Les festivités marquant la Journée Internationale de la Femme ont connu leur apothéose, mercredi après-midi, au Palais des Congrès de Lomé. Plus qu’une célébration festive, c’était l’occasion pour sensibiliser les femmes de toutes les couches socioprofessionnelles sur leur situation dans le monde de travail, en pleine mutation et les édifier sur des opportunités d’emplois. Ceci, à travers un film documentaire projeté sur place. Plusieurs acteurs de la vie politique, économique et sociale, ainsi que les représentants des institutions ont pris part à cette apothéose, aux côtés de la ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, Mme Tchabinandi Kolani-Yentcharé.
A cours de la manifestation mercredi au Palais des Congrès de Lomé, les femmes togolaises ont puisé l’essentiel de leur rôle en tant qu’actrices de développement de la nation, à travers une communication sur l’importance de la pièce d’identité. La pièce d’identité définissant les particularités d’une personne et lui conférant les droits juridiques, il est impérieux, pour chaque citoyen, de se la faire établir tout en remplissant et en respectant les conditions. La communicatrice, Mme Kpatcha- Tchamdja, directrice du service de la nationalité, a rappelé toutes les conditions d’établissement d’une pièce d’identité et a exhorté les femmes à avoir ce document pour toute fin utile. Le documentaire, aux fins de stimuler les femmes à oser et entreprendre a, quant à lui, dressé le portrait de certaines qui ont bravé les défis pour se hisser haut, dans la société.
Dans son intervention, Mme Tchabinandi Kolani- Yentcharé, ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, est revenue sur le thème de l’année qui est : « les femmes dans un monde du travail en mutation : planète 50-50 d’ici 2030 », pour relever que ce thème s’inscrit dans l’opérationnalisation de l’Objectif de Développement Durable 5 (ODD 5) qui est de parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. En effet, dans un monde en mutation, les exigences deviennent complexes avec l’apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication. D’où la nécessité de s’adapter à ces nouvelles exigences. Le gouvernement togolais, pour sa part, a pris des initiatives pluridimensionnelles pour donner à tous les citoyens, surtout aux femmes, les chances de s’adapter au monde du travail actuel. Selon la ministre, des efforts ont été consentis sur le plan économique pour accroître l’employabilité des femmes, leur leadership en matière de création d’entreprise, de capacités de gestion et de management. L’on note les programmes nationaux de développement de l’entrepreneuriat féminin qui vise à augmenter le revenu des femmes, à travers le renforcement de leurs capacités techniques, technologiques et organisationnelles et celui de la promotion du leadership féminin, a fait savoir Mme Kolani-Yentcharé.
Compétences et prise de conscience nécessaires
La ministre de l’Action sociale n’a pas passé sous silence le projet de soutien aux activités économiques des groupements qui financent les activités génératrices de revenus des femmes à des taux bonifiés. En outre, l’épanouissement des femmes, dans un monde de travail en plein mutation, dépend aussi des mesures pour leur offrir les compétences nécessaires. De ce fait, a dit la ministre, l’Etat a mis en place des systèmes de quota pour l’entrée dans certaines écoles de formation technique et professionnelle, des centres informatiques pour la femme dans toutes les régions. Ceci, pour faire face aux défis du monde numérique et plus encore, des programmes de promotion de l’excellence académique et de leadership de la jeune fille togolaise pour soutenir les filles des filières techniques et technologiques des familles démunies. « La journée de la femme a pour but de capitaliser les expériences et de jeter les bases de réflexion sur le processus d’élimination des inégalités entre les hommes et les femmes. C’est également l’occasion d’attirer l’attention des gouvernements sur la nécessité de prendre des mesures concrètes en faveur de l’épanouissement de la femme», a souligné Mme Kolani.
Autant de mécanismes pour aider la femme, certes, cependant, faudrait-il, encore que elles-mêmes prennent conscience de leur rôle. En somme, la prise de conscience de la femme doit être la « première pierre » et la « première bassine d’eau » devant aider à bâtir cette « planète 50-50 ». « Je sais compter sur l’engagement des femmes à s’adapter à cette nouvelle donne et à se remettre en cause dans ce monde de travail avec ses exigences pour être plus compétitives. Je sais compter sur tous les acteurs au côté du gouvernement et ses partenaires pour des actions déterminantes et utiles au développement inclusif et harmonieux de nos communautés », a conclu Mme la ministre.
Yankolina M. TINGAENA
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