Développement Humain

Développement humain 2025 : Le Togo classé dans la catégorie des pays à développement humain moyen

Mme Binta Sanneh remet officiellement le rapport au gouvernement, à travers la ministre Ablamba Johnson (à droite).
Développement humain 2025 : Le Togo classé dans la catégorie des pays à développement humain moyen

Le gouvernement togolais et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ont lancé, officiellement le 22 septembre 2025 à Lomé, le Rapport sur le Développement Humain 2025, intitulé « Une affaire de choix : individus et perspectives à l’ère de l’intelligence artificielle ». Le rapport révèle que le Togo a fait un progrès lui permettant de franchir un seuil symbolique, passant de la catégorie des pays à faible développement humain à celle des pays à développement humain moyen. Avec cette performance, il se classe, désormais, 161e sur 193 pays et territoires, gagnant deux places. Il se positionne au 4e rang en Afrique de l’Ouest (derrière le Cap-Vert, le Ghana et la Côte d’Ivoire) et au 2e rang au sein de l’UEMOA. Cette avancée est le fruit des réformes engagées dans le cadre de la Feuille de route gouvernementale 2020–2025, qui ont permis de stabiliser les indicateurs de santé et d’éducation, tout en améliorant le niveau de vie.

Des personnalités diverses au-devant de l’assistance.

Après le lancement, le 06 mai dernier, du Rapport sur le Développement Humain 2025, intitulé « Une affaire de choix : individus et perspectives à l’ère de l’intelligence artificielle », au niveau mondial, le ministère de la Planification du Développement et de la Coopération, en collaboration avec le PNUD, a procédé, à Lomé, au lancement national dudit rapport. L’édition s’est appesantie sur le nouveau phénomène qu’est l’IA, en examinant, de manière approfondie, les tensions croissantes entre les avancées technologiques rapides dans le domaine de l’intelligence artificielle et la stagnation relative des progrès en matière de développement humain. Le rapport analyse également les écarts entre les pays à Indice de développement humain élevé, ainsi que ceux à Indice moyen et faible. Par ailleurs, il tire la sonnette d’alarme sur les risques d’exclusion des jeunes, personnes âgées, femmes et personnes handicapées de l’utilisation et des bénéfices de l’intelligence artificielle, surtout dans les pays à indice de développement faible. Il y a donc nécessité d’une régulation proactive, pour éviter d’accentuer les inégalités en amplifiant les fractures sociales, géographiques et économiques.

Le rapport 2025 met en lumière une réalité préoccupante : la stagnation du développement humain à l’échelle mondiale dans un contexte de transformation rapide induite par l’intelligence artificielle. Face à ce constat, le rapport appelle à des choix politiques, sociaux, éducatifs et éthiques, pour faire de l’IA un levier d’inclusion et non d’exclusion. Il propose trois grandes orientations pour guider les politiques publiques dans un monde transformé par l’IA : construire une économie de la complémentarité entre humains et machines, stimuler une innovation responsable et centrée sur l’humain et investir massivement dans les capacités des personnes, pour leur permettre de s’adapter, de créer et de prospérer.

Les  leviers structurels ont permis des avancées considérables au Togo

Selon le rapport, le Togo enregistre un progrès remarquable à l’instar des précédents rapports. Il passe de la catégorie des pays à « indice de développement humain faible » à la catégorie des pays à « indice de développement humain moyen», loin au-dessus du seuil qui se situe à 0,550. Au niveau régional, le Togo occupe le 2e rang dans l’espace UEMOA, après la Côte d’Ivoire, et le 4e rang dans la CEDEAO, après le Cap-Vert, le Ghana et la Côte d’Ivoire et devant le Nigéria. Ces avancées sont enregistrées, grâce aux réformes ambitieuses engagées dans le cadre de la Feuille de route gouvernementale 2020-2025 et qui ont permis d’améliorer les indicateurs de santé, d’éducation et le Revenu National Brut par habitant, qui est passé de 2748 $ US dans le rapport 2023-2024 à 2 856 $ US dans le rapport 2025.

Une présence remarquée des jeunes, priorité dans les politiques de développement.

En effet, depuis 2020, avec la mise en œuvre de la Feuille de route 2020-2025, les leviers structurels mis en place ont permis au Togo de faire des avancées considérables en matière de santé, avec les investissements massifs en infrastructures et l’amélioration de la qualité des soins. En matière d’éducation, les investissements massifs ont permis de construire des salles de classes, de recruter des enseignants, ce qui a amélioré, de façon substantielle, l’encadrement des élèves et la professionnalisation du métier d’enseignant, en vue de renforcer le capital humain. Dans le domaine de la protection sociale, la politique agressive caractérisée par l’adoption d’un programme national de protection sociale non contributive, l’augmentation des filets sociaux de base, l’assurance maladie universelle ont permis l’amélioration du bien-être des populations. Au niveau de l’agriculture, il y a une augmentation du nombre de ZAAP, la modernisation de l’agriculture, l’amélioration de l’accès aux financements. L’accès à l’électricité et à l’eau potable s’est substantiellement amélioré, avec une incidence sur le niveau de vie des populations. L’ensemble de ces leviers structurels ont permis au Togo de franchir le seuil de 0,50 pour être parmi les pays à développement humain moyen.

La gouvernance numérique et l’innovation inclusive

Pour la ministre secrétaire générale de la Présidence du Conseil, Ablamba Johnson, le développement humain va bien au-delà de la simple croissance économique, en intégrant des facteurs comme l’accès à l’éducation, à la santé, à un niveau de vie décent, l’inclusion, l’autonomie économique et financière, et en encourageant la participation active des citoyens à la vie de leur société. « Le Rapport que nous lançons, ce matin, vient à point nommé, au moment où le gouvernement met en œuvre la Feuille de route gouvernementale 2020-2025 avec pour entre autres ambitions de faire de notre pays un hub numérique régional axé sur l’inclusion des citoyens, la digitalisation des services publics et la modernisation de l’économie », a-t-elle déclaré. Elle a rendu hommage au Président du Conseil, pour sa vision et son leadership dans le pilotage des actions de développement du Togo, en général et pour sa politique de renforcement du capital humain et de transformation numérique, en particulier. Mme Ablamba Johnson a exprimé les remerciements du gouvernement aux partenaires techniques et financiers, aux acteurs du secteur privé et de la société civile qui appuient le Togo dans ses efforts d’amélioration des conditions de vie des populations, surtout vulnérables. Elle a invité les acteurs au développement à faire un bon usage du présent rapport, en analysant profondément les constats, enseignements et recommandations, afin d’orienter les politiques et stratégies pour un développement inclusif et durable du pays.

La ministre Johnson (milieu) reçoit le rapport des mains de la Représentante du PNUD, Mme Binta Sanneh, en présence des autres membres du gouvernement.

Mme Binta Sanneh, Représentante-résidente du PNUD au Togo, a salué les progrès réalisés par le Togo. Elle a réaffirmé l’engagement du PNUD à l’accompagner dans sa transformation numérique, à travers des initiatives dans les domaines de la gouvernance numérique, de l’innovation inclusive, de l’éducation, de l’égalité de genre et du développement des capacités. « Je formule le vœu que le présent rapport soit un outil de dialogue stratégique, d’inspiration politique et de mobilisation collective. Car l’intelligence artificielle n’est pas seulement une question de technologie. C’est avant tout, une affaire de vision humaine », a conclu Mme Sanneh. 

Faustin LAGBAI

  

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