Santé

COVID-19 : Enseigner autrement pour une  rentrée scolaire sécurisée

TEXTE BERNADETTE Le Médecin Col. Djibril Mohaman (au milieu) donnant les chiffres de la situation de la Covid. A sa gauche, le Pr. Dodzi Kokoroko
COVID-19 : Enseigner autrement pour une  rentrée scolaire sécurisée

Le rendez-vous hebdomadaire de la Coordination  nationale de la gestion de la riposte  contre  la  COVID-19 s’est tenu, jeudi 22 octobre, permettant de  faire le point de la situation  sur l’épidémie du coronavirus au Togo. Selon le coordinateur national, Médecin-Colonel, Djibril Mohaman,  depuis  plus de trois à quatre semaines, tous les cas positifs  enregistrés  se  concentrent  à Lomé  par  rapport  à l’intérieur  du pays où  on  note   très peu de cas. Pour ce qui concerne  l’année scolaire 2020-2021, des  dispositions   particulières notamment, les protocoles sanitaires définis par le gouvernement  togolais  pour assurer  une  rentrée  scolaire  sécurisée  efficace  et  efficiente ont été  annoncées  par  le ministre  des  Enseignements primaire,  secondaire, technique  et de l’Artisanat, Pr. Komla Dodzi Kokoroko.

A  cette rencontre,  jeudi dernier  à l’hôtel Ibis à Lomé,  le coordinateur national  de la gestion de la riposte  contre la  COVID-19,  Médecin-Col Djibril Mohaman  a, à  d’entrée,  fait remarquer que  tous les  secteurs  d’activités, de façon méthodique  et  progressive,  reprennent  leurs activités, mais  à  un rythme  soutenu. Une  reprise qui devra  être observée  dans le respect des mesures  barrières  pour  empêcher  la  propagation du virus, a-t-il  dit.

En terme d’actualité de la semaine,  le  Col Djibril a touché du doigt la  rentrée  scolaire,  qui est  imminente  par  rapport  aux  nombreux  efforts  que  consentent les  autorités  du pays  et  surtout le  ministère  des  Enseignements  primaire  et  secondaire. Ceci,  afin de  garantir  une  reprise  des classes  sécurisée,  tant  pour les  apprenants que pour les  enseignants  et le reste  de  la  population.

Il   a  aussi confié  que les  discussions sont également  en cours avec les  autorités  en charge  des  activités  sportives, notamment pour définir un plan d’action  en vue de la reprise  des activités  sportives. « Nous savons très bien  que  depuis quelques  semaines, il  y  a  eu beaucoup  de  questions sur le  retour de  ces  activités  sportives  et que nous sommes  en train   de discuter  sur les  contours,  d’autant plus  qu’il y a  certaines  urgences,  notamment,  la rentrée scolaire avec la  reprise  de l’éducation physique. Il y  a aussi  d’autres  urgences  qui concernent  surtout le  football, les  éliminatoires  de la CAN  et le championnat  d’UFOA  qui va  se  dérouler à Lomé. Ce sont là  des  urgences  sportives  sur lesquelles nous devons  réfléchir. Nous  sommes  donc  tous  acteurs  dans  la  riposte  de  cette  pandémie et nous, au niveau  de la  Coordination, nous sommes entièrement disponibles à accompagner tous les  secteurs  d’activités », a  souligné  le  coordinateur.

Des  dispositions  définies   par le gouvernement  pour  assurer  une  année  scolaire  sécurisée

Pour le ministre  Komla  Dodzi Kokoroko, un  certain  nombre  de  défis  s’imposent  à  l’ensemble du système  éducatif  à la  rentrée scolaire prochaine  prévue au 2 novembre. « Nous  avons mis l’accent  sur  la  dimension pédagogique  qui voudrait que l’institut nationale des sciences  de l’éducation, avec  l’appui de nos  inspecteurs  et  de nos  directeurs  régionaux  de l’enseignement (DRE)  puissent  former des groupes  cibles, c’est-à-dire  la  formation  des  formateurs  sur les  nouvelles  tendances  de  l’enseigner autrement. Et  ces  groupes  qui  seront  formés  seront  à leur tour en mesure  de  partager  leurs sciences  avec  leurs  collègues  qui n’ont  pas eu la chance de  participer  à  cette  formation  des  formateurs », a-t-il dit.

