Le Togo, comme les autres pays du continent, célèbre ce 18 novembre, la Journée Africaine de la Statistique (JAS). Instituée en mai 1990 par la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), cette journée vise à sensibiliser l’opinion publique africaine sur l’importance des statistiques dans la gestion du développement des pays. Au Togo, les manifestations commémoratives sont placées sous deux sous-thèmes à savoir : « Contributions des Arts, de la culture et du patrimoine à la croissance socioéconomique du Togo » et «Importance des TICs dans la qualité des données statistiques ». La veille, ces manifestations ont été annoncées à Lomé, par un message du ministre, Secrétaire générale de la Présidence de la République, livré par le DG de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED), M. Koame Kouassi. Il y exhorte toute la population à contribuer au succès du 5e recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5), qui est à sa phase de cartographie censitaire. Déjà mardi, l’Institut avait animé à Lomé, un point de presse, permettant de dévoiler l’esprit des manifestations.
Dans le message du ministre, Secrétaire générale de la Présidence de la République, livré à l’occasion de la Journée Africaine de la Statistique, le directeur général de l’INSEED, M. Koame Kouassi, a renseigné que la journée du 18 novembre est instituée en mai 1990 par les pays de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), en vue de la sensibilisation de l’opinion publique africaine sur l’importance des statistiques dans la gestion du développement. Il a rappelé le thème central de cette année : «Moderniser les systèmes statistiques nationaux pour soutenir le développement socioculturel en Afrique ». A son avis, ce thème cadre parfaitement avec celui de l’Union africaine qui est «Arts, culture et patrimoine : leviers pour construire l’Afrique que nous voulons». Deux thématiques qui, du reste, s’accordent avec la politique de développement socioéconomique, culturel et de la cohésion sociale, initiée depuis plusieurs années par le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, a-t-il fait noter. « Comme nous le savons tous, le continent africain est universellement reconnu pour sa diversité culturelle et pour la richesse de ses arts. Ainsi, le thème de cette année met l’accent sur l’impérieuse nécessité de renforcer la production de statistiques sur les arts, la culture et le patrimoine pour le développement durable de l’Afrique. L’exploration de meilleures méthodes pour recueillir des données, afin de mieux mesurer l’impact de la culture, doit faire l’objet d’une quête permanente pour soutenir le développement socioculturel du continent », a fait valoir M. Kouassi. De son point de vue, la contribution des statistiques ne doit pas se limiter à fournir seulement des informations sur les dépenses du gouvernement en matière de culture, les exportations et importations de biens culturels et autres. Elle devrait permettre de mesurer la contribution de la culture au développement pour montrer l’apport réel du secteur culturel à l’économie.
Appel à poursuivre les appuis au Togo pour la production des statistiques de qualité
M. Kouassi estime que la volonté de développement culturel devrait aller de pair avec la mesure de la culture, de son impact sur l’emploi et sur les autres secteurs. Ceci, en vue de déterminer les cadres de promotion et de suivi effectif de l’efficacité des politiques culturelles. « C’est pour cela que le thème de cette année insiste également sur la nécessité de moderniser les systèmes statistiques nationaux pour soutenir le développement socioculturel dans les différents pays», renseigne-t-il, appelant, de ce fait, tous les partenaires à poursuivre et à intensifier leurs appuis au Togo pour la production des statistiques de qualité, en général, et des statistiques culturelles, en particulier. Il a indiqué qu’au Togo, le gouvernement, « s’est résolument engagé dans le renforcement du système statistique de notre pays pour une croissance inclusive et durable ». Dans ce sens, les réformes ont été menées « visant à rendre le système statistique national efficace et performant à travers la loi statistique n°2011-014 du 3 juin 2011 et la transformation de la direction générale de la statistique et de la comptabilité nationale en un l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED), depuis février 2015 ». Des réformes qui ont permis au Togo de réaliser, ces dernières années, une avancée notable dans la production des données statistiques et de se doter d’une Stratégie Nationale de Développement de la Statistique de deuxième génération (SNDS 2020 – 2024).
De grandes opérations statistiques à l’actif de l’INSEED
Dans la lignée, l’INSEED a réalisé de grandes opérations statistiques dont, entre autres, les travaux de rebasage du Produit Intérieur Brut (PIB) à travers l’élaboration des Comptes Nationaux, l’Enquête Régional Intégré sur l’Emploi et le Secteur Informel (ERI-ESI), l’Enquête par grappe à indicateurs multiples (MICS 6), le Recensement Général des Entreprises, l’Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages (EHCVM) 2018-2019, dont la deuxième édition est en cours. « Tous ces investissements visent à permettre à notre pays de disposer des statistiques de haute qualité pour l’élaboration, la mise en œuvre efficace et efficiente et le suivi-évaluation des politiques et programmes de développement, de la Feuille de route gouvernementale Togo 2025, des différents agendas internationaux auxquels le Togo a adhéré, notamment l’agenda 2030 des Nations Unies et l’agenda 2063 de l’Union africaine , etc., avec pour vision d’améliorer considérablement les conditions de vie des populations », fait noter le DG de l’INSEED. Il rappelle que pour soutenir la mise en œuvre de tous ces agendas, « il revient au système statistique national de mettre à la disposition des décideurs, toutes les données pertinentes dont ils ont besoin pour définir des politiques cohérentes et efficaces, contribuant à faire du Togo un pays de cohésion et de paix, et une nation moderne avec une croissance économique inclusive et durable ». A cet égard, il remercie, au nom du Gouvernement, tous les acteurs dont les contributions permettent au système statistique national « de produire des statistiques utiles et de qualité, malgré ce contexte de crise sanitaire liée à la pandémie au COVID-19 ». M. Kouassi a émis le vœu que cette coopération soit toujours plus riche et plus fructueuse, pour un heureux aboutissement des grands chantiers statistiques en cours au Togo, notamment « le Cinquième recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5) qui est à sa phase de cartographie censitaire et auquel le Gouvernement attache une grande priorité. C’est l’occasion pour moi d’exhorter chacun de nous à contribuer au succès de cette opération », a-t-il lancé.
Pour le reste, il y a lieu de rappeler qu’en prélude à cet évènement, l’INSEED a organisé, mardi, un point de presse, animé par le secrétaire général de l’Institut, M. Tchiou Animaou. Il a rappelé les objectifs de cette Journée qui est célébrée chaque 5 ans, avant d’informer que l’apothéose des manifestions aura lieu à Kara, au Palais des Congrès autour du préfet de la Kozah. Mais compte tenu de la situation sanitaire, les manifestations seront suivies depuis la salle CEDEAO du CASEF à Lomé, autour du Ministre de la Planification du Développement et de la Coopération. Un lien sera disponible pour la participation virtuelle. Des prix honorifiques seront attribués aux fournisseurs de données statistiques, afin de susciter une adhésion massive des acteurs du système statistique aux collectes de données..
Bernardin ADJOSSE
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