Le ministre de l’Economie et des Finances, Essowè Georges Barcola, et le chef de mission du Fonds Monétaire International (FMI) au Togo, Hans Weisfeld, ont animé, le 17 octobre 2024, à Lomé, une conférence de presse, en vue de mettre les médias au parfum des conclusions d’une revue menée, il y a deux semaines, dans le cadre d’un programme de politique économique et financière que le Togo a conclu, en mars 2024, avec le Fonds. La revue révèle que les critères de performances et les objectifs de départ ont été globalement respectés et les réformes envisagées mises en œuvre, à la satisfaction générale des deux parties. Au cours de cette revue, le Togo a partagé avec le Fonds, son expérience dans le domaine de la gouvernance économique et du climat des affaires, démarche bien appréciée par le FMI, qui réaffirme d’ailleurs son ferme engagement, à travers une coopération plus agissante avec le gouvernement.
Les délégations togolaise et du FMI ainsi que les journalistes
Depuis mars 2024, le Togo met en œuvre un programme de politique économique et financière techniquement et financièrement soutenu par le Fonds Monétaire International (FMI). Les deux axes principaux de ce programme sont l’assainissement des finances publiques, en réduisant graduellement le déficit budgétaire, de sorte à ne pas nuire à la croissance et aussi d’une façon qui permette de renforcer encore l’inclusion, même en temps de rigueur fiscale plus forte. Le second axe est relatif aux réformes qui pourraient aider à renforcer encore la croissance et à limiter certains risques. Dans ce sens, il est prévu, tous les six mois, les revues de ces réformes, par une équipe du Fonds, pour discuter avec le gouvernement sur la mise en œuvre de diverses mesures. C’est dans ce cadre que le Togo a accueilli, depuis le 7 octobre 2024, une mission du FMI, pour évaluer, ensemble avec le gouvernement, le bilan de ce programme.
Les deux parties ont livré le 17 octobre 2024, les conclusions de cette revue, à travers une conférence de presse.
A en croire le ministre Essowè Georges Barcola de l’Economie et des Finances, les discussions se sont déroulées dans une sérénité parfaite, en toute franchise et transparence. Il retient quelques principales leçons. La première, c’est que la revue a permis de se rendre compte que les critères de performances et les objectifs conclus avec le Fonds ont été globalement respectés et les réformes envisagées mises en œuvre à la satisfaction de tous. « D’ici fin décembre, la croissance, qui était estimée autour de 6,6%, avec le Fonds, va être contenue entre 5,3% et 6,6%. Donc, la trajectoire sera maintenue, en fin décembre, de même que l’inflation va continuer par baisser. Le taux d’endettement va rester en dessous de la norme communautaire. Pour les trois ans à venir, 2025, 2026, 2027, dans le cadre budgétaire à moyen terme du Togo (CBMT), nous avons pris l’engagement d’avoir, en 2025, un déficit de 3%. Ce déficit est un engagement communautaire pris par l’UEMOA, et le Togo a confirmé qu’il va maintenir cet engagement d’avoir un déficit de 3%. Cela veut dire que nous allons donner la priorité, en 2025, comme c’était déjà le cas, aux dépenses sociales et aux projets contenus dans la feuille de route du gouvernement. Nous avons pris aussi l’engagement d’améliorer les recettes, tant fiscales que non fiscales, et nous nous sommes entendus que nous allons définir une nouvelle stratégie de mobilisation des recettes. Les recettes fiscales doivent être mobilisées, pas forcément en augmentant les impôts, mais en recouvrant au mieux ce qui devrait l’être, pour permettre à l’Etat d’avoir plus de ressources », a souligné le ministre Barcola.
Etre plus efficace dans le domaine de l’inclusion sociale
L’autre aspect principal, selon le ministre, c’est que le Togo a partagé avec le Fonds, son expérience dans les domaines de la gouvernance économique et du climat des affaires. Il a indiqué que ces réformes ont permis au Togo d’être classé comme premier pays ayant engagé plus de réformes dans la sous-région (UEMOA) avec une bonne position en Afrique. « Nous avons indiqué que nous ferons mieux dans les années à venir. Nous allons envisager de poursuivre la réforme sur la commande publique, parce que c’est un autre critère qui attire les investisseurs. Le fait de savoir que les marchés publics sont organisés dans un cadre juridique transparent et clair, et qu’ils sont exécutés dans de bonnes conditions, est un autre critère de bonne gouvernance. Nous avons indiqué au FMI que nous allons, dans les années prochaines, entreprendre une réforme qui permettra de faire des publications, on le fait d’ailleurs, sur les entreprises qui participent aux marchés et qui gagnent », a renchéri M. Barcola.
Pour le ministre de l’Economie et des Finances, ces résultats sont à mettre à l’actif du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, qui a donné les instructions nécessaires. Il a remercié les équipes du Fonds et du ministère qui ont travaillé d’arrache-pied pour atteindre ces conclusions. M. Barcola a estimé que le Togo fera sa part, pour que ses relations avec le FMI puissent se poursuivre dans les meilleures conditions possibles.
Le chef de mission du FMI au Togo, Hans Weisfeld, confirmant les propos du ministre, a attesté que la mise en œuvre du programme se porte très bien. « Nous avons les objectifs sur certains volumes des revenus fiscaux et les réformes que le gouvernement poursuit, telles que la préparation d’un plan de mobilisation de recettes ou la mise en place d’un registre unifié des plus démunis et l’identification biométrique, qui permettront, à l’horizon 2026, au plus tard, de bien cibler les interventions en faveur des plus démunis. Ce qui permettra au gouvernement d’être plus efficace dans le domaine de l’inclusion sociale. Nous avons en perspective un accord au niveau du FMI avec le gouvernement. J’espère que le conseil d’administration confirmera cet accord, le 17 décembre. Si c’est le cas, le FMI versera une nouvelle tranche de soutien financier et nous continuerons à œuvrer ensemble. C’est le gouvernement qui met en œuvre son programme et nous allons l’accompagner, à la mesure du possible, par des assistances techniques. Nous reviendrons entre mars-avril, si le temps convient pour la deuxième revue », a-t-il indiqué.
Faustin LAGBAI
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