Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) poursuit son action d’indemnisation des victimes non-vulnérables des violences à caractère politique de 2005 depuis le 20 mars 2018. Ainsi, au terme des opérations consacrées aux victimes non-vulnérables dans le pôle III (Maritime et Lomé-Commune), le HCRRUN a noté avec satisfaction le déroulement des activités dans cette zone dont la dernière étape a été bouclée vendredi 6 mars, avec des bénéficiaires de Zio et Yoto.
Au cours d’un point de presse, à Tsévié, à l’issue des opérations du pôle de Maritime, le 1er rapporteur de l’institution, Dr Wiyao Evalo, représentant la présidente du HCRRUN, a souligné que l’indemnisation des victimes non vulnérables à mi-parcours augure de bonnes perspectives, notamment en ce qui concerne l’adhésion de la population et particulièrement des victimes. Il a relevé que dans les préfectures de Vo, des Lacs et de Bas-Mono, qui totalisaient 180 victimes non vulnérables, 133, soit 74% ont perçu leurs indemnités et le niveau de satisfaction de ces victimes a été de 95,7%. De même, dans les préfectures de Zio et de Yoto où étaient attendues 136 victimes, 78 victimes, soit 56,7% ont reçu leurs indemnités et il ressort que 97,4% de ces victimes couvertes se sont dites satisfaites du processus. « Dans l’ensemble, les statistiques montrent que pour le moment, 65,2% des victimes non vulnérables du Pôle de la Maritime ont perçu leurs indemnités, avec un taux de satisfaction générale de 88,36%, marquant ainsi leur adhésion à la mission du HCRRUN et à la réconciliation que tous les Togolais appellent de leurs vœux », a précisé Dr Wiyao. Il a surtout signifié que l’indemnisation des victimes non vulnérables enclenchée est d’ordre symbolique et se fonde sur les principes de la Justice transitionnelle proposée par la CVJR. Cette indemnisation va se poursuivre dans les Pôles des Plateaux et de la Kara et toujours avec la première allocation de 2 milliards accordés par l’Etat, au titre de l’année budgétaire 2017.
Selon le responsable de l’ONG AIMES-Afrique, Dr Michel Kodom, l’équipe médico-psychologique de son organisation a pu écouter et s’entretenir avec des victimes pour analyser leur état émotionnel, après avoir perdu des biens et des êtres chers. Il a indiqué que sur l’effectif de 310 victimes qui se sont présentées dans ce Pôle III, il est enregistré un taux de satisfaction qui tourne autour de 90%. Dr Kodom a estimé que les 10% restant, sont des gens qui ont perdu des êtres chers et en justice transitionnelle, des fonds alloués ne peuvent pas remplacer ces proches perdus lors des violences, donc insignifiants et d’où leur insatisfaction. Cela est aussi légitime de leur part, a-t-il fait remarquer.
Jules LEMOU
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