautés, couplée de séances de sensibilisation sur la prévention du Sida.
Le président de cette Plateforme, M. Simplice Anato, a fait remarquer que malgré les bons résultats engrangés, de nouveaux cas d’infections sont enregistrés.
Des résultats significatifs engrangés dans la lutte
Le secrétaire permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS-IST), Pr Palokinam Vincent Pitché, a rappelé qu’en 2021, en matière de soins et de traitement, de multiples stratégies ont été développées dans l’optique d’atteindre les objectifs des trois « 95 » et d’améliorer la prise en charge globale du VIH. De l’avis de ce médecin, la prévalence du VIH/Sida au sein de la population générale est estimée à 1,9%. Il a indiqué que 76% des Togolais connaissent leur statut sérologique et 98% des PVVIH sont sous traitement. Parmi ceux-ci, 84% ont supprimé leur charge virale. Pr Pitché a, cependant, reconnu que la prévalence persiste au sein des populations-clés, notamment les travailleuses de sexe (PS), les hommes entretenant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH), les usagers de drogue et la population carcérale. Des efforts se poursuivent, pour que personne ne soit laissée de côté dans cette lutte.
Le directeur pays de ONUSIDA, Dr Eric Verschueren, s’est réjoui de la quasi disparition des décès dus au sida et des nouvelles infections au VIH dans les pays où les leaders prennent des actions audacieuses et concertées, puisent dans les dernières découvertes scientifiques, apportent des services qui répondent aux besoins de toutes les personnes. Il a salué les efforts de lutte au Togo et a indiqué que le processus de revue du plan stratégique national, qui va bientôt commencer dans le pays, sera une opportunité pour plancher sur les inégalités.
Le lancement officiel des activités de la JMS aura lieu à Badou, mercredi prochain.
Françoise AOUI
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