Divers acteurs impliqués dans le processus de décentralisation au Togo son en réflexion depuis ce mardi et ce, jusqu’à jeudi, à l’Hôtel Sarakawa, à Lomé, pour approfondir le dialogue sur la stratégie la plus efficace de mis en œuvre de la décentralisation au Togo, suivant la feuille de route du gouvernement.
La rencontre qui est organisée par le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a pour thème : « Décentralisation, facteur d’ancrage de la démocratie à la base et du développement local ».
En mars 2016, le gouvernement a adopté une feuille de route de la décentralisation et des élections locales, comportant les principales orientations et options stratégiques pour une mise en œuvre réussie. Cet atelier national de trois jours, se situe dans le processus de mise en œuvre de cette feuille de route en adéquation avec le programme quinquennal en cours du chef de l’Etat. Ce programme fait de la question de la décentralisation une préoccupation majeure.
Les travaux regroupent divers acteurs de différentes structures et expertises nationales et internationales, en vue d’approfondir le dialogue sur la stratégie la plus efficace de mise en œuvre suivant cette feuille de route. Ils ont lieu en séances plénières et en commissions, autour des sous thèmes portant sur le « transfert de compétences, intercommunalité et tutelle », le « financement de la décentralisation » et les « mécanismes de suivi de la mise en œuvre de la décentralisation et renforcement des capacités ». C’est une occasion, pour les différents acteurs impliqués dans ce processus, d’approfondir la réflexion sur le modèle de la décentralisation au Togo et d’échanger sur les expériences des processus de mise en œuvre dans d’autres pays, représentés à cet atelier (Burkina Faso, Sénégal, Tunisie, France, Allemagne, Belgique).
« La décentralisation, illustration de la démocratie à la base, n’est pas seulement un héritage colonial. C’est une conception rationnelle pour les Etats épris de développement harmonieux », a fait observer, au nom du chef de l’Etat, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, M. Payadowa Boukpessi, à l’ouverture de cette rencontre. Pour donner une dimension réelle à la décentralisation et garantir sa réussite, a-t-il ensuite convenu, « le chef de l’Etat s’est engagé à amorcer la décentralisation, développer les différentes régions et préfectures, rapprocher l’usage des services publics, prendre les décisions selon le contexte local et organiser les élections locales ».
En outre, le ministre Boukpessi a fait noter qu’une décentralisation réussie s’accompagne d’une déconcentration efficace (des services publics). Ensuite, il a relevé le rôle des organisations de la société civile, ainsi que la place des collectivités territoriales dans le devenir du Togo et de l’Afrique (en se référant à l’agenda 2063 de l’Union Africaine). « Le gouvernement attend beaucoup de cet atelier, car les choix à opérer par lui pour la suite du processus dépendront de la clarté de nos options », a-t-il lancé.
Un dialogue inclusif pour assurer la réussite du processus
Selon la représentante-résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Mme Khardiata Lo Ndiaye, coordonnatrice du Système des Nations Unies au Togo, la décentralisation implique une véritable consultation entre gouvernants et acteurs politiques et civils. En y tirant un fil de liaison, elle a déclaré que « la déconcentration est une pièce essentielle du processus de décentralisation car elle permet de construire un Etat qui s’organise au plus près des administrés ».
Au demeurant, Mme Lo Ndiaye a révélé quelques-unes des attentes, au sortir de ce débat national puis, réaffirmé la disponibilité de son institution à continuer à apporter son assistance (commencée en 2004)au processus de décentralisation au Togo. « Jusqu’à l’adoption de la feuille de route sur la décentralisation en mars 2016, le PNUD a poursuivi son soutien actif à la création du Comité technique, y compris l’organisation de visites dans 6 pays de la sous-région pour un échange d’expériences Sud-Sud… », a-t-elle fait savoir.
Dans son mot de bienvenue, le président de la délégation spéciale de la commune de Lomé, Contre-Amiral Fogan Adégnon, a évoqué les efforts menés, particulièrement, au cours des dix dernières années en matière de gouvernance locale au Togo. « Notre processus de décentralisation se poursuit et se consolide, jour après jour », a-t-il rassuré, saluant la démarche du gouvernement visant à faire de la démocratie locale un important levier de développement national.
A préciser que l’atelier regroupe des cadres des ministères sectoriels, des députés, des représentants de la société civile, des partis politiques, du secteur privé, les partenaires techniques et financiers. La chefferie traditionnelle, les préfets et les représentants de collectivités traditionnelles décentralisées, les grandes institutions de formation, les représentants des institutions de la République, ainsi que des personnes ressources, prennent également part à ces échanges.
Martial Kokou KATAKA
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