La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), à travers sa cellule focale genre, a organisé, le 18 novembre 2025, à son siège à Lomé, un séminaire de formation de son personnel féminin et des organisations professionnelles des médias sur les instruments de protection contre le harcèlement en milieu professionnel. Cette formation, qui s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale des Droits de la femme, célébrée chaque 8 mars, vise à renforcer leurs capacités pour mieux faire face aux situations de harcèlement.
Le harcèlement, sous toutes ses formes, qu’il soit sexuel, moral ou fondé sur des caractéristiques personnelles, demeure, à l’échelle mondiale, une préoccupation sérieuse et persistante. Il constitue une violation flagrante des droits humains, en contrariété avec les principes de dignité, d’égalité et de liberté inscrits dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Malgré l’évolution des mentalités et le renforcement du cadre juridique, ce phénomène continue d’affecter un grand nombre de travailleurs. Selon une enquête mondiale de l’OIT réalisée en 2021, près d’une personne en emploi sur dix déclarait avoir été victime de violences ou de harcèlement physiques au travail. Si les hommes peuvent également en être victimes, les femmes restent proportionnellement les plus exposées, en raison de disparités de pouvoir, de stéréotypes de genre, de normes socioculturelles ou encore de la crainte de représailles. Cette réalité impose un engagement collectif renforcé pour combattre ce fléau.
En initiant ce séminaire de sensibilisation sur « les instruments de protection contre le harcèlement en milieu professionnel », la cellule focale genre de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) s’engage à promouvoir un environnement de travail plus sûr et plus respectueux pour les femmes dans le secteur des médias. La formation a regroupé une cinquantaine de participants de la HAAC, du personnel féminin des médias publics et privés, ainsi que ceux des institutions nationales œuvrant dans le domaine des Droits de l’Homme. Elle a été marquée par deux communications, à savoir : « Concept genre et missions des cellules focales genre », « Instruments de protection contre le harcèlement en milieu professionnel ».
Dans son intervention, le président du Comité télévision, présidente de la Cellule genre à la HAAC, Aminata Adrou, a indiqué que cette rencontre constitue une opportunité précieuse pour renforcer les compétences et affirmer la responsabilité collective dans la protection de la femme. « Par le passé, c’était des sujets tabous dans le milieu professionnel. On n’en parlait pas ouvertement, mais aujourd’hui, avec la volonté politique du Président du Conseil, les langues se délient et de plus en plus les femmes sont protégées en milieu de travail. Quelles sont les formes de harcèlement sexuel ? Comment est-ce que les femmes subissent ces harcèlements ? Lorsque vous faites face au harcèlement sexuel, qu’est-ce qu’il faut faire ? Faut-il démissionner ? Partir sans rien dire, abandonner son poste et aller végéter dans la pauvreté, basculer après dans la prostitution ? Les juristes qui sont avec nous, qui sont d’éminents communicateurs, vont nous donner les clés que nous devons posséder, pour lutter efficacement contre ces formes de déviance qui sont les harcèlements sexuels en milieu de travail », a précisé Mme Adrou.
Elle a saisi cette occasion pour remercier le Président du Conseil, un homme avisé, au parfum des réalités, des problèmes des femmes, qui a permis à chaque administration d’inscrire en son sein une cellule focale genre prenant en compte les problématiques que rencontrent les femmes. Elle a exprimé aussi sa gratitude au président de la HAAC, pour son sens élevé d’écoute, sa disponibilité, ainsi que pour sa détermination et son engagement constant en faveur de l’épanouissement de la femme. « Il nous revient de redoubler d’efforts, en promouvant l’égalité entre les sexes, en sensibilisant chacun aux notions de respect mutuel et de consentement, en encourageant les employeurs à instaurer un environnement professionnel sûr, inclusif et exempt de toute forme de violence », a lancé Mme Adrou.
Komla GOKATSE
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