La communauté internationale a célébré, ce lundi, 1er mai, fête du travail. Au Togo, la mobilisation des travailleurs, dans tous les secteurs d’activités, a été effective pour manifester leur joie, mais aussi, une opportunité pour formuler des doléances, en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. A Lomé, l’événement a été essentiellement marqué par un défilé, organisé par la Coordination des Centrales Syndicales du Togo (CCST), qui a eu pour point de chute le Palais des Congrès de Lomé. Face au gouvernement, avec en tête le Premier ministre, Komi Selom Klassou, en présence du président de l’Assemblée nationale, Dama Dramani, la CCST a reconduit les mêmes doléances des travailleurs. Un cahier de doléances a été remis au chef du gouvernement sous une pluie qui s’est invitée à la manifestation. Après ce cérémonial d’échange de vœux au Palais des Congrès, la fête a été poursuivie dans des départements ministériels, institutions de la République services publics et entreprises privées.
Comme à l’accoutumée, c’est dans l’espoir et la convivialité que les manifestations de la célébration du 1er mai, fête des travailleurs, se sont déroulées. Hier, sur l’esplanade du Palais des Congrès de Lomé, après le traditionnel défilé qui est parti de Tokoin Ramco, en passant par la Fontaine lumineuse, la place Anani Santos, place des Martyrs et CASEF, les travailleurs, membres des six (6) centrales syndicales (CGCT, CNTT, CSTT, GSA, UGSL, UNSIT) réunis au sein de la Coordination des Centrales Syndicales du Togo (CCST), ont réitéré les mêmes doléances des années dernières, à l’endroit du gouvernement.
A cette rencontre solennelle entre le gouvernement, les centrales syndicales et le patronat, la volonté et l’engagement ont été manifestes pour œuvrer dans un cadre de concertation et de dialogue dynamique, afin que les travailleurs togolais s’épanouissent, à travers un travail décent acceptable, un pouvoir d’achat relevé et un panier de la ménagère à la mesure des prix sur le marché. Aussi, les sujets relatifs aux enseignants confessionnels, la situation des agents en zone franche et celle des retraités figurent, entre autres, en bonne place des doléances exprimées.
« Au demeurant, pour ce 1er mai 2017, la CCST juge inopportun de soumettre à l’Etat et aux employeurs, un nouveau cahier de doléances, au risque de reprendre les mêmes revendications. En effet, un retour au cahier de doléances de 2016 et à la plateforme revendicative de la CCST permet de constater que les revendications qui y sont exprimées sont toujours d’actualité et sont restées dans leur grande majorité sans suite », a souligné le porte-parole de la CCST et secrétaire général de la CGCT, M. Ephrem Mokli Tsikplonou. Il s’agit, selon lui, du rétablissement de l’indemnité de départ à la retraite, de la revalorisation de la valeur indiciaire, de la clarification de la situation de l’enseignement confessionnel débouchant sur l’adoption d’une convention sectorielle, la revalorisation des pensions de retraite dans le public comme dans le privé, le renforcement des textes régissant le secteur minier avec un accent particulier sur la sécurité et la protection des travailleurs dans les industries extractives. Toutefois, M. Tsikplonou a salué quelques avancées enregistrées durant un an. Il est question de l’application de la nouvelle grille indiciaire avec avancement au deuxième échelon pour les agents de l’Etat bloqués jusqu’en 2014 en classe exceptionnelle, la signature de la convention sectorielle du commerce du côté du secteur privé, le maintien du prix du gaz domestique à défaut de le réduire.
Cependant, le porte-parole de la CCST a indiqué que la grande attente des travailleurs du Togo, ce 1er mai 2017, demeure la satisfaction dans les meilleurs délais de leurs revendications et a émis le vœu qu’une attention particulière soit portée au récent souci du chef de l’Etat lors de son message à la nation : « lorsque surviennent des désaccords, il est nécessaire que toutes les voies du dialogue soient recherchées. Il est important que les citoyens puissent trouver chez leurs interlocuteurs, investis de responsabilités indispensables à la réduction des tensions ».
A ce titre, M. Tsikplonou a souhaité que le rôle du Conseil National du Dialogue Social (CNDS) soit renforcé et plus dynamique de manière à trouver des mécanismes pour juguler et anticiper sur les crises sociales.
Jules LEMOU
RSS