Dans le cas  de  cette  rentrée,  qui  s’annonce déjà  sécurisée, efficace  et  efficiente, il est  demandé   à chaque chef  d’établissement,  sous le contrôle  des  inspecteurs  et des  DRE,  de  doter les  établissements  de lave-mains et  accessoires. En cela, il a promis  rencontrer dès vendredi  les  partenaires  techniques  et financiers  pour  ensemble  faire   le point  sur  « leurs  appuis  et  concours  qui ne  nous a  jamais  manqué  dans le cas de la gestion  de la crise  de  la COVID 19 ». A son avis, la  problématique  des masques  est également  au cœur des  débats, étant  donné  que le port des masques  est  obligatoire  dans le  pays. Selon  Pr. Kokoroko, le masque fait partie du  kit  scolaire, mais  la rentrée  est  encore  devant et le  gouvernement  étudie  toutes les  fenêtres  de  tirs  possibles  pour   voler  au secours  des  plus  vulnérables. Il a  rassuré  les  uns et les  autres  que le gouvernement,  jusqu’à  ce jour, a  su  se montrer   à la hauteur  des  défis  pour assurer une meilleure  année  scolaire  aux  apprenants. Pour le ministre,  le pays  basculera  systématiquement  dans  la  stratégie  de double  flux  dans  les  établissements toutes les  fois  que les  circonstances  l’exigeront. Il  a  invité  à  cet  effet,  les uns et les  autres  à  être  cohérents  et  réalistes  pour  permettre  que  notre  avenir  ne  soit  bloqué  par la  COVID 19, avant de souligner que  les  portes  de son département   restent  toujours  ouvertes  aux  différents  acteurs  du système  éducatif  pour  d’autres éventualités.

Des cas  positifs  concentrés  à Lomé et peu de cas à l’intérieur du pays

Pour ce qui  concerne la situation de la Covid-19, le Médecin-Col Djibril   a  indiqué  que  durant les trois dernières semaines, le  Togo  a enregistré respectivement 139 ;  91 et 132  cas positifs. Parallèlement, le pays a eu  la semaine  surpassée 57 cas  guéris  et  la semaine dernière 90  personnes guéries.  Le nombre  de décès la semaine dernière  est de 2 décès ». Selon  le Col  Djibril, l’aspect  analytique  de ces chiffres, fait  constater  que  depuis plus  de  trois  à  quatre semaines,  tous ces  cas  positifs  se  concentrent  à Lomé.  A  l’intérieur,  pour  l’instant, « nous sommes  satisfaits  avec  très  peu  de cas », a-t-il dit.

Pour lui,  la  maladie est devenue  communautaire.  Car,  ces cas se  retrouvent  éparpillés  dans  presque tous les  quartiers  de Lomé. de ce fait, il appelle la  population  à l’application  systématique  des  mesures  barrières,  mais  aussi à contribuer à la  prévention  en aidant à rechercher   rapidement les cas contacts. Le col. a martelé  encore  que tous ceux  qui  présentent  des  symptômes directs  ou  indirects  doivent  rapidement se  faire  dépister  pour  éviter  les  contaminations  multiples. Il a relevé que, tous les  quartiers  sont  atteints  certes, mais  quand on regarde la  préfecture  du Golfe,  « on  voit que  Golfe 5 qui concerne la Commune Aflao Gakli est beaucoup  plus atteint. Toujours  dans le Golfe, nous  avons   Golfe 1(Bè Est), Golfe 2 (Bè Centre jusqu’à  Hédzranawoé) et Golfe 4 (la  zone  Amoutivé  et autres) qui sont atteints. Au niveau  de la préfecture  d’Agoè-Nyivé, c’est  surtout  Agoè1 c’est à  dire Agoe-Nyivé  spécifiquement  suivi  d’Agoè 5  qui concerne  Sanguéra  et  Agoè-Nyivé qui concene Légbassito. La  contamination  est donc  disséminée  dans  Lomé  et nous  devons  faire  attention  surtout  dans le respect  des mesures sanitaires », a-t-il  déclaré.

Le  Col. Djibril  a  fait  savoir que  plus les cas  augmentent, plus  on a le risque de la contamination  des  personnes vulnérables  et  plus  on a  le risque  d’avoir  les décès. « … Et un seul  décès sur un million  de  personnes  est  un décès de trop. Nous devons  en ce  sens  faire  tous un effort  pour  éviter  qu’il y  ait  un décès », a-t-il conclu.

 

Bernadette  A. GNAMSOU

 

 

 

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