Le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé a présidé, hier mardi, au palais de la présidence de la République, une réunion avec les chefs traditionnels du Togo. Au centre des échanges, les mécanismes de mise en œuvre de la feuille de route du projet de décentralisation. La rencontre a consisté à partager des préoccupations des gardiens des us et coutumes sur des besoins spécifiques locaux, en vue de la formulation des orientations. C’était en présence du ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, M. Payadowa Boukpessi et de quelques préfets.
Pour une bonne marche de la politique de décentralisation, en vue des élections locales, il faut la mise en place des mécanismes adéquats avec l’implication des acteurs à la base. C’est à cet effet que le président Faure Essozimna Gnassingbé, a échangé, mardi avec les chefs traditionnels du Togo sur le processus de décentralisation. Cette rencontre fait suite à l’adoption en conseil des ministres d’un projet de loi relatif à la création de nouvelles communes. Elle a permis de préciser l’esprit et les modalités de mise en œuvre de ce projet, visant la transformation de l’organisation administrative du pays. L’atteinte des objectifs du développement local est inhérente aux attentes des populations et nécessite une synergie d’actions et une cohésion entre les acteurs principaux de la commune à savoir : le chef de canton, le maire et le préfet.
Les discussions ont trait aux orientations novatrices, notamment la communalisation intégrale du Togo et la non-discrimination entre les communes. Ainsi, les communes issues de ces innovations seront dirigées par des autorités locales élues et dont la mission principale sera de favoriser le développement local participatif et la promotion sociale des communes à la base.
Dans son mot introductif, lors des échanges, le président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, a insisté sur l’importance qu’il accorde à ce processus de décentralisation.
« La décentralisation permet d’améliorer l’organisation administrative et de la rendre plus efficace en déléguant des pouvoirs à des élus locaux (…). Nous devons tous œuvrer à son succès, car l’objectif ultime est de faire reculer la pauvreté. Mais, le gouvernement ne peut pas agir tout seul. C’est pourquoi, nous avons tenu à recueillir vos observations, vos suggestions et vos critiques pour mieux avancer », a souligné le chef de l’Etat.
Aussi, a-t-il appelé les gardiens des us et coutumes à s’approprier les objectifs de la feuille de route de la décentralisation et à s’impliquer activement dans sa mise en œuvre.
Le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, M. Payadowa Boukpessi, a indiqué les grands axes du projet, relevant que « l’objectif visé est d’avoir des communes viables du point de vue économique et financier et de taille raisonnable du point de vue démographique, afin d’en assurer l’efficacité ». Dans ce contexte, le ministre Boukpessi a signifié que le rôle du chef canton est fondamental avec une double mission : « celle régalienne de gardien des us et coutumes dans son ressort de compétence, ensuite celle d’acteur de développement à la base où il continuera d’être une source d’inspiration pour les conseillers municipaux et pour le maire ».
Au sortir des échanges, le chef canton de Notsè et président de l’Union des chefs traditionnels du Togo, Togbui Agokoli IV, s’est réjoui de cette initiative et a assuré de la contribution effective des chefs traditionnels à la réussite du processus de décentralisation.
Jules LEMOU
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