
Une cérémonie de signature de la convention – cadre de partenariat entre les organismes gestionnaires de l’Assurance Maladie Universelle (AMU) et les institutions privées gestionnaires de couvertures complémentaires santé s’est déroulée, le 14 octobre 2025, à la direction générale de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Elle a concerné particulièrement les responsables des deux régimes d’assurance maladie de base, la CNSS et l’Institut National d’Assurance Maladie (INAM) et les compagnies d’assurance, les courtiers et les mutuelles. Cet acte constitue un pas de géant dans le processus évolutif qui s’appuie sur la complémentarité des acteurs privés et des citoyens, pour bâtir un système d’assurance plus résilient et solidaire.

Signature de la convention par le DG Awadé et M. Pilanté.
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et l’Institut National d’Assurance Maladie (INAM) gèrent, depuis le 1er janvier 2024, le régime de base de l’Assurance Maladie Universelle (AMU). De là à ce jour, ces deux organismes ont su construire des bases solides d’une couverture maladie avec des résultats probants. Cependant, les besoins en santé des populations se faisant de plus en plus sentir, il est apparu urgent de maintenir la dynamique, en proposant une offre plus complète. Ce besoin additionnel a suscité la signature, le 14 octobre 2025, d’une convention-cadre de partenariat entre la CNSS et l’INAM et les institutions privées gestionnaires de couvertures complémentaires santé.
Cet accord traduit la volonté affichée des plus hautes autorités du pays d’encourager un dialogue constructif et inclusif avec le secteur privé. Ceci, dans un élan de co-construction d’un écosystème complet et structuré de couverture maladie au Togo, reposant sur un objectif clair, tout en offrant aux populations une meilleure protection contre les risques maladies. Mais, pour que cette assurance soit totale, il est capital d’offrir aux bénéficiaires des couvertures complémentaires adaptées à leurs besoins spécifiques, avec les dispositifs existants dans un esprit de transparence, d’efficacité et de solidarité.
Cette convention permettra donc de faciliter l’accès des assurés à des couvertures additionnelles, pour la prise en charge des cas non couverts par les assurances de base, d’harmoniser les outils, les procédures et plateformes avec ceux de l’AMU, de renforcer le suivi et le contrôle pour mieux prévenir et lutter contre la fraude. Elle permettra aussi de mieux piloter la couverture santé globale, grâce à une production statistique fiable et intégrée, de digitaliser le processus, pour faciliter l’inter opérationnalité d’échanges de données, créer un cadre de collaboration entre les différents acteurs. Avec ce nouveau dispositif, il sera mis en place une feuille de soins unique de 11 feuillets qui intègre, à la fois, l’AMU et la complémentaire.
Créer un pont structuré entre la couverture de base et les offres complémentaires
Selon le directeur général de l’INAM, Justin Tchilabalo Pilanté, le législateur, en plus de la couverture de base obligatoire (contributive) a prévu également la possibilité pour tout assujetti de souscrire à des couvertures complémentaires auprès des compagnies privées d’assurances, des mutuelles de santé ou de toute autre structure de prévoyance légalement établie. Pour lui, la présente convention entre dans la construction d’un troisième palier de dispositif national de protection sociale, notamment la prévoyance complémentaire, dont la gestion se fera en parfaite cohérence avec la couverture de base, l’essentiel étant de faciliter le parcours de prise en charge de l’assuré, qui bénéficiera, à la fois, de la couverture de base et celle additionnelle. Un comité technique de suivi-évaluation de la mise en œuvre est prévu pour une application efficace sur le terrain.
Le directeur général de la CNSS, Mme Ingrid Awadé, saluant la collaboration entre les différents partenaires, dans la signature de la convention, a fait comprendre que « si l’histoire de l’Assurance Maladie Universelle (AMU) a été marquée par la volonté politique forte du Président du Conseil de garantir un socle de protection sanitaire à tous les Togolais, l’étape franchie, aujourd’hui, en est le prolongement naturel et indispensable ». Car poursuit-elle, dans un contexte où l’AMU est appelée à jouer un rôle fondamental dans notre pacte social, « cette convention vient combler le vide organisationnel et règlementaire important. Elle crée un pont structuré entre la couverture de base…et les offres complémentaires proposées par le secteur privé ».
A cette occasion, le secrétaire général du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique, de la Couverture sanitaire universelle et des Assurances, Winga Dissaliba, a indiqué que l’initiative de cette convention est une étape décisive dans la mise en œuvre effective de la couverture complémentaire de l’AMU, et représente « un pilier essentiel de la stratégie nationale de protection sociale et de santé publique ». A ses dires, l’AMU est à un tournant historique et traduit la volonté du gouvernement de « réduire les inégalités d’accès aux soins et d’assurer une meilleure protection contre le risque maladie ». Ce qui garantit à chaque citoyen un accès équitable à des soins de qualité à moindre coût.
Au niveau du Cadre National de Concertation de la Mutualité au Togo (CNCMUT), du Comité des Assureurs du Togo (CAT) et de la Fédération Togolaise des Assureurs-Conseil (FETAC), par les voix du Dr Ghislaine Saizonou, épouse Broohm, de Justin Gbadago et Adoté Akwé, c’est une fierté partagée de savoir que le Togo est sur la voie de l’extension de l’AMU. Une étape qui donne la possibilité aux organes de gestion de collaborer et d’ouvrir un dialogue institutionnel, donnant la possibilité aux institutions privées gestionnaires de couvertures complémentaires santé d’accompagner l’Etat, comme la loi l’a prévu.
Zeus POUH-PEKA
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