Le Représentant Résident de la Commission de l’UEMOA au Togo, M. Assoukou Raymond Krikpeu et la directrice générale de la Chambre Consulaire Régionale de l’UEMOA, Mme Mariétou Coulibaly, ont animé, ce mercredi 31 juillet,  une conférence de presse, pour expliquer le processus d’intégration de l’espace communautaire.

La commémoration du 25^e anniversaire, placée sous le thème : « 25 ans de progrès vers l’intégration régionale, ensemble pour relever le défi de la libre circulation des personnes et des biens », est marquée par une série d’activités dont une conférence, animée, mardi, à l’Université de Lomé, une conférence de presse, tenuehier au siège de la représentation de la Commission de l’UEMOA, à Lomé, et un dîner de gala, qui aura lieu, ce 1^er août, à l’hôtel Sarakawa.

Selon le Représentant Résident dela Commission de l’UEMOA au Togo, M. Assoukou Raymond Krikpeu,cette célébrationvise à rendre hommage aux pères fondateurs de cette organisation communautaire, qui ont posé un acte de foi, celui d’unir les efforts de leurs pays respectifs, liés déjà par une solidarité monétaire. Il a exprimé sa fierté pour le travail abattu durant ce temps par l’ensemble des instances de l’Union car, au plan institutionnel, tous les mécanismes prévus par le Traité fondateur sont en place et fonctionnent régulièrement, de même que les organes de l’Union, qui jouent pleinement leurs rôles respectifs.Il s’est réjoui également connaisse une saine gestion économique par les Etats de l’Union.

Citée comme modèle d’intégration réussie en Afrique, l’UEMOA a réalisé d’importants chantiers au cours de ses 25 années d’existence. « Elle a pu forger un espace communautaire où les hommes et les femmes partagent les mêmes droits en termes de la liberté de circulation, d’établissement et d’exercice de leur profession », a déclaré M. Krikpeu.

Une Union économique intégrée et harmonisée

Cette liberté de mouvement s’est élargie à la circulation des biens, des personnes, des services, des capitaux et des facteurs de production. Pendant ces 25 ans, les politiques dans les secteurs socio-économiques ont été harmonisées. L’Union a pu renforcer l’exercice de la surveillance multilatérale par le respect des critères de convergence et a lancé, dans le même temps, un code de transparence pour la gestion des finances publiques. Ces critères ont permis aux pays membres de l’Union de bien gérer leur développement et leurs finances publiques. Ce qui a permis à l’Union d’engranger un taux de croissance satisfaisantde plus de 6%, du point de vue sous-régional.  En plus de cetteperformance louable, le taux d’inflation est maîtrisé au sein de l’institution. Il se situe autour de 1%. Avec son Programme économique régional (PER), l’UEMOA a construit un corridor routier, formé les ressources humaines, amélioré l’environnement des affaires et facilité les échanges intracommunautaires et internationaux.

Au regard deM. Krikpeu,l’union douanière est effective avec l’application d’un tarif extérieur commun et de ses mécanismes de gestion. De même, la mise en œuvre des politiques sectorielles a permis d’améliorer les réalisations en matière d’accès des populations de l’Union à l’eau potable, aux services énergétiques, et à la sécurité alimentaire. Enfin, il a salué l’adoption, en 2013, de l’Acte additionnel instituant la politique commune de l’UEMOA dans le domaine de la paix et de la sécurité.

L’Union a adopté aussi un plan d’action régional consacré à l’investissement dans les ressources humaines de santé et du social. Il s’agit pour les pays membres, d’améliorer le climat des affaires en incitant le secteur privé à investir, mettre en place un secrétariat de suivi pour la mise en œuvre des plans au niveau pays et enfin, susciter plus d’engagement des Etats membres dans l’investissement liés à ces secteurs.

D’énormes projets réalisés au Togo

L’UEMOA finance plus d’une vingtaine de projets auTogo, a indiqué son Représentant Résident. Selon lui, ces actions interviennent dans tous les domaines socio-économiques. Dans le domaine agricole, l’Union a construit dans les cinq régions du pays, des magasins de stockages de récoltes. Des petits magasins ont été également construits dans les villes  pour stocker les céréales. L’UEMOA a fait aussi des aménagements agro-pastoraux pour faciliter la vie des agriculteurs, et construit des pistes rurales.

Dans le domaine des transports, l’UEMOA a construits le poste de contrôle juxtaposé de Cinkassé et projette de réaliser celui de Sanvi-Condji à la frontière Togo – Bénin. Elle a contribué à la construction des infrastructures routières et faciliter les échanges. Au niveau énergétique, l’Union a mis en place de l’énergie à travers des panneaux solaires pour faciliter l’adduction d’eau au niveau de l’hydraulique villageois. Plus de 1000 (mille) forages à motricité humaine ont été réalisés aubénéfice des populations togolaises.M. Raymond Krikpeu a relevé aussi le renforcement des capacités grâce àl’assistance technique à divers ministères, sans oublier des appuis techniques au niveau de l’enseignement supérieur, etc.

Défis contemporains et émergents à relever

Malgré ces succès indéniables que l’union est appelée à capitaliser et améliorer, des défis importants restent à relever pour le développement et l’intégration totale des populations. Au nombre de ces challenges, le Représentant Résident dela Commission de l’UEMOAa évoqué la question de la sécurité face à la montée du terrorisme. Aujourd’hui, il devient un problème commun, qui ne se limite pas seulement aux frontières mais qui sévit à l’intérieur de l’Union. L’autre défi majeur à relever réside dans l’effectivité de la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitauxau sein de l’espace communautaire, pour réellement favoriser l’émergence d’un commerce intracommunautaire, qui peine à décoller.Il faut noter également le faible taux des échanges intercommunautaires au sein de l’Union, les distorsions en matière de concurrence et les nombreux contrôles sur les corridors, y compris les prélèvements illicites, les longs délais pour le transport des marchandises, les raquettes et les autres problèmes routiers récurrents. M.   Krikpeua mentionné aussi les problèmes de migrations climatiques, la pauvreté, le chômage qui interpellent les chefs d’Etats. Pour lui,  les pays ont connu une croissance relativement forte avec une inflation modérée. Mais cette croissance reste insuffisante pour être totalement inclusive.

L’UEMOA compte huit Etats membres à savoir, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et leTogo. Elle a été créée le 10 janvier 1994 à Dakar, avec pour objectif principal porté vers l’édification en Afrique de l’Ouest d’un espace économique harmonisé et intégré au sein duquel est assurée une totale liberté de circulation des personnes, des capitaux, des biens, des services et des facteurs de production, de même que la jouissance effective du droit d’exercice et d’établissement pour les professions libérales, de résidence pour les citoyens sur l’ensemble du territoire communautaire.

Moussouloumi BOUKARI