La Coordination Nationale de la Gestion de Riposte contre la COVID-19 a animé, mercredi 16 septembre, à l’hôtel Ibis, son 19ème point de presse hebdomadaire. Comme à l’accoutumée, il a été question de faire le point de la situation de cette pandémie au Togo, mais également de relever les mesures prises par le gouvernement pour freiner la propagation. La rencontre, présidée par le Col. Médecin Mohaman Djibril, a connu la présence du ministre des Enseignements primaire et secondaire, M. Affoh Atcha-Dedji. Ce dernier, qui a témoigné avoir été infecté par la COVID-19, a saisi l’occasion pour évoquer les dispositions en perspective, afin de commencer la nouvelle année scolaire en sérénité.
L’information principale du 19eme point de presse de la Coordination Nationale de la Gestion de Riposte contre la COVID-19, a été le témoignage poignant du ministre des Enseignements primaire et secondaire qui a affirmé avoir été infecté par le virus du corona. «J’ai été infecté par le virus, j’ai fait la maladie avec des symptômes et si je suis là, c’est pour témoigner, dire à toute la population que le virus est là », a martelé le ministre. Selon ses explications, tout a débuté par un paludisme, qui s’est aggravé avec des vertiges, une fatigue générale, sur fond de fièvre alternée avec des bouffées de chaleur, l’essoufflement et une toux sèche. A la suite des traitements qui ne donnaient pas grand résultat, il a appelé Col. Médecin Djibril pour des analyses plus poussés. Ces analyses ont confirmé qu’il était atteint du coronavirus. Immédiatement, les personnes contact ont également été testées et il ressort que sur une trentaine de personnes contactes, cinq se sont révélées positives à savoir : sa femme, sa fille, son petit-fils (8mois), son escorte et la nièce à sa femme. Tout ce monde a été rapidement pris en charge au CHU Campus et après les traitements, tous sont guéris. C’est pourquoi il a salué la disponibilité, et le professionnalisme du corps médical, qui ne ménage aucun effort pour soulager les patients et leur permettre de recouvrer la santé.
Bilan de la semaine écoulée
Bien avant ce témoignage, le Col. Médecin Mohaman Djibril a relevé que l’information primordiale cette semaine est la prorogation de l’état d’urgence sanitaire de 6 mois par l’assemblée nationale, le 15 septembre dernier. Et ceci, pour permettre à l’Exécutif de prendre des décisions idoines pour contrer cette pandémie qui ne cesse d’enregistrer une flambée de cas chaque mois. Cette flambée, a-t-il dit, est due au relâchement dans le respect des mesures barrières, mais également à l’existence des foyers épidémiques dans la Région Centrale (préfectures Tchamba, Tchaoudjo et Sotouboua), la Région de la Kara (préfecture de la Kozah) et la Région des Savanes plus précisément dans les préfectures de Tône et de Tandjouaré. Tout ceci, a-t-il dit, montre que la maladie est communautaire et il faut continuer avec la même stratégie qui est d’empêcher le virus d’entrer dans une zone, mais aussi stopper la propagation du virus dans les zones épidémiques. « Et c’est pour cela qu’il y a cette notion de bouclage et de couvert feu qui se fait dans les zones concernées », a-t-dit.
Aujourd’hui, il faut noter que les chiffres sont entrain de se stabiliser dans ces régions et il est possible d’envisager le débauchage ou, du moins, un allégement des mesures.
Pour le Col. Médecin Djibril, il faut toutefois reprendre les activités socioéconomiques sans nier l’existence du virus.
Apprendre à vivre avec le virus tout en se protégeant
« Nous devons apprendre à vivre avec le virus tout en se protégeant ». Pour arriver à cela il faut adopter, comme l’une des stratégies, la prévention avec un accent mis sur la sensibilisation. Il faut également éviter que le virus arrive sur le territoire en renforçant les mesures au niveau de l’aéroport, mais aussi du port. Actuellement, le défi est d’arriver à une harmonisation au niveau de la CEDEAO pour ouvrir les frontières terrestres. Dans la stratégie de lutte, il y a l’aspect curatif. Pour cela, a-t-il dit, le gouvernement à créé des centres de soins dans presque toutes les préfectures et à Lomé. Pour ce qui est des cas asymptomatiques qui étaient pris en charge dans les hôtels, certains sont pris en charge de manière spécifique à domicile. Toutes ces mesures ont pour but de permettre la reprise des activités. Une rétrospective du mois passé montre que dans la semaine du 5 au 11 août, il y a eu 82 cas positifs, du 12 au 18 août 103 cas, du 19 au 25 août 136 cas, du 26 août au 1er septembre 107 cas, du 2 au 9 septembre 112 cas et cette semaine 82 cas.
Cette semaine, a-t-il confié, les chiffres ont baissé, du fait de la régression observée dans les foyers épidémiques. Et malheureusement, 6 décès sont survenus cette semaine, portant le nombre total de décès à 40. Les décès, a-t-il expliqué, interviennent souvent chez les patients qui ont des comorbidités, telles que le diabète et l’hypertension artérielle, le cancer, l’asthme, la tuberculose pulmonaire, le VIH, etc. La tranche d’âge la plus touchée est entre 65 et 85 ans, a-t-il ajouté. C’est pourquoi, il a invité les populations à toujours respecter les mesures barrières pour freiner ou arrêter la propagation du virus.
Des mesures idoines pour la rentrée scolaire 2020-2021
A sa suite, le ministre Affoh Atcha-Dédji a fait le bilan de toutes les actions du gouvernement, depuis la fermeture des écoles, jusqu’aux initiatives pour sauver l’année scolaire 2019-2020. Toutes ces mesures ont permis la réouverture partielle des établissements pour les classes d’examen et la tenue des différents examens avec le BAC II cette semaine. Pour ce qui est de la rentrée prochaine prévue pour le 26 octobre 2019, il a été mis en place un comité de réflexion qui doit proposer des mesures. D’une manière globale, il est prévu, une semaine avant la rentrée, une campagne de sensibilisation avec des affiches, des émissions etc. Ceci, pour préparer les apprenants et le corps des enseignants. En dehors de ça, il faut la distanciation sociale dans les salles de classe en allégeant les effectifs. Et, il a été demandé aux directeurs régionaux d’évaluer leur effectif pour faire des prévisions mais aussi prévoir un budget. Le ministre Atcha-Dédji a, à cet effet, lancé un appel aux maires et aux préfets à accompagner le gouvernement dans ce processus.
Mélissa BATABA
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