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Conseil National de Crédit du Togo : Le taux de croissance économique attendu autour de 6,3%

Le ministre Barcola (milieu) a présidé les travaux du Conseil
Conseil National de Crédit du Togo : Le taux de croissance économique attendu autour de 6,3%

Le Conseil National de Crédit, pour le compte du troisième trimestre de l’année 2025, s’est tenu, mardi 30 septembre 2025, au siège national de la BCEAO à Lomé. A l’ordre du jour, l’examen de la situation sur le rapatriement des recettes d’exportation à fin juin 2025 ; et de l’évolution de la situation économique, monétaire et du système bancaire et financier du Togo, sur la même période. L’on retient que, malgré les risques qui pèsent sur la conjoncture économique mondiale, l’économie nationale demeure résiliente, avec un taux de croissance attendu de 6,3%.

Les membres du Conseil National de Crédit lors des travaux

Les travaux du Conseil National de Crédit ont regroupé, mardi 30 septembre 2025, à l’agence nationale de la BCEAO, à Lomé, les membres autour du ministre de l’Economie et des Finances, Essowè Georges Barcola. Ceci, pour examiner la situation sur le rapatriement des recettes d’exportation et l’évolution de la situation économique, monétaire et du système bancaire et financier du Togo à fin juin 2025. Avant d’aborder les sujets inscrits à l’ordre du jour, le ministre Barcola a fait quelques commentaires sur la situation économique et financière du Togo.

Sur la situation économique, il a souligné que les données disponibles indiquent que, malgré les risques qui pèsent sur la conjoncture économique mondiale, l’économie nationale demeure résiliente, en liaison avec les différentes mesures de politiques économiques prises par le gouvernement. A cet effet, le taux de croissance économique est attendu autour de 6,3% en 2025. Et tous les secteurs contribueront à cette croissance économique, en particulier le secteur tertiaire qui demeure le moteur de la croissance économique, a-t-il relevé.

Enfin, l’indicateur du climat des affaires est resté stable à 101 sur la période sous-revue, ce qui traduit le maintien de la confiance des chefs d’entreprise, quant à l’orientation favorable de l’activité économique sur cette période. Cette évolution encourageante de la conjoncture économique s’accompagne de la décélération du niveau général des prix et de la maîtrise du taux d’endettement public. Le taux moyen d’inflation est ressorti à 1,2% à fin juin 2025, contre 3,2% un an plus tôt.

Quant à la dette publique, elle reste maîtrisée à 65% du Produit Intérieur Brut (PIB) sur la même période, contre 69% du PIB à fin décembre 2024. Un taux en dessous de la norme communautaire plafond de 70%.

Des évolutions avec un impact favorable significatif sur le plan socio-économique

Ce cadre macroéconomique, globalement favorable, a permis au secteur financier de maintenir son dynamisme, avec la bonne tenue de la plupart de ses principaux indicateurs. Ces évolutions ont eu un impact favorable significatif sur le plan socio-économique, comme en témoigne l’amélioration récente de l’Indice de Développement Humain (IDH) du Togo, où le Togo a enregistré un bond satisfaisant en étant classé 2ᵉ pays le plus performant dans l’UEMOA et 4ᵉ au niveau de la CEDEAO.

Le ministre Barcola a tenu, à cet égard, à souligner la contribution déterminante du secteur financier dans l’obtention de ces résultats.

Sur le financement de l’économie et la situation du secteur financier, M. Barcola a noté quelques évolutions encourageantes et certains défis à relever. La première est relative à l’accroissement continu du volume de crédit octroyé aux opérateurs économiques. En effet, a-t-il précisé, sur les six premiers mois de l’année 2025, le volume des nouvelles mises en place de crédits bancaires a progressé de 22% en un an pour s’établir à 543 milliards.

Au niveau des institutions de microfinance, sur la même période, les nouveaux concours en faveur des agents économiques se sont élevés à 141 milliards, contre 142 milliards un an plus tôt.

La deuxième évolution positive est relative à la poursuite de l’assainissement du portefeuille de crédit des banques, avec un taux brut de dégradation qui est passé de 7,6% au 30 juin 2024 à 7% à fin juin 2025.

Enfin, le troisième constat, également positif, concerne la baisse du coût du crédit, avec un taux d’intérêt débiteur moyen ressorti à 7,5% au deuxième trimestre 2025, contre 8% à la même période de 2024. « Je me réjouis particulièrement du repli des taux pratiqués aux micros et aux moyennes entreprises, qui ont enregistré des baisses respectives de 60 et 20 points de base, en glissement annuel. Pour mémoire, ces taux s’établissent à 8,5% pour les micros entreprises et à 8,0% pour les entreprises de taille moyenne », a fait savoir le ministre, en félicitant tous les acteurs, en particulier les premiers responsables des établissements de crédit et des institutions de microfinance, pour ces évolutions positives.

 Il a aussi profité de l’occasion pour les exhorter à relever, d’ici à la fin de l’année 2025, les défis qui se posent aux secteurs bancaires et de la microfinance, notamment : l’amélioration de la qualité de leurs produits et services à la clientèle, en particulier l’accueil et le délai d’attente pour les opérations aux guichets ; et la prise en charge diligente des réclamations des clients.

Le ministre de l’Economie et des Finances a invité particulièrement les premiers dirigeants des institutions de microfinance, à prendre des mesures appropriées pour inverser la dégradation continue de leurs portefeuilles de crédit, afin d’assurer une solidité du secteur de la microfinance qui bénéficie surtout aux couches les plus vulnérables.

Blandine TAGBA-ABAKI

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