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A l’Assemblée Nationale : Les députés fraîchement élus prennent fonction

Vue partielle des nouveaux députés
A l’Assemblée Nationale : Les députés fraîchement élus prennent fonction

Les députés de la VIe législature de la IVe République, élus aux élections du 20 décembre dernier, ont fait leur rentrée parlementaire ce 8 janvier 2019. Quatre-vingt-dix (90) députés sur les quatre-vingt et onze (91) ont pris part à cette 1re séance plénière de la session de plein droit. Elle a été marquée par  deux communications, suivies de la mise en place d’une commission de 13 membres, chargée de revisiter le règlement intérieur de l’institution. Les travaux ont été dirigés par le doyen d’âge de circonstance, l’honorable André Kouassi Ablom Johnson, assisté de deux jeunes, Sénou Soklingbé et Kodzo Tsitsopé Améganvi, remplissant les fonctions de secrétaires. Le ministre de la Justice et des Relations avec les Institutions de la République, M. Pius Agbétomey, y était présent  en tant que commissaire du gouvernement.

Cette 1re séance de la session de plein droit a été consacrée à l’annonce des personnes élues et à une lecture de la requête en contestation d’élection et décision de la Cour constitutionnelle. Après avoir écouté ces deux communications, les 90 députés présents ont procédé à la mise en place d’une commission de 13 membres, dont 7 issus du parti UNIR, 4 des autres partis politiques et 2 des indépendants. Cette commission va se pencher, durant la semaine, sur le règlement intérieur de l’Assemblée, en vue de son adoption, lors de la 2e séance prévue pour lundi prochain.

En ouvrant les travaux, le doyen d’âge, le député  André Kouassi Ablom Johnson, a fait comprendre que le 04 janvier 2019, il a reçu de la Cour Constitutionnelle l’ordonnance N°001/2019/CCT portant désignation du doyen d’âge, l’informant que le député élu de la circonscription de Sotouboua-Mô, Ouro Katombi né en 1947 est malade. Et par conséquent, Ablom Johnson, député élu de la circonscription électorale de Lacs-Bas Mono, né le 17 octobre 1948, est désigné pour convoquer et présider la session de droit de la nouvelle législature. Ainsi, en sa qualité de doyen d’âge à la faveur des dispositions légales, l’honorable Johnson a rendu grâce à Dieu pour l’année qui commence et adressé ses meilleurs vœux à chacune et chacun des députés. La République, a-t-il dit, s’incarne dans les hommes investis par le suffrage populaire qui s’organise dans l’antre de la démocratie qui est l’Assemblée nationale. « Notre session s’ouvre alors que des cœurs sont encore meurtris suite aux épisodes regrettables et douloureux que notre pays a connu ces derniers temps », a-t-il fait entendre, avant de saluer la détermination des braves populations togolaises qui, par leur ardeur et leur dévouement, ont contribué, à travers les législatives du 20 décembre 2018, à élire les 91 députés. M. Johnson a aussi salué la mobilisation de la communauté internationale, africaine et sous régionale pour leur implication dans la crise politique togolaise.

Poser des actes qui garantissent la démocratie

Pour le doyen d’âge, les défis, qui attendent cette nouvelle législature, sont énormes, pour faire avancer le pays sur la voie du développement et de la construction de la destinée commune. Il s’agit, selon lui, d’aller rapidement aux réformes constitutionnelles et institutionnelles, afin de consolider la paix au Togo. Il a appelé l’ensemble des députés à transcender les divergences pour faire évoluer le cadre institutionnel et politique, qui reste une profonde aspiration du peuple togolais. Il a également fait comprendre qu’ils ont l’impérieux devoir de voter des lois justes et équitables qui renforcent le développement socio-économique, dans l’intérêt général, en traduisant les craintes, les espoirs et les aspirations profondes des concitoyens. M. Johnson a appelé ses collègues à un sursaut national, pour que cette législature marque à jamais l’histoire de la nation. « L’amour de la patrie et les valeurs nationales, doivent guider nos échanges. Il y a, pour nous, nécessité de transcender l’esprit partisan pour nous inscrire résolument dans une dynamique républicaine. Les opinions divergentes, les désaccords et les débats contradictoires ne devront pas nous faire perdre de vue l’importance de cheminer ensemble, en usant du dialogue et de la bienveillance pour trouver le nécessaire équilibre qui garantisse la paix et la stabilité tout en préservant les libertés individuelles. Le Togo est débout, il est en marche et il avance », a-t-il conclu.

