Santé

COVID-19 : Démarrage de la vaccination avec les doses de Johnson & Johnson lundi 16 Août 2021 dans le Grand Lomé

Les deux orateurs à la rencontre avec les médias. Le Col.Mohaman (au milieu). A sa gauche Lt-Col Macamanzi
COVID-19 : Démarrage de la vaccination avec les doses de Johnson & Johnson lundi 16 Août 2021 dans le Grand Lomé

La Coordination Nationale de la Gestion de la Riposte contre la COVID-19 (CNGR) a animé, mercredi 11 Août, son point de presse hebdomadaire avec les professionnels des médias. Cette énième rencontre délocalisée, cette fois-ci, au Centre de référence nationale de prise en charge des malades de la COVID-19, à Kégué, a permis au coordinateur national de cette institution, le médecin Col. Djibril Mohaman, de faire le point sur la situation de la pandémie au Togo, sur la campagne de vaccination en cours. Tout en exhortant les Togolais à plus de vigilance et à continuer l’observation stricte des mesures restrictives, il souhaite une plus grande mobilisation pour la vaccination. Aussi,  le directeur général du centre de prise en charge des malades de la COVID 19, le Lt col. Macamanzi Ataféi a-t-il saisi l’occasion pour lever un petit voile sur son institution, son fonctionnement, sa capacité d’accueil et sur les innovations apportées par l’Etat pour la prise en charge efficace des personnes admises dans cet hôpital.

La pandémie du Coronavirus continue de faire de nombreuses victimes, non seulement au Togo, mais aussi dans tous les pays de la planète. C’est ce qu’a rappelé, dès l’entame de la rencontre hebdomadaire avec la presse, le  Coordonnateur National de la Gestion de la  Riposte contre la COVID 19 (CNGR), le médecin Col. Djibril Mohaman. Selon lui, cette augmentation des cas dans le monde est due à l’apparition d’un nouveau variant, le variant Delta, un virus mutant, sauvage et plus agressif.  Selon lui, le Togo n’est pas épargné par ce variant, même s’il n y a pas encore des preuves formelles.

En ce qui concerne la situation de la pandémie au Togo,  il a souligné que la semaine du 23 juillet au 3 août 2021, le pays a enregistré 761 cas, alors que la semaine d’avant, il y a eu 523 cas et deux semaines en arrière, le nombre était estimé à 215 cas et la semaine en cours, le Togo a enregistré 1051 cas, soit 39 %  d’augmentation par rapport à la semaine passée. Au vu de ces chiffres, on constate une progression exponentielle des cas.  Et cette progression va avec son lot de conséquences, notamment l’augmentation des hospitalisations et des décès.  En effet, a-t-il expliqué, avant on comptait 1, 2, 3 décès maximum par semaine. Mais aujourd’hui, le pays se retrouve avec 6 à 8 victimes par semaine.

Pour le Col Mohaman, la majorité des contaminations se trouve dans le grand Lomé, soit 90 %  des cas. Il a aussi signalé que toutes les préfectures du Togo sont touchées, avec au moins 1 cas. Selon le Col. Mohaman, les préfectures les plus affectées sont Oti Sud 10 cas, Zio 12, Vo 21, Lacs 19, Est Mono 13 et la préfecture d’Agou 6 cas.  Il a relevé que toutefois, les dispositions sont prises pour une bonne prise en charge des malades dans le centre dédié par l’Etat à cet effet.

La vaccination, seul moyen pour éviter les formes graves

Pour le coordinateur de la CNGR, la vaccination est le seul moyen qui permet d’éviter de développer les formes graves de la maladie. Selon lui, le gouvernement fait des efforts en commandant des vaccins. Le pays a commandé 4 millions de doses du vaccin Johnson & Johnson, dont un 1er lot a été réceptionné le 5 août dernier par Mme le Premier ministre. Ce 1er lot sera déployé dans le grand Lomé et la vaccination va débuter à compter du 16 août 2021. Il sera administré aux personnes ayant 20 ans et plus et n’ayant encore reçu aucun autre vaccin anti COVID-19. C’est un vaccin qui est administré en une seule dose. Aussi, concernant le vaccin Pfizer, l’administration des premières doses est suspendue depuis mardi. Ceci, pour permettre à ceux qui ont eu la 1ère  dose d’avoir leur seconde dose. Par rapport aux autres vaccins, notamment, Astra Zeneca, Sinovac, le gouvernement a pris des dispositions pour l’acheminement d’autres lots qui permettront de faire les 2èmes doses. Tous ceux qui veulent être vaccinés doivent alors s’enrôler en composant *844 #  ou en se rendant sur le site de vaccination, vaccin, covid-19.gouv.tg.

