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Comment mettre fin à l’utilisation abusive des OBNL à des fins terroristes ?

vue partielle des délégués des différents pays
Comment mettre fin à l’utilisation abusive des OBNL à des fins terroristes ?

Un atelier régional sur la prévention de l’utilisation des Organisations à But Non Lucratif (OBNL) à des fins terroristes a ouvert ses travaux, ce mercredi à Lomé. Il est organisé par le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) et réunit, pendant 3 jours, des régulateurs, décideurs et représentants des organisations de la société civile des pays membres du GIABA. Ceci, pour une réflexion approfondie sur les bonnes pratiques et les mécanismes à élaborer et à mettre en œuvre pour prévenir l’utilisation abusive des organisations à but non lucratifs à des fin terroristes.

 Aujourd’hui, le terrorisme, ce mal prépondérant du siècle qui cause souffrance, désolation et autres conséquences graves, n’épargne personne et aucun pays au monde. C’est conscient de cet état de chose que le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) multiplie, depuis plusieurs années, des rencontres de réflexion pour trouver des mécanismes appropriés, en vue de mettre fin au blanchiment de capitaux qui sous-tend le terrorisme. Ce mercredi,  il a ouvert à Lomé, un atelier régional consacré à la prévention de l’utilisation des organisations à But Non Lucratif (OBNL) communément appelées ONG, à des fins terroristes.

L’importance des OBNL dans le développement des économies n’est plus à démontrer, de par leurs prestations humanitaires et services essentiels. Malheureusement, des études récentes ont démontré que ces OBNL sont exploitées à des fins terroristes. En effet, jouissant de la confiance des populations et accédant à des sources considérables, les OBNL sont des devenus un terreau  pour les terroristes ou vulnérables au mauvais emploi pour financer le terrorisme. En outre, elles sont utilisées comme cadre de radicalisation ou filière de recrutement des futurs terroristes. Celles ayant une présence mondiale fournissent un cadre pour des opérations transnationales, y compris les zones d’insécurité et affectées par des conflits où des groupes terroristes peuvent se trouver ou chercher à opérer. Des faits qui mettent en évidence la nécessité pour les Etats membres du GIABA de mettre en œuvre des mesures de surveillance et de contrôle de dons faits aux ONG. C’est dans ce cadre qu’intervient cette rencontre sous régionale pour trouver les bonnes pratiques et réfléchir aux mécanismes pouvant favoriser la coopération et la collaboration, en vue de la protection et de la prévention de l’utilisation abusive du secteur des OBNL aux fins de terrorisme. Une initiative qui vise à créer, de concert avec les acteurs impliqués les conditions propices à une application effective des dispositions prescrites par les recommandations du Groupe d’Action Financière (GAFI) pour empêcher l’utilisation des OBNL à des fins de criminalité financière. Jusqu’à mercredi, les experts venus des 15 pays membres du GIABA, vont plancher sur plusieurs modules, table ronde et partage d’expériences.

Au nom du ministre de l’Economie et des Finances, M. Kossi Tofio a salué la tenue de cet atelier à Lomé qui entre dans le cadre des efforts accomplis par le GIABA pour éradiquer le terrorisme. Il a indiqué que, conscient de la vulnérabilité des OBNL au blanchiment de capitaux à des fins terroristes, le Togo a adopté des textes et différentes mesures relatives à la lutte contre le financement du terrorisme. Il a déclaré, néanmoins, qu’à ce jour, aucun  organisme à but non lucratif exerçant au Togo n’est soupçonné de soutien aux organisations terroristes. Pour M. Tofio, la contribution à la construction de la paix et de la sécurité au plan international, la garantie de la sécurité des populations et la promotion du développement économique constituent la préoccupation des dirigeants de la sous-région. C’est pourquoi, a-t-il dit, la lutte contre le terrorisme et son financement est, et reste une priorité. « Pour honorer cet engagement collectif, nous devons  nous mettre au travail », a-t-il ajouté.

Le directeur général du GIABA, Col. Adama Coulibaly, a, quant à lui, souligné que cet atelier a été organisé dans le cadre du programme de sensibilisation et de formation des parties prenantes à la Lutte contre le Blanchiment et le Financement du Terrorisme (LBFT), qui est une lutte collective. Les résultats attendus de cet atelier sont, à l’échelle de chaque pays, d’aboutir à une plus grande sécurisation des systèmes financiers, de l’espace d’investissement, afin que la région devienne plus attractive au niveau des institutions de développement et de finance, a ajouté M. Coulibaly.

A noter que le Groupe Intergouvernemental d’action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest  (GIABA) est une institution spécialisée de la CEDEAO. La branche nationale du GIABA est la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières du Togo (CENTIF-Togo).

Blandine TAGBA-ABAKI

 

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