Le Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS/IST) a organisé, le 1er décembre 2025, à Lomé, une conférence de presse pour présenter les résultats engrangés par le Togo, ces dernières années, dans la lutte contre cette affection, et les défis pour combler les gaps et consolider les acquis. Cette rencontre intervient dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, qui a lieu, chaque 1er décembre, et dont le thème de cette année est : « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au Sida ».

Les acteurs de la lutte et les professionnels des médias présents à la rencontre.
La communauté internationale a célébré, le 1er décembre 2025, la Journée de lutte contre le Sida sur le thème « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au Sida ».
Pour marquer l’événement au Togo, le Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS/IST) a organisé une conférence de presse à Lomé, pour présenter au public les résultats de lutte et les défis.
De l’avis du secrétaire permanent du CNLS/IST, Pr Vincent Pitché, de 3,8% en 1999, la prévalence de cette affection est tombée à 1,7%, en 2024 au Togo. Entre 2010 et 2024, les nouvelles infections ont baissé de 60% et le nombre de décès liés au Sida a diminué de 65%. Pr Pitché rapporte qu’à la fin de l’année 2024, 92% des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) étaient sous traitement antirétroviral (soit 9 PVVIH sur 10) et 88% de femmes enceintes séropositives ont été dépistées et mises sous traitement pour réduire l’infection à leur enfant à la naissance. Selon lui, les résultats enregistrés par le Togo montrent que le pays est sur la voie.
Le Togo a des atouts à préserver et à pérenniser, mais aussi des défis à relever. Il a remercié le président du CNLS/IST, M. Faure Essozimna Gnassingbé, pour son engagement actif dans la riposte nationale, à travers la mobilisation des ressources financières internationales et domestiques, pour soutenir la mise en œuvre de la riposte dans le pays.
A son avis, pour venir à bout des obstacles, un accent particulier doit être mis sur la mobilisation des ressources domestiques, une gestion plus efficace et efficiente des ressources internationales, ainsi que sur les investissements plus stratégiques dans les interventions à haut impact.
Le secrétaire permanent du CNLS/IST renseigne qu’après le grand tournant positif en 2000, avec la forte mobilisation de la communauté nationale et internationale, qui a permis d’impacter positivement la vie des malades, la lutte contre le Sida a pris un nouveau tournant, en rentrant dans une zone de turbulence en 2025. « Depuis cinq ans, en matière de financement au niveau international, nous avons vu la tectonique de plaques bouger dans le mauvais sens. Malheureusement, cette tectonique a abouti à un séisme, en janvier 2025, avec les annonces de la nouvelle administration américaine. Comme dans tous les séismes, ce sont les zones les plus fragiles qui sont plus touchées et c’est le cas de tous les pays africains », a-t-il souligné.
Pour le ministre délégué auprès du ministre de la Santé, Pr Tchin Darre, le thème de cette année est pertinent dans le contexte actuel, et rappelle que le monde est entré dans une période de turbulence liée à la réduction des financements internationaux. Cette réduction des financements, à son avis, risque d’avoir un impact négatif sur les résultats obtenus dans le pays et surtout de fragiliser les populations bénéficiaires, notamment les personnes vivant avec le VIH, dont il faut assurer la permanence des traitements.
Il a précisé que le gouvernement est conscient de ce problème et prendra toutes les mesures nécessaires, pour continuer la réponse contre le VIH, dans le cadre de la marche du pays vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD3).
Il a rapporté que dans sa vision prospective d’amélioration globale de l’offre des soins et pour faciliter l’accessibilité aux services de santé à toutes les populations, le gouvernement a lancé la politique de couverture sanitaire universelle qui constitue une stratégie à moyen terme de pérennisation des services offerts à la population par les programmes de santé. « Malgré les turbulences, je suis optimiste, car nous sommes collectivement capables d’innovation, d’adaptation et de résilience. C’est pourquoi, je compte sur l’engagement de toutes les parties prenantes, notamment les acteurs de mise en œuvre, pour continuer le combat, car le plus dur est derrière nous, mais les derniers kilomètres à parcourir, pour parvenir à l’élimination de l’épidémie du Sida comme un enjeu de santé publique, sont aussi difficiles », a-t-il souligné.
Françoise AOUI
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