Les travaux du Haut Conseil pour l’Emploi des Jeunes (HCEJ), instance d’orientation de la Coalition nationale pour l’Emploi des Jeunes (CNEJ), ont été officiellement lancés, le mardi 13 avril, à Lomé, par le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, présidente de cette institution. Ayant pour principale mission de contribuer à amplifier la mobilisation de tous les acteurs pour l’emploi et contre le chômage des jeunes, le HCEJ est un nouveau cadre de réflexion, pour définir les perspectives qui permettront d’offrir plus d’opportunités aux jeunes. Pour atteindre ses objectifs, le Haut conseil pourra envisager plusieurs pistes telles que la mise en place d’un mécanisme financier intégré et consolidé, pouvant permettre de répondre plus efficacement aux besoins des jeunes, en tirant les meilleurs enseignements des initiatives et dispositifs existants.
Cette session inaugurale du Haut Conseil pour l’Emploi des Jeunes (HCEJ) ouverte, mardi dernier à l’Hôtel 2 Février à Lomé, s’est déroulée sous le thème « entreprise jeune du 21e siècle dans les tourbillons de COVID-19 ». Dans son discours de circonstance, le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, s’est réjouie de la mise en place de cette instance, qui est un « signe de notre résilience commune face à la crise de la pandémie à la Covid-19 ». A cet égard, elle a particulièrement exprimé sa gratitude au Chef de l’Etat, pour son leadership et ses orientations dans l’organisation de la session au profit de la jeunesse togolaise. « Je salue tous les acteurs notamment ceux du secteur privé, les partenaires techniques et financiers, les organisations de la société civile et surtout les jeunes, qui ne cessent de se mobiliser pour créer de meilleures perspectives d’insertion économique et sociale au profit de tous les Togolais », a relevé le Premier ministre.
Le HCEJ, une initiative intégrée pour tirer profit des potentialités nationales
Pour Mme Tomégah-Dogbé, la création de la Coalition Nationale pour l’Emploi des Jeunes « émanait de la volonté politique forte du gouvernement togolais de trouver des solutions holistiques, intégrées, cohérentes tirant profit des potentialités de notre pays. Et c’est justement pour faire face à cette problématique qui altère le potentiel des jeunes et les expose à des vulnérabilités diverses ». Elle a souligné qu’il s’agissait de mettre en place une instance regroupant des décideurs, des acteurs du secteur privé, et de la société civile. Un instrument de concertation, dont la mission est de définir et d’améliorer les politiques d’emploi des jeunes dans un cadre partenarial structuré et inclusif. « Après quelques années d’existence, nous devons saisir l’opportunité de cette première réunion du Haut conseil, pour non seulement encourager les résultats obtenus, mais aussi définir des perspectives qui nous permettront de donner plus d’opportunités aux jeunes de jouer pleinement leur rôle de moteur de croissance de notre pays. Plusieurs pistes peuvent être envisagées notamment, la mise en place d’un mécanisme financier intégré et consolidé pouvant permettre de répondre plus efficacement aux besoins des jeunes, en tirant les meilleurs enseignements des initiatives et dispositifs existants. En effet, des mécanismes existent, mais ils sont épars, ce qu’il faut corriger pour plus d’efficacité et d’impact », a-t-elle relevé.
Des axes pour constituer un pacte social rénové au service de l’emploi
Parlant des pistes à envisager, le Premier ministre a fait cas de la définition d’une stratégie innovante pour amplifier la création d’emplois dans les principaux secteurs de croissance identifiés dans la feuille de route gouvernementale et de la mise en place de mécanismes susceptibles de faciliter l’intégration d’une proportion importante de jeunes dans ces secteurs, sans exclusion aucune. « Du Nord au Sud, aucun jeune ne sera laissé de côté », a-t-elle dit. Selon elle, « la mise en place de modalités opérationnelles pour renforcer l’efficacité, la pro-activité de la formation professionnelle, pour maintenir une passerelle permanente avec le marché de l’emploi » peuvent aussi constituer de pistes à explorer. De l’avis de Mme Tomégah-Dogbé, sur la base d’expériences en cours, les IFAD en sont une belle illustration qui répond aux besoins de l’économie et prépare les jeunes au marché du travail.
« Ces axes de travail pourront constituer un pacte social rénové au service de l’emploi des jeunes. Ceci, conformément à la dynamique de gouvernance concertée autour de laquelle nous bâtissons toutes les actions que nous menons au profit des populations togolaises », a-t-elle suggéré, tout en faisant savoir que le chef de l’Etat « nous engage à faire preuve de beaucoup de détermination, de discipline, d’audace et de synergie d’actions dans le travail que nous menons. Ce message s’adresse non seulement à notre jeunesse qui fait déjà beaucoup et qui fait notre fierté aujourd’hui, mais aussi à nos administrations, au secteur privé, à la société civile et à nos partenaires techniques et financiers ».
