Les travaux d’une table ronde sur la problématique de la gestion des sachets plastiques au Togo sont ouverts, le 10 Août 2023, à Lomé, à l’initiative du ministère de l’Environnement et des Ressources forestières. Cette activité deux jours se situe dans le cadre de la 51e édition de la journée mondiale de l’environnement, célébrée le 5 juin dernier. Elle se veut un cadre d’échanges, en vue d’établir un système permettant la reprise des sachets et emballages vers des unités de réutilisation, tout en accordant une attention particulière à leur gestion durable et à la qualité de l’air.
C’est le ministre de tutelle, M. Katari Foli-Bazi de l’Environnement et des Ressources forestières qui a présidé les travaux de cette table ronde sur la problématique de la gestion des sachets plastiques au Togo. C’était en présence de ses collègues en charge des ministères du commerce, Kodjo Adédzé, des transports, Affoh Atcha Dédji, et de l’enseignement technique, Kokou Eké Hodin, ainsi que de la représentante résidente du PNUD au Togo, Mme Binta Sanneh, et de la présidente de la CCI-Togo, Mme Nathalie Bitho.
En effet, depuis quelques temps, le gouvernement togolais a pris conscience de la problématique de la gestion des déchets plastiques, en mettant en place plusieurs mesures et un arsenal juridique pour lutter contre leur utilisation excessive. En 2018, une loi a été adoptée interdisant la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables. Une autre, votée en 2011, fixait les modalités de gestion desdits sachets, en visant essentiellement à prévenir et à réduire leur volume et leur nocivité sur la santé humaine. Malgré toutes ces mesures prises, l’utilisation de ces plastiques est devenue une problématique environnementale majeure, en raison des graves conséquences qu’elle engendre sur l’environnement ainsi que sur la santé humaine.
La pollution de ces sachets plastiques a des conséquences néfastes sur les écosystèmes terrestres et aquatiques, menaçant la faune et la flore. Les sacs plastiques qui sont souvent abandonnés dans la nature obstruent les canaux d’écoulement. Ils ont également des répercussions sur la santé humaine. Une fois ces plastiques brûlés à l’air libre, ils dégagent des substances toxiques, augmentant ainsi les risques de maladies respiratoires. C’est donc pour faire face à ces conséquences, de plus en plus dramatiques, que cette table ronde est initiée. L’objectif étant d’amener toutes les parties prenantes de la filière à une synergie d’actions, en vue d’éradiquer ce phénomène. Pour ce faire, les participants, venus des secteur publics, privés et de la société civile, vont se pencher sur plusieurs thématiques : « Le cadre juridique et institutionnel : cas national, africain et mondial », « les impacts des déchets plastiques sur la santé humaine, animale et environnementale », « l’économie circulaire dans le secteur des déchets plastiques », « le soutien aux initiatives de gestion des déchets plastiques ». Par ailleurs, il est prévu des visites de stands et des initiatives de recyclages aux promoteurs, etc.
Un problème planétaire exigeant une réponse urgente
A l’occasion, le ministre en charge de l’Environnement, M. Katari Foli-Bazi, a souligné qu’aujourd’hui, la pollution plastique est un problème planétaire qui exige une réponse urgente. Pour lui, les répercussions que l’on commence à appréhender représentent une menace majeure pour la planète. « La dimension planétaire de la pollution plastique, doublée de sa nature transfrontalière, requièrent une coopération et une coordination interétatiques à l’échelle régionale et mondiale. C’est pourquoi la Commission de la CEDEAO, qui depuis 2013 s’est penchée sur cette problématique, a initié un projet de règlement portant harmonisation et réglementation des produits plastiques et la gestion écologiquement rationnelle de ces déchets, au sein des Etats membres », a-t-il laissé entendre. Il a, enfin, lancé un appel à toutes les parties prenantes, pour plus de responsabilité environnementale face à la dégradation accélérée de la nature et des ressources naturelles. Car, dit-il, la prolifération des sachets plastiques plus dangereux que serviables, menace l’existence humaine, d’aujourd’hui, et celle des générations à venir.
De l’avis de la représentante résidente du PNUD, Mme Binta Sanneh, le plastique se retrouve aujourd’hui partout, il s’est effrayé un chemin dans les emballages, les modes de construction et jusque dans les plus petits objets de la vie courante. « D’après le Programme des Nations Unies pour l’Environnement(PNUE), la production de plastiques est passée de 2 millions de tonnes, en 1950, à 248 millions en 2017, devenant ainsi une industrie mondiale évaluée à plus de 522 milliards de dollars US. Les conséquences de la production et de la pollution du plastique sur la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de la diversité biologique et de la pollution, sont une catastrophe en devenir », a-t-elle fait savoir. Pour elle, les partenaires techniques et financiers du secteur de l’environnement au Togo travaillent pour apporter leurs appuis au gouvernement, en vue de contribuer à lutter contre la prolifération des plastiques.
Firmin DEFALEONA
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