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Au lendemain des réjouissances de fin d’année : Les activités reprennent timidement à Lomé

Les artères du grand marché de Lomé peu fréquentées
Au lendemain des réjouissances de fin d’année : Les activités reprennent timidement à Lomé

Finie l’ambiance des fêtes et les folles dépenses. Depuis, ce matin,  l’heure est à la reprise timide des activités dans la ville de Lomé. C’est aussi le moment des bilans. Certains commerçants se frottent les mains et remercient Dieu, le Tout-Puissant de leur avoir permis de se faire des bénéfices. D’autres nourrissent l’espoir de se rattraper avec la nouvelle année qu’ils espèrent prometteuse. Pour d’autres encore, c’est comment gérer les invendus des produits occasionnels périssables. Du côté des salariés, le mois de janvier apparaît comme le plus long de l’année.

Avec la demi-journée du 31 décembre et le mercredi 2 janvier déclarées fériées par le gouvernement, les Togolais ont bénéficié d’un temps rallongé de fête de fin d’année. Occasion de retrouvailles pour certains, moment de bilan pour d’autres. Chacun a célébré, à sa manière, les fêtes de fin d’année avec un dénominateur commun : des dépenses supplémentaires pour tous les foyers.

Le travail a repris au niveau de l’administration publique tout comme dans les entreprises privées. Mais, dans le secteur commercial, on note une certaine timidité. Pour Mme Aimée Ayikoué, revendeuse de prêt-à-porter au grand marché d’Adawlato, « Beaucoup de gent sont venus se procurer de quoi s’habiller et habiller leurs familles ils n’ont pas d’argent. Il faut attendre un peu  pour le retour à la normal à compte goutte ». Chez Mme Tatiana Baniza, revendeuse de mèches, de perruques et autres produits de beauté dans le quartier commercial, la situation demeure la même avant et après ces fêtes. Ceci, selon elle, serait dû, à « la crise socio-politique  que le Togo traverse. Une crise marquée par des manifestations publiques dans les rues, par l’opposition, à mes yeux, semble n’a pour option que la politique de la chaise vide, refusant  de contribuer au développement du pays ». Cette crise, poursuit-elle, a négativement impacté les activités économiques et le vécu quotidien des Togolais. « Toutefois, je ne perds pas espoir ».

La restauration, un secteur plus affecté

Certains petits restaurants des bords de rues peinent à ouvrir, par précaution. Ils craignent de ne pouvoir vendre des repas préparés. Quelques rares courageux dans ce secteur ont repris leurs activités. Mais, l’affluence ne se fait pas encore sentir comme avant. Cela s’explique, selon M. Djibril, boucher à Adawlato, par le fait que certains, dans l’euphorie des fêtes, ont tellement consommé de viande qu’ils n’en éprouvent pas encore l’envie. D’autres, pour avoir beaucoup dépensé pendant les deux fêtes, à savoir : la Noël et le Nouvel An, n’ont plus d’argent pour en acheter. Cette situation affecte aussi les revendeurs de bétail, de volailles, entre autres.  Que ce soit aux marchés d’Adétikopé, de Gbossimé, la clientèle est rare. Par conséquent, on constate  une légère baisse des prix des caprins, volailles et autres animaux. Ce n’est pas une surprise pour moi. « Après les fêtes, c’est toujours comme ça », se console Mlle Alice au marché de Gbossimé. Pour cette femme, l’heure est aux remerciements à Dieu le Créateur qui leur a permis de vendre durant les fêtes. « Nous lui rendons infiniment grâce pour tous ses bienfaits en notre faveur », dit-elle.

Les boutiques de liqueurs et les bars connaissent également le même sort à quelques différences près. L’affluence dans les bars a sensiblement baissé. « Je me contente de la musique pour ne pas somnoler », déclaré Adrien, gérant d’un bar à Tokoin Ramco, en rangeant les liqueurs sur les étagères.

Dans le domaine vestimentaire, même cas de figure. Les gens ne sentent plus la nécessité de s’acheter des vêtements. Ils en ont suffisamment acheté pour les fêtes. « Pour nous commerçants, c’est le moment de faire le bilan et de savoir ce que nous avons pu gagner comme gain ».

L’angoisse du monde salarié

« Après les fêtes, nous fonctionnaires avons maintenant les pieds sur terre. Vendons le reste de nos liqueurs à demi prix pour faire face à nos petites responsabilités, pour venir à bout du mois de janvier qui paraît le plus long de l’année ». C’est en ces termes que Jacques Tèhèwa, chef service dans un service de l’administration de la place résume avec humour, l’angoisse des salariés. En réalité, tel est perçu le mois de janvier par la plupart des salariés. Les salariés sont, souvent payés comme c’est le cas, cette année, avant la fin du mois de décembre. Ceci, pour leur permettre de préparer la Noël et la fête du Nouvel An. Chacun voulant à tout prix satisfaire sa famille, en de pareilles circonstances et à ces petits caprices, des salariés se retrouvent sans argent bien avant la fin du mois de janvier. Ainsi, ils ont tendance à croire que ce mois est le plus long car, disent-ils, il finit difficilement. Mais, certaines personnes averties prennent des précautions pour ne pas tomber sous le coup d’une mauvaise aventure surprise. « Quand je perçois mon salaire du mois de décembre, déclare M. Essoham Tchalim, fonctionnaire de son état, je m’approvisionne pour couvrir tout le mois. Si vous laissez de l’argent avec vous, dit-il, vous allez le gaspiller pendant les fêtes sans le savoir et après vous ne saurez que faire pour joindre les deux bouts ».

Certains pour se consoler, tentent à l’instar de M. Marc Kalao, un autre salarié espèrent que les salaires tombent probablement avant la fin de janvier et comportent peut être un bonus pour soulager les travailleurs. Pour sortir de ce cercle vicieux, mieux vaut commencer à épargner chaque mois quelque chose jusqu’en décembre. Comme-ça, cette épargne permettra de s’en  servir et de laisser de côté le salaire de janvier, suggère Mme Afèyitom Amizou, enseignante.

Kpinzou EDJEOU

 

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