Anticiper sur les besoins du marché du travail
Le premier ministre a souligné que l’objectif visé par le gouvernement est « d’anticiper sur les besoins du marché du travail, de mutualiser nos ressources, de viser la complémentarité dans nos initiatives, et de mieux préparer notre jeunesse à profiter des opportunités qui se présenteront ». Elle reste donc convaincue qu’avec le travail qui sera mené dans le cadre de ce Haut conseil, « nous réaliserons nos ambitions communes de progrès et de bien-être ». « Chers Jeunes, nous en avons conscience, le contexte dans lequel nous évoluons n’est pas facile. Le contexte mondial reste fragile en raison de la crise sanitaire que nous traversons. Le contexte sous régional reste confronté à des défis sécuritaires sans précédent. Cependant, avec ses atouts indéniables, notamment la stabilité, la paix, une vision claire impulsée par le Chef de l’Etat, une amélioration constante de l’environnement des affaires et surtout le dynamisme de notre jeunesse, notre pays offre de réelles opportunités de création de richesses et d’emplois. Chers Jeunes, nous avons une confiance totale en votre talent, votre audace et votre capacité à devenir les champions de notre croissance inclusive », a-t-elle lancé avec optimisme, après avoir rappelé au passage des programmes mis en place pour renforcer l’autonomisation des jeunes et leur employabilité.
Programmes pour renforcer l’employabilité et les capacités entrepreneuriales des jeunes
Dans son allocution, Mme Tomégah-Dogbé a indiqué que la question de la lutte contre le chômage et le sous-emploi des jeunes, a toujours été une préoccupation majeure au Togo. « Face à cette situation, le gouvernement a initié et mis en œuvre divers programmes qui visent essentiellement trois objectifs : le renforcement de l’employabilité des jeunes, l’autonomisation économique des jeunes et le renforcement de leurs capacités entrepreneuriales. Ces actions, qui sont diverses, ont permis d’obtenir des résultats qui font qu’aujourd’hui, notre pays présente un des plus faibles taux de chômage dans la sous-région. De 6,5% en 2011, il est passé à 3,90/0 en 2018 dans la population globale et de 8,1 % à 6,8% dans la population jeune » a-t-elle renseigné.
Au rang de ces programmes, elle a cité notamment le Projet d’appui à l’employabilité et à l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs (PAEIJ-SP) qui, en quatre ans, a pu créer 35 000 emplois directs et 600 000 emplois indirects, surtout dans le secteur agricole. Le Premier ministre a fait cas du Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (FAIEJ) et du Mécanisme incitatif de financement agricole (MIFA). En plus de ces programmes phares, des structures de créativité et d’innovation, des incubateurs, dédiées aux jeunes startups sont mises en place. A son avis, l’initiative « Nunya-Lab » est un exemple qui permet de découvrir et de cultiver le génie togolais. Pour elle, les témoignages éloquents apportés par les bénéficiaires de ces programmes forcent l’admiration, tout en démontrant la justesse de la stratégie et en donnant envie de faire encore plus.
S’appuyer sur les secteurs porteurs de croissance pour créer plus d’emplois
Par ailleurs, Mme Tomégah-Dogbé a rappelé que la mesure présidentielle d’octroi des 25% des marchés publics aux jeunes et aux femmes entrepreneurs, également lancée, il y a trois ans, est un dispositif complémentaire pour soutenir justement ces entreprises jeunes et les aider à croître. Il convient aussi de rappeler que depuis quelques années, le gouvernement a mis un point d’orgue sur l’amélioration de l’environnement des affaires, afin de le rendre plus favorable à l’investissement privé. Pour ce faire, « des réformes audacieuses ont été menées, se poursuivent et se poursuivront, afin d’encourager les jeunes à investir, à entreprendre et réussir », a-t-elle précisé, ajoutant que la feuille de route gouvernementale offre le cadre propice pour accélérer la création d’emplois décents au profit de la jeunesse. « Son caractère ambitieux, intégré est une réelle opportunité pour nous tous d’approfondir les résultats que nous avons pu obtenir ces dernières années avec les différents programmes dédiés à la jeunesse.
Ainsi notre stratégie, tout en permettant l’amélioration du capital humain à travers plus de formation, formation adaptée aux besoins, et de protection sociale, prévoit la mise en place de mécanismes et d’infrastructures pour plus de création d’emplois, en s’appuyant sur les secteurs porteurs de croissance. C’est le cas de notre agriculture que nous voulons modernisée, plus attractive et génératrice de beaucoup plus de revenus. C’est aussi le cas d’autres secteurs : le tourisme, le numérique, l’économie maritime, la logistique », a souligné la cheffe du gouvernement
Engagement dans la poursuite des réformes pour rendre le Togo plus attractif
De l’avis de Mme Tomégah-Dogbé, la plateforme industrielle d’Adétikopé, dont les travaux sont en cours, est le symbole de la vision intégrée que le gouvernement a « en associant transformation des ressources locales, engagement de l’Etat et investissements privés d’acteurs de premiers plans mondiaux, pour la création massive d’emplois décents. Plus que jamais, nous sommes engagés dans la poursuite des réformes pour rendre le Togo plus attractif pour d’importants investissements privés massifs et de qualité, et innover dans l’accompagnement des petites et moyennes entreprises ». Dans ce même sens, elle a fait savoir que la feuille de route gouvernementale fait de la digitalisation, un outil de création de richesses et d’accélération de l’insertion, dont les jeunes doivent se saisir. « Quand le Togo veut se positionner comme un hub d’innovation digitale, c’est d’abord au service de sa jeunesse. Quand le Togo s’est lancé dans la modernisation de son agriculture, dans une approche basée sur les chaînes de valeur, c’est pour plus d’opportunités pour sa jeunesse », a-t-elle fait savoir. Bernardin ADJOSSE
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