Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et ses partenaires ont organisé mardi 29 juin, à l’Université de Lomé, une cérémonie solennelle de remise aux autorités, des recommandations des Organisations de la Société Civile (OSC) à travers les jeunes filles togolaises. Cette cérémonie intervient dans le cadre de la célébration du 25e anniversaire de Beijing et de la tenue du Forum de Paris sur la Génération Egalité auquel le Premier ministre prend une part active. Ce forum, qui a démarré hier jusqu’à demain, aura à cœur, l’atteinte des ODD, notamment l’objectif 5, intitulé « Parvenir à l’égalité des genres et autonomiser toutes les femmes et filles ».
Entre autres recommandations remises par les jeunes filles togolaises aux autorités,
« La lutte contre la féminisation de la pauvreté par un accès égal à toutes les opportunités économiques », « L’accès aux droits et services adaptés de la santé sexuelle et reproductive », « La lutte contre les violences et toute forme de discrimination à l’égard des filles et femmes », « L’accès égal à tous les niveaux de l’éducation y compris dans le domaine des nouvelles technologies » et « La représentation politique des femmes et des filles dans toutes les instances de prise de décision ». Ces recommandations, signées par 24 organisations de la société civiles, feront objet de débat au cours de la rencontre de Paris.
En effet, selon des données, malgré les garanties constitutionnelles en matière d’égalité des sexes, des femmes ne disposent que 75% des droits légaux par rapport aux hommes. Près d’une femme sur deux n’a pas le pouvoir de décider de son corps. Devant ce tableau peu reluisant, des femmes influentes ont décidé d’accélérer le progrès de la vision des jeunes filles et des femmes à travers un forum mondial appelant à des engagements forts qui placent l’égalité des sexes au centre de toute initiative. Il s’agit notamment de l’accès libre des femmes et des jeunes filles à la planification familiale, à un accès libre aux services de santé et de reproduction, à la protection des femmes et filles contre les pratiques culturelles néfastes et au respect de l’intégrité physique et corporelle des femmes et filles. Pour tous les institutions partenaires du Togo impliquées dans la lutte pour l’épanouissement de la jeune fille au Togo, la volonté des autorités togolaises d’être présentes au cœur du processus Beijing 25 en portant très haut et très loin, « la voix des sans voix » du Togo a très vite fait tache d’huile. « Animés par cette volonté d’arriver à faire entendre les voix des femmes ainsi que celles des jeunes filles et adolescentes du Togo sur l’idéal d’un monde plus égalitaire auquel nous voulons tant parvenir tous, d’ici à l’horizon 2030, nous avons assisté à une large consultation avec les jeunes, suivie d’un dialogue intergénérationnel devant déboucher in fine sur une vision commune sur la place et l’avenir de la femme africaine, dans un monde beaucoup plus juste et plus équitable », a affirmé Mme Josiane Yaguibou, représentante résidente de l’UNFPA au Togo.
Une mobilisation des femmes pour influencer l’avenir des jeunes filles
Selon Mme Adjovi Lonlongno Apedo-Anakoma, ministre en charge de l’Action sociale, le Togo est engagé de plain-pied dans le processus Beijing 25, visant à mesurer le chemin parcouru depuis la 4e Conférence Mondiale sur les Femmes. Il a entrepris, avec le concours de ses partenaires, de s’investir dans ce mouvement mondial dont l’apothéose sera le Forum prévu à Paris dans quelques jours. « Il s’agissait pour le Togo, de faire siennes toutes les insuffisances et inégalités persistantes, puis d’arriver à faire entendre la voix de ses femmes et filles sur la problématique Génération Egalité. Comme nous le savons tous, la pandémie de la Covid-19 à laquelle le monde s’est trouvé subitement confronté, n’a fait que raviver les inégalités et mis plus d’obstacles sur le parcours des pays vers l’égalité de genre. Les violences à l’endroit des femmes, des jeunes filles et des adolescentes se sont exacerbées ici et là, mettant à rude épreuve, nos efforts et aspirations légitimes pour un monde plus équilibré, en matière d’équité et d’égalité de genre », a-t-elle signifié. Elle a relevé que des initiatives prises au Togo, l’une dénommée «When Africa Women Lead Afrique Génération Egalité », est un plaidoyer de haut niveau sur diverses thématiques dont la lutte contre la féminisation de la pauvreté et les violences sous toutes leurs formes, l’accès aux droits et services de santé sexuelle et reproductive, la discrimination à l’égard des filles et femmes et l’accès égal à tous les niveaux de l’éducation y compris dans le domaine des nouvelles technologies.
Les échanges sur ces thématiques ont débouché sur des recommandations faites par les filles pour un monde plus égalitaire et des engagements des associations de filles qui sont postés sur la plateforme des engagements mise en place par les organisateurs du sommet de Paris. Par ailleurs, une plateforme des femmes influentes a été activée en vue d’amener 200 femmes leaders d’Afrique à s’engager dans un dialogue virtuel, en prenant en compte la contribution des jeunes.
Transformer les professions de foi en réalité à l’horizon 2030
Dans le même cadre, a poursuivi Mme Anakoma, le Togo a adhéré et ratifié la plupart des instruments internationaux relatifs à la protection de la femme et de la jeune fille qui sont intégrés dans son arsenal juridique. De plus, l’effet 5 de l’axe 3 du Plan National de Développement (PND 2018-2022) est relatif à la poursuite de la promotion de l’équité et de l’égalité de genre, de l’autonomisation des femmes et leur participation effective à la prise de décision à tous les niveaux du processus de développement. S’agissant de la Politique Nationale d’Equité et d’Egalité de Genre, elle ambitionne de faire du Togo un pays émergent sans discrimination, où les hommes et les femmes ont les mêmes chances de participer à son développement et de jouir des bénéfices de sa croissance.
« Avec enthousiasme et détermination, nous œuvrons ensemble avec toutes les parties prenantes pour être à ce rendez-vous historique où la communauté internationale devra s’engager avec plus de détermination à faire en sorte que nos professions de foi deviennent réalité à l’horizon 2030 », a-t-elle conclu.
L’événement a été couplé d’une soirée culturelle à l’Institut français du Togo.
Yankolina M. TINGAENA
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