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Tournée de sensibilisation du HCRRUN à Dapaong.

le 1er rapporteur du HCRRUN, Dr Wiyao Evalo (2e à gauche) devant les populations de Dapaong
Tournée de sensibilisation du HCRRUN à Dapaong.

Une délégation du Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale(HCRRUN), conduite par Dr Wiyao Evalo, 1er rapporteur de ladite institution, a entamé, depuis vendredi, à Dapaong, dans la Région des savanes, une tournée de sensibilisation, à l’endroit des populations. Cette délégation a pour mission de susciter l’adhésion des populations au programme de réparation des préjudices liés aux violences à caractère politique dans le pays, depuis 1958 à 2005. Cette tournée est une étape nécessaire pour aller, dans les prochains jours, à la réparation proprement dite, qui sera basée sur le processus de justice transitionnelle.

Le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale va, dans les prochains jours, entamer la phase d’exécution du programme de réparations des dommages touchant les violences politiques qui ont émaillé la vie des Togolais, depuis 1958 à 2005. Pour ce faire, l’institution  en charge de la mise œuvre des recommandations de la Commission, Vérité, Justice et Réconciliation(CVJR)  compte mobiliser les populations et, particulièrement, les victimes, afin qu’elles s’impliquent réellement dans l’exécution de ce programme de réparations, qui est l’une des recommandations de la CVJR.

A cet effet, le 1er rapporteur du HCRRUN, Dr Wiyao Evalo, en tête d’une délégation comprenant des personnes ressources, dont les anciens ministres Anaté Kouméalo  et Tchakondo Ouro-Bossi, a rencontré, vendredi dernier  à Dapaong, les populations de la région des Savanes, dans le cadre d’une tournée dont  l’agenda officiel a prévu, à la suite, des réunions, demain à Kara et vendredi à Sokodé. Cette rencontre  a mobilisé les préfets, les présidents des délégations spéciales, les représentants des forces de l’ordre, des services publics et privés, des partis politiques et  ONG, des chefs traditionnels, des membres des comités de paix, des victimes et la population dans son ensemble. C’est un cadre d’échange qui a permis aux membres du HCRRUN d’informer l’assistance sur  la manière dont va se dérouler le programme de réparations tel élaboré par la CVJR. La population a été  instruite sur la CVJR, qui a recommandé la mise en place du HCRRUN, afin de mettre à exécution ses recommandations. Elle a été aussi renseignée sur  le processus de justice transitionnelle, en tant que le choix faite pour apaiser les cœurs affligés,  aller vers la réconciliation et le développement du pays. Les différentes formes de réparations ont été également rappelées, permettant aux uns et aux autres de mieux apprécier le contenu des « réparations », qui des gestes symboliques exprimant «  la compassion des acteurs politiques de tous bords et de l’Etat togolais », selon les termes du Dr Wiyao Evalo. A son avis, «  le HCRRUN voudrait que  ce programme de réparations nous interpelle et suscite le pardon mutuel, car de 1958 à2005, tous les Togolais ont été à la fois victimes et présumés auteurs des violences dont nous portons aujourd’hui des séquelles ». L’intervenant a fait ressortir que leur tournée vise à dire aux populations que «  l’Etat n’a pas oublié ses enfants qui souffrent leur chair et dans leur âme ».

2 milliards de FCFA, pour commencer la mise en œuvre des réparations

À cet effet, l’Etat a alloué un fonds initial de 2 milliards de FCFA, pour commencer la mise en œuvre du programme de réparations conçu au profit des victimes. « C’est un fonds de démarrage, car dès que ses moyens lui permettront, le gouvernement mettra à la disposition du HCRRUN de nouvelles ressources pour poursuivre l’exécution du programme de réparations », a-t-il dit. Il a précisé que pour l’instant, les réparations concernent essentiellement une partie des victimes des événements de 2005, soit un total de2475victimes en situation de vulnérabilité ; les autres victimes seront pris en compte progressivement, jusqu’à ce que tout le monde ne soit satisfait, a rassuré M. Wiyao. Les différents exposés ont été suivis de questions et débats, permettant au public d’être renseigné sur le sort réservé aux prétendus victimes non auditionnés par la CVJR, sur les mesures prises, afin de garantir la non répétition, et sur d’autres points.

« Nous avons suivi le HCRRUN qui est venu nous entretenir sur programme de réparations. En revenant sur ce que j’avais dit devant la CVJR, concernant les réparations, je parlais d’une œuvre humanitaire symbolique, pour que tout le monde sache que nous avons perdu quelque chose et qu’en cela, le gouvernement a fait un geste. Cela va nous apaiser. L’argent qu’on va nous donner, quel que soit le montant, quel que soit le franc symbolique, consolera, dans ces conditions, la victime. Dans les formes de réparations, Mme Anaté Kouméalo a parlé de cinq formes. Elle a évoqué la restitution, l’indemnisation, la réadaptation, la satisfaction et les garanties de non-répétition. L’Etat a reconnu qu’il y a eu des violations et a envoyé des commissaires. Nous leur avons dit ce que nous avons. Tant que tu as quelque chose au cœur et que tu fais sortir, tu es libre. Le fait que la CVJR nous avait interrogé et nous avions eu l’occasion de ressortir ce que nous avions vécu, c’est déjà bon », a déclaré M. Lamboni Kolani2, une des victimes qui croit à la réconciliation, pour le bien du pays.

Bernardin Adjosse

 

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