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Une enquête de la CCIT relève  les impacts  négatifs  de la crise sociopolitique sur le secteur privé

M. Mèba (à gauche) présente les résultats de l'enquête
Une enquête de la CCIT relève  les impacts  négatifs  de la crise sociopolitique sur le secteur privé

La crise sociopolitique que connait le Togo, depuis le 19 août dernier, a entraîné une baisse comprise entre 25 et 50% des résultats des entreprises de la place, selon une enquête de la Chambre du Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT).  L’étude, qui a porté sur un échantillon de 912 entreprises, révèle que 71,93% des sociétés enquêtées ont connu une baisse de leur chiffre d’affaires, alors que 82,77% déclarent avoir une chute de leurs résultats due à la crise. Au vu de ces résultats, la CCIT, à travers son président, M. Essohouna  Mèba, rappelle qu’aucun politique, aussi charismatique soit-il, ne peut gouverner un pays, dont l’économie est à terre. Il interpelle donc toute la classe politique à s’entendre, tout en  plaidant, en faveur du secteur privé, créateur de richesses et pourvoyeur d’emploi, afin que les nombreux acquis des réformes entreprises « ne soient pas compromis par une regrettable situation, qui ne peut que desservir l’intérêt collectif et fragiliser davantage les plus démunis ».

La Chambre du Commerce et d’Industrie du Togo(CCIT) a initié une rencontre, hier, dans ses locaux à Lomé, afin de restituer les résultats d’une enquête qu’elle a menée, dans le but de mesurer l’impact de la crise sociopolitique actuelle du pays. L’enquête, de l’avis du président de la CCIT, M. Essohouna Mèba, consistait à prendre la mesure de la situation et à en évaluer les enjeux économiques réels, pour proposer, autant que faire se peut, des pistes de solution aux divers acteurs de la vie socioéconomique. L’étude, qui a pris en compte 912 entreprises sur toute l’étendue du territoire, atteste que cette crise a plongé beaucoup d’entreprises dans les difficultés réelles. Parmi les entreprises enquêtées, 38,16%, soit 348 sociétés, exercent leurs activités dans les régions. La plupart sont des PME/PMI, ayant plus de cinq ans d’ancienneté et employant moins de 10 salariés. Les grandes entreprises sondées emploient, pour leur part, chacune plus de 250 salariés.

Selon les résultats, 71,93% des entreprises enquêtées déclarent une baisse de leur chiffre d’affaire au second semestre 2017, soit après le début de la crise. Une écrasante majorité (82,77%) considère que leurs difficultés actuelles sont dues à cette crise. Pour la plupart de ces entreprises, la baisse du chiffre d’affaire se situe entre 25 et 50%.

L’enquête révèle, par ailleurs, que 74,34% des entreprises déclarent avoir actuellement une mauvaise situation financière.

Selon M. Mèba, il y a lieu, à la lumière des résultats, d’attirer l’attention des deux parties, à savoir : « le gouvernement et les partis politiques de l’opposition que tous gagneront si les opérateurs économiques togolais se sentent mieux. Parce qu’aucun d’entre eux ne pourrait prendre le pouvoir avec une économie à terre. Si on prend un pouvoir avec une économie totalement à terre, on ne pourra  pas gouverner. Nous, nous demandons qu’il y ait une amélioration du climat des affaires et de la situation sociopolitique, pour nous permettre de pouvoir exercer normalement nos activités ». M. Mèba invite, de ce fait, les protagonistes de la crise à mettre de l’eau dans leur vin, à travailler en symbiose  pour créer  une  situation sociopolitique  radieuse  en vue de relever l’économie, avec un secteur privé dynamique et pourvoyeur d’emploi.

Dans le même sens, le représentant du Conseil National du Patronat, M. Jean Wozufia a plaidé pour que les hommes politiques se ressaisissent, parce que si l’économie est à terre, beaucoup conséquences négatives peuvent en découler entre autres l’insécurité. Par conséquent,  « le développement sera ralenti et je pense que les Togolais se sentiront plus malheureux qu’avant. Donc, il est temps qu’une solution soit trouvée à cette crise ».

Bernardin ADJOSSE

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