Une rencontre sur les questions liées au genre et aux réformes juridiques pour l’égalité entre les femmes et les hommes en Afrique réunit, depuis le 25 mai 2023, à Lomé, une trentaine de cadres techniques du secteur privé, des ministères en charge de la promotion de la femme, de la justice, du travail de 15 pays. Initié par le Groupe de la Banque Mondiale, cet évènement de deux jours veut aider ces acteurs à améliorer leurs connaissances sur les réformes juridiques en matière de genre. Il s’agit de mettre l’accent sur la mise en œuvre et les points de vue du secteur privé sur l’impact de ces réformes et partager les meilleures pratiques mondiales et régionales, tout en soutenant l’échange d’expériences sur les défis et les facteurs de réussite qui conduisent à l’adoption des réformes.
A travers le monde, des lois discriminatoires continuent de menacer la sécurité économique des femmes, l’évolution de leur carrière et l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie de famille. Ces effets disproportionnés sur les conditions de vie et les moyens de subsistance des femmes se sont renforcés, ces dernières années, par le ralentissement de la croissance mondiale, l’augmentation des risques liés au changement climatique, les conflits et les effets persistants de la COVID-19. De tels obstacles qui affectent particulièrement l’emploi et l’entrepreneuriat à chaque étape de la vie, limitent l’égalité entre les femmes et les hommes et créent un milieu des affaires qui ne soutient pas suffisamment les femmes actives. Face à ce constat et dans le but de lutter contre les discriminations pour l’atteinte de l’ODD 5, le Groupe de la Banque Mondiale tient, depuis le 25 mai 2023, à Lomé, une session sur les questions liées à la thématique, en vue d’encourager l’élan de réformes dans plusieurs pays, à travers des programmes de réformes ou des initiatives percutantes.
« Nous sommes un partenaire clé du Togo dans l’accomplissement des actions liées à l’autonomisation économique des femmes. Le Togo a mis en place plusieurs réformes liées à l’amélioration des conditions salariales, le Code du travail et foncier pour donner une place importante à la femme. Nos sociétés sont en plein essor et le moment est venu de donner plus de place au numérique. En ce sens, nous avons invité des participants de 15 pays au Togo pour leur montrer les efforts que nous aménageons. Nous comptons soutenir le secteur privé et les autorités, pour avoir un impact plus important, à travers la mise en œuvre de certains projets », a expliqué M. Christopher Balliet Bleziri, représentant pays de la Société IFC du Groupe de la Banque Mondiale. Tout en poursuivant que la mise en œuvre de ces projets est liée à des indicateurs précis qui sont définis ensemble sur les critères et les points d’avancement de ces programmes. Le Togo est, aujourd’hui, champion dans beaucoup de domaines, a-t-il dit. Au cours des travaux, les participants vont échanger sur les réformes qui suppriment les restrictions imposées aux femmes de travailler dans certaines industries ou à certaines heures de la nuit, et sur des réformes qui protègent les employés contre la discrimination fondée sur le sexe et le lieu de travail. Ils vont également discuter des politiques de garde d’enfants et de congé de maternité/parental qui soutiennent les femmes. Les méthodes pour assurer la mise en œuvre seront aussi discutées, y compris les mécanismes de réclamation pour suivre et résoudre les cas, l’importance de la collecte de données ventilées par sexe.
Equité, égalité de genre, autonomisation des femmes en bonne voie au Togo
A l’ouverture des travaux, Mme Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma, ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, a relevé qu’au Togo, un accent particulier est mis sur la promotion de la participation active des femmes aux activités économiques et le renforcement de leurs capacités en matière de leadership. Le cadre juridique et institutionnel s’est également amélioré, à travers la révision, en 2022, de la politique nationale pour l’équité et l’égalité de genre, assortie d’un plan d’action et d’un cadre institutionnel de mise en œuvre. « La vision étant de faire du Togo un pays émergent, sans discrimination, où les femmes et les hommes ont les mêmes chances de participer à son développement et de jouir des bénéfices de sa croissance ». Pour la ministre, les avancées engrangées portent sur l’adoption des nouveaux codes foncier, pénal, des personnes et de la famille, d’une stratégie nationale d’intégration du genre dans les politiques et programmes de développement, la révision de la stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre, ainsi que l’adhésion du pays à des conventions internationales. Dans la pratique, la participation citoyenne des femmes fait partie intégrante de la politique de développement du Togo. Elle a eu pour corollaire l’évolution substantielle de la représentation des femmes dans les instances décisionnelles, qui passe de 23% en 2019 à 35% en 2021. « Tous ces efforts sont reconnus par les instances internationales qui ne cessent d’encourager le Togo à poursuivre dans cette trajectoire. Le pays continuera de travailler dans le sens de l’excellence pour sortir ses populations, en particulier les femmes et les filles de la vulnérabilité. La communication, la sensibilisation et le renforcement des capacités sur les réformes pertinentes, y compris sur le principe de non-discrimination fondée sur le sexe dans l’accès au crédit dans le système financier, sur le combat à la discrimination concernant l’emploi des femmes sont entre autres, les chantiers que le Togo compte engager », a-t-elle laissé entendre.
Yankolina M.TINGAENA
Félix Kossi Yobé
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