La Banque Africaine de Développement (BAD) apporte son soutien financier au Togo dans la mise en œuvre du Programme d’Urgence d’Appui à la Réponse à la COVID-19 (PAR-COVID-19) et du Projet d’Appui aux Investissements Agricoles des Jeunes (PAIAJ). Cet appui, qui s’élève à 16,5 milliards de francs CFA, a été consenti par les deux parties, le jeudi 6 août, au cabinet du ministère de l’Economie et des Finances, au cours d’une cérémonie de signature d’accord de prêt du Fond Africain de Développement (FAD), d’une part, et du protocole d’accord de don, d’autre part. Les documents de ce soutien à la mise en œuvre du Plan de riposte global du gouvernement à la crise sanitaire ont été paraphés par le ministre Sani Yaya de de l’Economie et des Finances et M. Georges Bohoussou, responsable Pays par intérim du Groupe de la BAD.
Une cérémonie de signature de deux accords a eu lieu, le 6 août 2020, à Lomé, entre le Togo, représenté par le ministre de l’Economie et des Finances, M Sani Yaya, et la Banque Africaine de Développement (BAD) représentée par son responsable Pays par intérim, M. Georges Bohoussou. Ces accords portent sur un don et un prêt du Fonds Africain de Développement (FAD) et de la Facilité d’Appui à la Transition (FAT), relatifs à l’accompagnement du Programme d’Urgence d’Appui à la Réponse à la COVID-19 (PAR-COVID-19). La BAD consent, en cela, une enveloppe financière d’un montant total de vingt millions (20 000 000) d’Unité de Compte, soit environ 16,5 milliards de francs CFA. Selon le ministre Yaya, cet appui est composé, d’une part, d’un prêt du Fonds Africain de Développement (FAD) pour un montant de 4,9 milliards de francs CFA et d’un don du FAD pour 4,1milliards de francs CFA, d’autre part, d’un prêt de la Facilité d’Appui à la Transition (FAT) pour 7,5 milliards de francs CFA. « Ce financement, sous forme d’appui budgétaire d’urgence, est destiné à soutenir la mise en œuvre du Plan de riposte global du Gouvernement à la crise sanitaire liée à la Covid-19. Les composantes ‘’prêts’’ sont des prêts à taux concessionnels du Groupe de la BAD et du mécanisme de financement de la Banque destiné aux pays fragiles et en transition et donc sont en phase avec la politique d’endettement du gouvernement », a dit le ministre.
En effet, les mesures prises par le gouvernement pour freiner la propagation de la COVID-19 ont eu un impact négatif sur l’activité économique et la croissance, évaluée en 2020 à 1,3% contre une prévision initiale de 5,5%. L’Etat fait donc face à une perte importante et inattendue des recettes fiscales, mais aussi doit engager d’importantes ressources pour financer des dépenses imprévues telles que : l’acquisition du matériel sanitaire pour la prise en charge des personnes infectées par la Covid-19, la mise en œuvre des actions visant à soutenir le pouvoir d’achat des ménages, en particulier, des couches les plus vulnérables à travers les transferts monétaires, la mise en place de laboratoires mobiles, la prise en charge des tranches sociales de consommation d’eau et d’électricité, ainsi que l’octroi de crédits aux producteurs agricoles ; etc…. a précisé le ministre. Il a fait cas aussi du soutien au secteur privé, notamment les PME/PMI, à travers des mesures d’allègement d’ordre fiscal, ainsi que les reports des échéances fiscales pour toutes les entreprises qui en exprimeraient le besoin.
A cet égard, le Programme d’Appui à la Rriposte à la COVID-19 (PAR-COVID-19) du groupe de la BAD vient « à contribuer au renforcement de la résilience sanitaire et socioéconomique du Togo à la pandémie du coronavirus. En particulier, il appuiera les mesures de riposte sanitaire prises par le Gouvernement et les efforts déployés pour atténuer les effets socioéconomiques de la pandémie », a souligné le ministre. Cet appui renforcera la capacité de réaction du pays contre la Covid-19 et devrait aider à le rendre plus résilient face aux urgences de santé publique, mais surtout à combler son déficit en ressources budgétaires afin de faire face aux besoins sociaux de base et de soutien au secteur productif, a-t-il expliqué, avant d’indiquer que ce programme comporte deux composantes, à savoir : l’appui à la stratégie nationale de riposte sanitaire à la COVID-19 et l’appui à la stratégie nationale d’atténuation de ses effets socioéconomiques.
L’appui aux investissements agricoles des jeunes salué
De l’avis du ministre Yaya, « Le développement du secteur agricole constitue aussi une priorité du gouvernement togolais,… c’est aujourd’hui la principale et c’est à ce titre que nous remercions également la Facilité d’Appui à la Transition (FAT) à travers la Banque Africaine de Développement (BAD) pour le don d’un million d’UC, soit environ 782 millions de francs CFA, destiné à la mise en œuvre du Projet d’Appui aux Investissements Agricoles des Jeunes (PAIAJ). Le projet qui s’étalera sur 2 ans, contribuera au renforcement des capacités des jeunes défavorisés, en vue de leur inclusion dans le tissu économique et social de notre pays ». Ce projet permettra de faciliter l’insertion d’environ 620 jeunes femmes et hommes défavorisés, dont le tiers composé de femmes dans les maillons des chaines de valeurs agricoles. Il va permettre l’accès au financement à 530 entreprises des jeunes défavorisés. Le ministre a rappelé que l’accompagnement de la BAD au Togo, depuis plusieurs années, porte également sur le renforcement du cadre institutionnel et le développement économique à travers le financement des projets structurants du PND. Il a exprimé la gratitude du gouvernement à la banque pour sa permanente sollicitude.
Dans son allocution de circonstance, M. Georges Bohoussou, a réitéré l’engagement de la BAD à accompagner le Togo, dans ses efforts pour relever de l’économie. Selon lui, à ce jour, le portefeuille de la BAD est évalué à environ 300 milliards de francs CFA.
Bernardin ADJOSSE
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