Aného, la ville tricentenaire, abrite, depuis mercredi 13 novembre 2024, la 3e édition du Festival International d’Histoire d’Aného (FIHA). Cette année, ce festival fait le pari d’aller vers « Les Découvertes », avec, notamment la présence des festivaliers de la Türkiye (pays invité d’honneur), de Lokossa au Bénin (ville invitée), d’Atakpamé au Togo (ville associée) et du Brésil. Organisée par la Fondation Aquereburu & Partners et la commune Lacs 1, cette rencontre, qui prend fin, le lundi 18 novembre 2024, par le forum économique Türkiye-Togo, a donné lieu à des conférences-débats, des spectacles, à un carnaval et un boulevard culinaire.
La cérémonie d’ouverture, jeudi 14 novembre 2024, a offert l’occasion de célébrer deux étoiles, qui ont porté très haut le nom de la ville.
Membres du gouvernement, du corps diplomatique.
Cette année, le Festival International d’Histoire d’Aného (FIHA) se tient, du 13 au 18 novembre 2024, autour du thème « Les Découvertes ». Les découvertes qui présupposent la rupture avec les préjugés, pour aller vers l’autre et le découvrir dans ses différences et sa richesse. Et pour illustrer ce thème, le festival est allé vers la Türkiye, un pays situé au carrefour de l’Europe et de l’Asie, venue montrer les multiples facettes de son histoire, à travers la présence de ses artistes musiciens. Aného, c’est vrai, est réputée pour sa culture. Mais, le chef étoilé de Türkiye, Ernes Durceylan, a fait voir de toutes les couleurs, lors de la cérémonie d’ouverture, jeudi, au restaurant Miadjoe. A côté de la Türkiye, il y a la ville de Lokossa du Bénin, venue partager le « Guin-gbé » avec le peuple d’Aného. Sur scène, le groupe folklorique « Les Bénis de Lokossa » et « Gota Tchingoumin de Sada » à Atakpamé sont trop ressemblants, quant à ce qu’on écoute et danse. Ce qui signifie que, de part et d’autre des frontières entre le Togo et le Bénin, vivent en réalité les mêmes sociétés, les mêmes hommes et femmes qui font les mêmes activités avec les mêmes pratiques culturelles.
La chanteuse Afia Mala et le Prof Nicoué Lodjou Gayibor (trophées en mains) ont posé avec les officiels
Cette année, le FIHA a fait un pas de plus, en organisant un Forum économique Türkiye-Togo, qui s’ouvre, le lundi 18 novembre 2024, à Aného. Une délégation d’une vingtaine d’hommes d’affaires turcs sont venus spécialement explorer et tisser des liens de coopération avec le Togo. Ce Forum, qui incarne l’essence même du thème de cette année, ouvre des échanges économiques solides et bénéfiques entre les deux nations.
Pour sa première fois, ce festival a également accueilli l’Académie de Guin-gbé et des savoirs Guin et Mina, un espace de transmission et de célébration des savoirs locaux. Et bien sûr, le carnaval d’Aného, qui continue sur sa grande lancée, a été un moment fort, regroupant plusieurs défilés, dont le cortège à travers les quartiers de la ville.
L’évènement à dimension internationale, piloté par la Fondation Aquereburu & Partners, en collaboration avec la commune Lacs 1, brille de mille feux. Autour du noyau, des universitaires, acteurs culturels d’ici et d’ailleurs font de la ville d’Aného la destination de l’harmonie entre les matières vivantes. Le comédien ivoirien et planétaire, Michel Gohou, était également de la partie, sans oublier l’école de Samba FURTACOR (composée de Brésiliens). De grands concerts ont fait le plaisir d’accueillir des artistes de renom, tels que Santrinos Raphaël et Senza du Togo et des invités surprises, qui ont fait vibrer Aného. Au-delà des activités culturelles, il y a eu des conférences, causerie-débats et expositions, ainsi qu’un mini-marathon et un boulevard culinaire, qui éveille les sens aux saveurs de la Türkiye, du Togo et d’ailleurs.
En guise de récompense pour leurs efforts à l’épanouissement de la ville d’Aného, Afia Mala, chanteuse togolaise, et le Pr Nicoué Lodjou Gayibor, enseignant-chercheur émérite aux universités du Togo, ont reçu des trophées. Ces trophées sont des sièges royaux sculptés par des artistes d’Aného.
Une phase de danse avec le groupe Gota Tchingoumin .
Lorsque la culture gagne, c’est la paix qui gagne
En ouvrant ce festival, la ministre de la Communication, des Médias et de la Culture, Mme Yawa Kouigan, s’est réjouie de cette rencontre d’amitié et de fraternité, qui s’est élargie jusqu’au rive du Bosphore, avec le pays invité, la Türkiye. « Lorsque la culture gagne, c’est la paix qui gagne, c’est le développement, les collectivités qui gagnent, les communautés qui s’entendent mieux. Ce sont les fils et les filles de ce pays, du pays hôte et de toutes les autres villes qui s’entendent mieux, parce que le commerce prospère, l’économie locale se développe », a laissé entendre la ministre.
Dans son intervention, le président du festival, maire de la commune Lacs 1, Me Alexis Aquereburu, a indiqué que le FIHA, depuis sa création, a tenu ce pari d’être un rendez-vous d’échanges culturels. Un évènement qui allie la science aux activités culturelles et artistiques (spectacles).
L’ambassadeur de Türkiye au Togo, Mme Muteber Kiliç, s’est dit très heureuse pour l’invitation de son pays à cette 3e édition. « Nous avons eu la possibilité de présenter la culture, la musique, l’art et la gastronomie turcs à nos amis togolais », a-t-elle confié.
Dans le même sens, le maire de Lokossa (au Bénin), Gervais Hounkpé Houenou, a expliqué que la participation de sa ville à cette rencontre constitue une opportunité pour boire à la source des riches et immenses patrimoines du Togo et de la Türkiye.
Komla GOKATSE
RSS