Criminalité & Terrorisme

Contre la criminalité transnationale et le terrorisme : Une cellule d’Analyse de Renseignement Criminel inaugurée

Le ministre Madjoulba reçoit des explications sur le fonctionnement de la cellule.
Contre la criminalité transnationale et le terrorisme : Une cellule d’Analyse de Renseignement Criminel inaugurée

Le ministère de la Sécurité et de la Protection civile renforce son dispositif de lutte contre la criminalité transnationale et les crimes organisés. Il vient de créer la cellule d’Analyse de Renseignement Criminel (ANACRIM) du Centre d’Information Policière du Togo (CIPT), structure inaugurée, le 17 décembre 2024 dans les locaux de son département annexe, à Lomé. Outil au service de l’enquête, l’ANACRIM contribuera à apporter des solutions tangibles aux défis sécuritaires dans le pays et la sous-région.

Le ministre Madjoulba (à droite) coupe le ruban inaugural.

Membres du corps diplomatique et responsables des services chargés de l’application de la loi au Togo ont pris part, le 17 décembre 2024, à Lomé, au lancement des activités marquant l’inauguration de la cellule d’Analyse de Renseignement Criminel (ANACRIM) du Centre d’Information Policière du Togo (CIPT).

Financée par l’Union Européenne (UE), sous l’égide de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et mise en œuvre par l’Interpol, l’ANACRIM est une unité de réflexion sur les stratégies de la police à mettre en œuvre, pour éradiquer la criminalité sur toutes ses formes et renforcer la lutte contre les menaces sécuritaires dans le pays. C’est un outil précieux au service de l’enquête, dont le rôle est essentiel pour le démantèlement des réseaux de malfaiteurs face à la sophistication des modes opératoires et des moyens mis en œuvre par les groupes criminels. La cellule se compose des effectifs de la police et de la gendarmerie au cœur de la sécurité intérieure qui ont bénéficié d’une formation rigoureuse. Elle est équipée de logiciels de pointe pour un meilleur résultat.

Renforcer les efforts du gouvernement

A cette occasion, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Col Calixte Batossie Madjoulba, a rappelé que l’ANACRIM s’inscrit dans le cadre du programme « Système d’Information Policière d’Afrique de l’Ouest (SIPAO) », une initiative des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Afrique de l’Ouest, pour lutter efficacement contre les crimes transnationaux organisés et le terrorisme.

Selon ses explications, ce programme, qui vise à fournir aux services nationaux chargés de l’application de la loi, une plateforme d’enregistrement, de traitement et de partage d’information policière, s’inscrit parfaitement dans les axes de la feuille de route nationale : garantir la sécurité pour tous et transformer les services publics pour une meilleure efficacité. Le programme SIPAO vient renforcer les efforts du gouvernement qui multiplie les initiatives, pour renforcer la sécurité dans le pays et améliorer les conditions de vie des populations. Mais, il souligne que face à ce contexte mondial de plus en plus complexe et évolutif, marqué par la persistance de la criminalité classique et de crime transnational organisé, mais aussi à l’ascension inquiétante des groupes radicaux et extrémistes violents, il devient impératif de se doter d’outils nécessaires, pour anticiper et contrer ces menaces. La création de la cellule d’analyse s’inscrit dans cette vision proactive et intégrée de la sécurité, a signifié le ministre Madjoulba. « En rassemblant les professionnels de la sécurité pour analyser les données criminelles, nous renforçons ainsi notre capacité à prendre en compte la dynamique criminelle, à repérer les tendances émergentes et surtout à élaborer les stratégies les plus efficaces pour protéger nos populations des agressions et des violences de toutes sortes », a-t-il dit. Au regard des enjeux, le ministre Madjoulba a rassuré les partenaires de son engagement personnel et de celui du gouvernement à faire du SIPAO et de la nouvelle cellule d’analyse criminelle, un outil incontournable dans l’architecture sécuritaire du Togo. Il a exprimé ses remerciements aux partenaires pour leur soutien aux efforts du pays dans la lutte contre ces fléaux mondiaux qui affectent la tranquillité des citoyens.

Rappel de l’importance de l’analyse criminelle

De son côté, le commissaire de police Nouroudine Ouro-Salim a rappelé l’importance de l’analyse criminelle qui est essentielle pour l’efficacité des systèmes de justice pénale moderne. « Elle transforme les données brutes en informations utiles, permet une meilleure compréhension de la criminalité et soutient les efforts des services de sécurité pour prévenir et résoudre les crimes », a-t-il dit. Selon le commissaire Ouro-Salim, la cellule fournira deux grands types d’analyse, à savoir : l’analyse opérationnelle et l’analyse stratégique. La première analyse poursuit un objectif de répression à court et moyen termes, assorti d’un résultat immédiat. L’analyse stratégique est axée sur l’étude, le suivi et la prévision de l’évolution de la criminalité dans un espace géographique donné.

Pour leur part, le chargé d’affaires par intérim de l’UE, M. Paolo Salvia, et le Représentant-résident de la CEDEAO, M. Banjai Bacar Barros, ont salué l’inauguration de cette nouvelle unité qui renforce l’engagement du gouvernement à faire face aux défis sécuritaires dans la sous-région. Ils ont félicité les autorités togolaises, pour la mise en œuvre efficace du programme SIPAO qui occupe une place importante dans l’architecture sécuritaire du pays. En effet, il « permet de fournir immédiatement aux services d’enquêtes, les renseignements utiles sur les antécédents judiciaires de toute personne poursuivie, mais aussi de retrouver des personnes recherchées, des armes, des véhicules et d’autres objets d’intérêt des enquêteurs ».

Le Togo a rejoint le programme SIPAO, en 2017. Patouani BATCHAMLA

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