Le Col. Mohaman,  par ailleurs, a appelé les leaders d’opinions et les médias à jouer pleinement leur partition, pour amener le maximum de personnes à se faire vacciner. Il a aussi rappelé que les restrictions édictées par le gouvernement sont toujours en vigueur. C’est pourquoi, il a mis en garde, les tenanciers de bars, les responsables des grands hôtels, de boîtes de nuit qui continuent d’organiser des évènements qui drainent des foules à se ressaisir, sinon force sera à la loi. D’autre part, le coordinateur de la CNGR a rappelé que le Togo est à l’heure du numérique  et à cet effet, il encourage les dirigeants des entreprises sur l’organisation du travail. Il encourage également le télétravail dans les entreprises qui en ont les moyens pour éviter les clusters.

Centre de prise en charge réaménagé et équipé

Selon le directeur général du Centre de prise en charge des cas de COVID-19, le Lt-Col. Macamanzi Ataféi, dès l’apparition de la pandémie au Togo, l’Etat a pris rapidement des dispositions en réquisitionnant le CHR Lomé-commune pour soigner les malades de la COVID. Pour ce faire, des actions urgentes ont été engagées pour permettre à cet hôpital de répondre aux normes de la prise en charge de ce genre de malades. Les infrastructures ont bénéficié d’un certain réaménagement. Il y a eu la mise en place d’un service de réanimation, sans oublier la dotation des équipements médico-techniques, notamment de laboratoire, de l’imagerie médicale, etc. L’hôpital s’est aussi vu doter d’équipements allant dans le sens du traitement et de la prise en charge et de suivi des malades. Au-delà de ces équipements, il y a eu la mise en place des équipes multidisciplinaires qui combinent leurs savoir-faire pour sauver des vies.

Les types de malades admis dans le centre

« En général, les personnes admises dans notre centre sont des malades COVID positif, présentant des symptômes et nécessitant une hospitalisation. Ces malades arrivent dans des situations graves et sévères. Surtout, depuis un mois, nous ne recevons que des cas graves nécessitant des hospitalisations en réanimation. Les 90%   des cas arrivent dans un état critique depuis que cette nouvelle flambée a commencé. Des patients  proviennent en général des structures publiques, privées, confessionnelles et même des domiciles. Certains sont évacués de l’intérieur du pays. Les ambulances quittent ici, vont vers les lieux où les malades se trouvent et les ramènent d’une manière sécurisée. Les ambulances dotées au centre par l’Etat sont des ambulances médicalisées, équipées pour permettre des réanimations si cela est nécessaire au cours de transport », a expliqué Lt-Col Macamanzi

Selon lui, lorsque le malade arrive dans le centre, il y a un bilan qui est immédiatement fait, que ce soit au niveau sanguin qu’au niveau de l’imagerie médicale et le scanner, afin de faire le point. C’est à l’issue de ces actions que la prise en charge peut commencer. « Il faut préciser et insister que cette prise en charge est totalement gratuite. Le malade qui entre ici ne paie rien. Tout est fourni, médicaments, repas, assistances. Il y a aussi des commodités, notamment le WIFI pour permettre aux malades de ne pas être coupé du reste du monde et de sa famille et d’un système de surveillance permettant de surveiller à distance les paramètres vitaux des malades hospitalisés », a-t-il ajouté.

Lt-Col Macamanzi a, par ailleurs, indiqué que face à cette nouvelle flambée, l’Etat a réagi rapidement en réaménageant un autre bâtiment au sein du centre pour répondre à la demande croissante. Ainsi, du simple l’on est  passé au double.

 

Alex TEYI

 

 

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