Avis de Komandéga Taama du NET

Pour le député du Nouvel Engagement Togolais, M. Gerry Tama, le message du doyen d’âge est empreint de convivialité et de responsabilité. Selon lui, il y a quelque chose qu’on doit pouvoir innover à cette Assemblée constructive, qui représente le peuple togolais, reste à l’écoute de ses aspirations en jouant valablement le rôle de contrôle de l’action du gouvernement. « Il est évident que si nous rentrons uniquement dans la majorité mécanique, nous aurons des difficultés. Mais, je crois qu’il y a des hommes de bonne volonté, des gens à qui le peuple a confié une lourde responsabilité. Je pense que nous n’allons pas nous éterniser dans les luttes uniquement de majorité mécanique. Quant vous avez une loi sociale qui concerne le devenir du peuple togolais, je ne vois pas un seul député qui va s’opposer à cette loi, parce qu’elle est sociale, regarde l’environnement et les gouvernances. Je crois que nous avons des personnes responsables ici et nous sommes 91 élus et tous, nous allons travailler pour le peuple togolais », a-t-il indiqué.

Le député Molgah Kadjaka Abougnima de l’UNIR

«… Je me sens très enthousiaste de travailler pour faire décoller mon pays. J’espère jouer mon rôle à l’Assemblée nationale, en votant des lois qui vont dans l’intérêt de la population ».

Kodjo Agbéyomé du MPDD

« Je pense honnêtement que le discours du doyen d’âge est très structuré et ouvre le chemin de l’espérance. Je pense que ce qui va se passer, ne doit pas être partisan et ne regarder que l’intérêt national. Je pense que c’est au nom de la recherche de l’intérêt national que nous avons accepté de compétir, afin d’être à l’Assemblée nationale. Notre posture militera uniquement dans ce sens. Ce qui va dans l’intérêt national et consolide l’avenir de la nation. Je pense que nous avons une législature assez intéressante ».

Gaëtan Doh Mawukplonam Ahoomey-Zunu, député UFC et personne non-voyante

« Je suis à l’Assemblée nationale en tant que citoyen togolais. Ensuite, ma nature est différente de celle de mes collègues députés, je suis une personne non voyante. Mais, en ce moment, je me ressens avec solennité, avec fierté et avec gravité. Gravité, parce que je suis une personne handicapée, vulnérable et fragile. Je voudrais apporter ma contribution qu’est la paix, la sincérité, le travail, l’équité, la justice dans notre pays. Je crois que nous parviendrons. Je ne voudrais pas travailler sans les personnes vulnérables. Je veux travailler sans laisser personne de côté. Mon défi serait de convaincre mes collègues pour que tous nos travaux puissent prendre en compte les spécificités de chaque catégorie de population de notre pays. Ceci, pour que la prospérité puisse partir de la base vers le sommet. Les grandes choses ne sont grandes que si elles peuvent profiter au plus grand nombre. Il ne s’agit pas d’être une minorité dans une masse. Ce n’est pas par la force ni la puissance. C’est par l’esprit de Dieu, la volonté du peuple, le courage de faire mieux que ce qui se faisait hier. Je pense que nous comprendrons que si nous savons faire marcher le plus petit, nous ferons courir le plus fort ».

Komla GOKATSE

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