Les professionnels des médias sont confrontés à des attaques et harcèlements en ligne, dans l’exercice de leur métier. Et il est aujourd’hui important qu’ils disposent de compétences et connaissances nécessaires pour faire face à ces risques. C’est ce qui justifie la tenue, les 15 et 16 Avril 2024, à Kpalimé, d’un atelier sur la cybersécurité organisé à l’intention d’une quinzaine de journalistes privés relevant des Régions Maritime et des Plateaux.
Un atelier de deux jours sur la cybersécurité a été ouvert à l’initiative de MEDIATOGO, avec le soutien de l’Observatoire Togolais des Médias (OTM), l’Institut PANOS Afrique de l’Ouest (IPAO) et le Réseau Inter Africain pour les Femmes, Médias, Genre et Développement (FAMEDEV). L’assise qui regroupe des journalistes des médias publics et privés, se tient dans le cadre du projet « promouvoir la liberté d’expression et des médias et protéger les défenseurs des droits de l’homme au Togo ». Projet conçu pour former ces vulgarisateurs d’informations en direction des populations, afin de leur offrir une formation spécifiquement adaptée et de renforcer leurs compétences, leur compréhension de la sécurité numérique et promouvoir les bonnes pratiques en matière de cybersécurité. Pour ce faire, les travaux sont axés sur les différents types d’arnaques en ligne, l’ingénierie sociale et l’hameçonnage, ainsi que sur comment sensibiliser et éduquer les populations aux menaces et vulnérabilités liées au numérique, etc.
Le déroulement de la formation sur la cybersécurité.
En effet, l’évolution rapide de la technologie a transformé le paysage médiatique togolais, offrant aux journalistes un accès sans précédent à une multitude de sources et de plateformes en ligne pour recueillir, créer et diffuser des informations, explique Noël Tadégnon, responsable de MEDIATOGO et formateur principal. Pour lui, cette expansion numérique s’accompagne de risques croissants, en matière de cybersécurité. Et c’est ces défis qui justifient la présente formation de renforcement des compétences, en cette première phase ; la deuxième étant prévue à Kara à l’intention des journalistes des Régions des Savanes, de la Kara et la Centrale.
Pour M. Tadégnon, « en investissant dans la formation des journalistes sur la sécurité numérique, le projet vise à garantir un environnement numérique sûr et responsable pour la pratique journalistique au Togo, renforçant ainsi la liberté de la presse et la qualité de l’information dans le pays. Il permettra aux journalistes de mieux éduquer, sensibiliser les populations à la cybersécurité, à la cybercriminalité, aux arnaques et mauvaises pratiques de toutes sortes dont elles sont souvent victimes ».
A son avis, les conseils de base, en matière de sécurité numérique, passent par la création des mots de passe difficiles. Il faut avoir des mots de passe différents pour des comptes différents, ne pas télécharger les applications des plateformes d’authentification, toujours déconnecter ses comptes et ne pas utiliser le WiFi public pour partager des informations confidentielles, comme les coordonnées bancaires en ligne, utiliser un logiciel antivirus et, si possible, un réseau privé virtuel.
Le second formateur, M. Koami Sedjro, fait remarquer, quant à lui, que les attaques contre les journalistes et le journalisme ne se limitent pas aux menaces physiques. Les journalistes sont de plus en plus victimes de menaces numériques, telles que le harcèlement en ligne, la cyberintimidation, la surveillance numérique, l’hameçonnage, le piratage et la diffamation. Et il est essentiel qu’ils soient à l’aise avec la technologie, pour mieux créer le contenu des médias par des moyens numériques, mais aussi pour mieux interagir avec la technologie et les autres de la manière la plus efficace possible.
Bernardin ADJOSSE
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