Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) a séjourné au Togo depuis la semaine dernière, pour évaluer la mise en œuvre d’un programme conjoint avec le gouvernement togolais. En fin de mission, elle a livré ses conclusions, ce lundi, au cours d’une conférence de presse co-animée par le ministre de l’Economie et des Finances, M. Sani Yaya et le chef de mission du FMI, M. Ivohasina Fizara Razafimahefa au CASEF, à Lomé. Selon ces conclusions, la performance dans la mise en œuvre de ce programme est bonne d’un point de vue général.
Le programme, qui a fait objet d’une première évaluation par le FMI, a été signé en mai 2016 et pris effet à partir de janvier 2017. Il vise à promouvoir un développement économique équilibré, durable et une croissance économique soutenable, avec une maîtrise des équilibres des finances publiques. Ce programme s’articule autour des indicateurs quantitatifs et des repères structurels. Tout ceci visant à stabiliser le cadre macroéconomique dans la gestion des finances publiques. Ce programme se compose de 4 principaux piliers. Le premier est la consolidation budgétaire qui vise à s’assurer que la dette au Togo se trouve à un niveau soutenable. Le deuxième concerne les dépenses sociales qui consistent à améliorer l’efficacité de la gestion de ces dépenses sociales pour qu’on puisse avoir le maximum d’impact sur la population. Le troisième pilier a trait à la stabilité financière, c’est-à-dire à mettre en œuvre des mesures pour l’assainissement de la situation financière. Le dernier pilier du programme concerne les réformes structurelles et consiste à améliorer la gestion des finances publiques, l’administration fiscale et le climat des affaires pour faire en sorte qu’il y ait plus de compétitivité dans l’économie togolaise.
Au terme donc de cette première revue qui a duré 10 jours, l’équipe du FMI est arrivée à des principales conclusions.
Selon M. Ivohasina Fizara Razafimahefa, chef de division adjoint au département Afrique du FMI, la performance dans le cadre de la mise en œuvre du programme a été bonne. Tous les critères de performance quantitatifs du programme ont été atteints. Il s’agit du solde budgétaire de base, du financement intérieur du gouvernement, des prêts non concessionnels et des garanties de l’Etat pour les opérations de financement. Les repères structurels sont également en train d’être mis en œuvre, 3 d’entre eux sont atteints, le 4e sera finalisé cette semaine. Mais le 5e repère qui est très important n’est pas atteint. Néanmoins, «Nous sommes arrivés à un accord avec le gouvernement en ce qui concerne le budget et les repères structurels pour l’année 2018. Alors au terme de cette première revue de programme nous pouvons dire que le gouvernement togolais et nous les services du FMI sommes parvenus à un accord qui devrait permettre de présenter le document du Togo au conseil d’administration du FMI, vers mi-décembre. Ce qui permettrait d’obtenir un décaissement d’un montant d’à peu près 20 milliards de FCFA avant la fin de l’année 2017 au bénéfice du Togo», a-t-il laissé entendre. Il y a également des réformes dans ce programme qui, selon M. Razafimahefa, sont en bonne voie, ce qui devait permettre d’atteindre les objectifs fixés dans l’élaboration initiale de ce programme appuyé par le FMI. Il a salué la collaboration qui a conduit aux conclusions de cette revue et remercié l’équipe technique qui a œuvré à sa finalisation, tout en assurant de l’engagement de son institution à être aux côtés du gouvernement togolais pour l’atteinte de ses objectifs.
Les débats ont ensuite permis de clarifier des notions et concepts et surtout des questions ayant trait aux performances de l’Etat en matière de gestion des finances publiques.
Pour finir, le ministre Sani Yaya a donné des précisions par rapport à certaines informations inexactes concernant les industries extractives, au sujet des exonérations de l’Etat, les salaires au niveau de l’Office Togolais des Recettes (OTR) et l’audit de cette institution. Il a remercié l’équipe du FMI pour l’appui qu’elle apporte au Togo dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme, ainsi que pour cette revue objective. «Je voudrais vous rassurer que le gouvernement est résolument engagé dans la mise en œuvre des réformes structurelles pour redynamiser encore plus notre économie et parvenir à une croissance soutenue et soutenable et un développement équilibré, partagé et inclusif », a-t-il conclu.
Blandine TAGBA-ABAKI
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