La communauté internationale célèbre, le vendredi 8 mars 2024, la Journée internationale des droits de la femme autour du thème : « Investir en faveur des femmes, accélérer le rythme ». Dans le cadre de cette manifestation, la ministre en charge de la Protection de la Femme, Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma a eu, le 6 mars 2024, un entretien avec la presse, à son cabinet à Lomé. Elle a rappelé les initiatives développées en faveur de l’épanouissement de la femme et réitéré l’engagement du gouvernement, à toujours œuvrer pour davantage d’égalité de chances et d’opportunités entre les femmes et les hommes au Togo. La cérémonie d’apothéose est prévue pour vendredi à Kpalimé, au Lycée de Kpodji.
Le thème retenu cette année, au niveau national, pour la célébration du 8 mars est : « Investir en faveur des femmes : renforcer l’inclusion financière et la représentation des femmes dans la vie publique et politique », a annoncé, le vendredi 8 mars 2024, la ministre de l’Action Sociale, de la Protection de la Femme et de l’Alphabétisation, Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma, lors d’un entretien accordé à la presse à son cabinet à Lomé. Selon elle, ce thème découle de la thématique retenue au niveau international. Il est fondé sur le constat que partout dans le monde, un ralentissement a été remarqué dans la mise en œuvre des programmes et projets visant l’égalité entre les sexes, au regard de l’horizon 2030. Cette situation est due également à un déficit de financement engendré par les multiples crises auxquelles le monde est confronté, ces dernières années, notamment les crises économiques, les conflits, les changements climatiques et les effets persistants de la Covid-19. « Le choix de ce thème a été fait au regard des efforts fournis par notre pays à ce jour, en matière de genre et de lutte contre la pauvreté, notamment en considérant les acquis du Fonds national de la finance inclusive qui célèbre ses 10 ans de parcours, cette année, et en perspective des élections qui auront lieu également, cette année, pour lesquelles la participation des femmes doit être renforcée », a expliqué la ministre.
S’agissant des résultats engrangés par le mécanisme, l’on retient du rapport du ministère chargé de l’inclusion financière qu’après 10 ans de mise en œuvre, 72% des crédits octroyés aux bénéficiaires sont revenus aux femmes, dont certaines sont de véritables modèles de réussite, en matière d’entreprise. D’autres initiatives ont été aussi développées dans la même dynamique. Elle a cité, entre autres, le Projet d’appui à l’employabilité et à l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs (PAEIJ-SP) qui a permis la création de 840.123 emplois indirects, dont 41% par les femmes. Le Projet d’appui à l’inclusion financière des femmes vulnérables (PAIFFV) initié, en 2016, a permis d’octroyer 15.251 crédits aux femmes vulnérables. Quant au Projet d’appui aux investissements agricoles des jeunes (PAIAJ), il a permis 8.308 emplois indirects créés et de mettre à l’actif des femmes 38% des investissements, a indiqué la ministre Apédoh-Anakoma.
Les fruits de la politique d’inclusion financière
« Il faut noter que la politique d’inclusion financière a permis, non seulement une plus grande autonomie financière aux femmes, mais aussi a encouragé un entrepreneuriat féminin, permettant de contribuer au développement de leur communauté et de participer à la croissance économique du pays », s’est réjouie la ministre. Elle a salué la création d’entreprises féminines qui ont connu un essor considérable, avec la réduction et la suppression de plusieurs taxes, depuis quelques années maintenant. Entre 2019 et 2021, le nombre d’entreprises créées par les femmes au Togo est passé de 3.049 à 3.739, soit une progression de 24%, selon les données du Centre de formalités des entreprises (CFE).
Selon les données de l’INSEED (Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques) en 2021, l’entrepreneuriat féminin au Togo est principalement concentré dans le secteur informel (52%). Les femmes sont représentées à 81 % dans le commerce, 70 % dans la transformation agro-alimentaire et 40 % dans le secteur vestimentaire.
Selon le rapport Women Business and Law 2021 de la Banque Mondiale, le Togo est le 7e pays en Afrique sub-saharienne où l’égalité professionnelle et l’entrepreneuriat féminin se développent le plus, a fait ressortir la ministre. Pour elle, « d’autres initiatives telles que le programme de formation des femmes des marchés du Togo en leadership et gestion des micro-entreprises, le projet d’autonomisation des femmes rurales au Togo (PAFeRT), le mécanisme incitatif de financement agricole (MIFA) et l’octroi de quotas de 25 % aux femmes et jeunes entrepreneurs dans la passation des marchés publics ont permis de renforcer l’autonomisation économique des femmes ».
Lutte pour une meilleure participation à la gestion des affaires de la cité
La ministre en charge de la promotion de la femme a précisé qu’à ces initiatives, s’ajoutent des mesures prises pour donner aux hommes et aux femmes, les chances égales pour une meilleure participation à la gestion des affaires de la cité et pour une amélioration notable des conditions de vie des citoyens à tous les niveaux. Elle a fait cas de l’amélioration du cadre juridique, pour permettre aux femmes de jouir de leurs droits, de la réduction de moitié des frais de caution pour les femmes dans le cadre des élections et de la nomination des femmes à la tête des institutions comme la Primature, le Parlement, le Haut-Commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN). A son avis, « les femmes sont aussi présentes dans la gouvernance locale avec l’élection de plus de 12% de femmes, lors des municipales de 2019 et l’entrée au gouvernement de 12 femmes sur 35 ministres, soit un taux de 34,28% en 2023 ».
Au regard de tous ces acquis, la ministre Apédoh-Anakoma a salué la détermination, la résilience et le savoir-faire des femmes togolaises et leur contribution qui est importante pour le développement du pays. « Le gouvernement reste toujours à leurs côtés, à nos côtés, pour davantage d’égalité de chances et d’opportunités entre les femmes et les hommes au Togo, conformément à la vision politique du chef de l’Etat », a-t-elle rassuré. Elle a saisi l’occasion pour renouveler la gratitude du gouvernement aux différents partenaires techniques et financiers, pour leur constante sollicitude. Aux organisations de la société civile et à tous les acteurs impliqués, elle a exprimé la reconnaissance du gouvernement pour leur contribution à l’œuvre de la promotion de l’égalité entre les sexes au Togo.
La journée du 8 mars offre l’occasion pour faire le point sur la situation du genre et réfléchir aux nouvelles stratégies pour promouvoir le leadership féminin et l’autonomisation économique de la femme.
Patouani BATCHAMLA
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