Financement du Terrorisme

Blanchiment de capitaux et le financement d’activités criminelles : le CENTIF veut contrer ces deux fléaux aux conséquences destructrices

Les différents partenaires de lutte à l'atelier en photo de famille
Blanchiment de capitaux et le financement d’activités criminelles : le CENTIF veut contrer ces deux fléaux aux conséquences destructrices

Un atelier de sensibilisation à l’actif de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières du Togo (CENTIF) a été organisé conjointement avec le Comité National de Coordination (CONAC). Il a démarré ses travaux de deux jours, le 10 juin 2025, à l’intention des sociétés d’assurances et des intermédiaires associés sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le but final est de renforcer le dispositif national visant à contrer ces deux fléaux aux conséquences destructrices.

Le secteur des assurances constitue un maillon économique important et, à ce titre, est sujet à une vulnérabilité particulière aux risques inhérents au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. Cela s’expliquant par le fait que des criminels peuvent investir dans des contrats d’assurance-vie avec des fonds illicites et par la suite les racheter sous une légalité apparente convertissant ainsi l’argent sale en argent propre. Dans le souci d’approfondir la compréhension des mécanismes de prévention, de partager les meilleures pratiques et de coaliser les forces pour renforcer le dispositif de lutte contre les crimes financiers dans ce secteur stratégique, un atelier a démarré ses travaux hier, à Lomé. Il est à l’initiative de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières du Togo (CENTIF), et vise à renforcer les connaissances sur les risques, les techniques et conséquences du blanchiment de capitaux, à présenter le cadre légal, réglementaire et institutionnel en vigueur au Togo et encourager la coopération et la coordination entre les acteurs publics et privés, pour une lutte concertée, efficace et anticipative. Des actions qui s’appuient sur la vigilance, la détection et la déclaration des opérations suspectes, conformément aux obligations qui s’imposent.

Cela est d’autant capital, selon le secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, Stéphane Akaya, que « le blanchiment et le financement du terrorisme ne sont pas des infractions comme les autres. Ce sont des menaces qui sapent les fondements de notre économie, fragilisent la stabilité financière et exposent notre pays à des risques de réputation, ainsi qu’à des sanctions internationales ». Ce qui entrave le développement durable auquel le pays aspire. 

Le président de la CENTIF-Togo, Tchaa Bignossi Aquiteme, a invité, de ce fait, les dirigeants des compagnies d’assurances et les intermédiaires à « prendre pleinement conscience de leurs rôle stratégique et responsabilités dans l’identification des opérations suspectes et dans la mise en œuvre des mécanismes efficaces pour contrer ces risques. Cela inclut une vigilance accrue lors de la souscription, du paiement de primes en espèces, des rachats anticipés ou encore des changements fréquents de bénéficiaires ». Et pour cause, les compagnies d’assurances sont exposées à des risques spécifiques, à savoir : l’utilisation abusive des contrats d’assurance-vie ou d’autres produits à des fins de dissimulation de fonds illicites ou de financement d’activités criminelles.

Face à toutes ces menaces, le directeur national des assurances, Assignon Koffi, interpelle sur l’urgence d’agir de manière collective pour détecter et signaler des cas indélicats, afin que le secteur ne devienne un maillon faible du dispositif national. Il a rassuré de tous les appuis visant à renforcer la résilience, la transparence et la confiance du secteur par la formation continue des acteurs et la promotion d’une synergie entre tous les partenaires impliqués.

Zeus POUH-PEKA

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